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Depuis mercredi, la police a un nouveau chef en Haïti : Rameau Normil. Le Premier ministre Garry Conille a expliqué jeudi qu'il s'agissait de donner un "nouveau souffle" à la lutte contre les gangs.

En Haïti, le nouveau Premier ministre Garry Conille a expliqué jeudi 20 juin le changement à la tête de la police nationale par le besoin d'un "nouveau souffle" face aux gangs qui terrorisent la population et entravent l'action gouvernementale. La police a depuis mercredi un nouveau directeur général : Rameau Normil, officiellement nommé au journal officiel en remplacement de Frantz Elbé.

"Nous avons pris des dispositions pour opérer un changement à la tête de la police parce que nous estimons que le moment était venu pour donner un nouveau souffle, une nouvelle énergie à l'institution", a dit Garry Conille lors d'une conférence de presse.

"Affronter les défis liés à l'insécurité est une responsabilité collective (...). La population doit se sentir impliquée dans la démarche pour le rétablissement de la sécurité. Ce nouveau regain d'énergie (...) à la tête de la police permettra une communication entre la population et sa police", a-t-il assuré.

Le Premier ministre a indiqué que le gouvernement allait bientôt rencontrer Rameau Normil pour discuter d'une feuille de route. Rameau Normil a déjà été chef de la police nationale, en 2019-2020.

Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique. Mais depuis quelques mois, le pays doit faire face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince.

"Au plus vite"

Une force multinationale menée par le Kenya, censée épauler une police haïtienne manquant de moyens, se fait toujours attendre, à tel point que des Haïtiens disent maintenant douter de l'arrivée de ces hommes.

Garry Conille a affirmé avoir échangé avec les autorités kényanes et assuré qu'elles voulaient "vraiment nous accompagner". Les Kényans "sont obligés de gérer certaines contraintes mais je reste persuadé qu'ils vont faire tout leur possible pour gérer ces contraintes et venir nous aider au plus vite", a-t-il dit.

Lors de la même conférence de presse, Garry Conille a promis de travailler à une stratégie nationale de lutte contre la corruption, en reconnaissant que les autorités devaient faire face à un problème "enraciné" de "mauvaise gouvernance". "Jusqu'à 30 % des (membres du) personnel de l'État perçoivent leurs salaires tout en étant absents, nous devons immédiatement y remédier", a-t-il dit.

Avec AFP