Elle a attendu le temps additionnel de son dernier match de qualification (contre l'Ukraine) pour assurer son billet pour l’Euro 2024 sans passer par la case barrages. L’Italie a pris la fâcheuse habitude de jouer avec les nerfs de ses fans, et même de les faire souffrir en échouant à se qualifier, en barrages, aux Mondiaux 2018 et 2022.

Mais la Squadra azzurra sait aussi les faire chavirer de bonheur comme en juillet 2021, lorsqu’elle s’est adjugée à la surprise générale un Euro promis à l’Angleterre, au terme d’une finale longtemps indécise, finalement remportée aux tirs au but à Wembley (1-1, 3-2 t.a.b).

Visiblement superstitieux, les Italiens ont lancé, comme en 2021, leur préparation finale pour l'Euro organisé en Allemagne (14 juin-14 juillet) par un match amical à Bologne. Sauf que les joueurs de Luciano Spalletti, qui a remplacé au pied levé Roberto Mancini, parti diriger la sélection saoudienne l'été dernier, n’ont pas fait mieux qu’un 0-0 face à la Turquie, le 4 juin. Cinq jours plus tard, cette fois en Toscane, à Empoli, ils ont battu sans briller la Bosnie-Herzégovine (2-1).

Pas de quoi rassurer les observateurs déjà sceptiques après les deux rencontres amicales remportées en mars contre deux équipes sud-américaines de second plan, le Venezuela (2-1) et l’Équateur (2-0).

C’est à la fois la faiblesse offensive, malgré son redoutable duo composé de Federico Chiesa et Gianluca Scamacca, et, comble du comble pour la Nazionale, sa fragilité défensive, qui inquiètent avant le début de la compétition. En Allemagne, où l’Italie a remporté la Coupe du monde 2006, les tenants du titre vont devoir affronter dans un groupe B relevé l'Albanie le 15 juin, l'Espagne le 20 juin et la Croatie quatre jours plus tard.

"Nous sommes sur la bonne voie"

Une fragilité exacerbée par les forfaits coup sur coup sur blessure de Francesco Acerbi (Inter Milan) et de Giorgio Scalvini (Atalanta), juste avant qu'ils ne rejoignent le centre national d'entraînement de Coverciano. Même son gardien de but, Gianluigi Donnarumma, élu meilleur joueur du dernier Euro, semble parfois rattrapé par cette fébrilité, notamment sur les ballons aériens - comme ça a été le cas avec le PSG cette saison.

Mais Luciano Spalletti, qui a eu moins d'un an pour imprimer sa marque, contre trois années à Mancini après le report d'un an de l'Euro en raison du Covid, reste confiant.

"J'ai d'excellentes sensations, nous sommes sur la bonne voie", a-t-il assuré devant la presse, avant le match contre la Turquie.

"Est-ce qu'on est reparti comme en 2021 ? Il y a eu d'autres choses depuis, mais notre référence est là, nous chercherons à réaliser le meilleur tournoi possible", a-t-il ajouté.

Avant leur match amical contre la Turquie, les Italiens ont convoqué un passé glorieux en recevant la visite de "Cinq fantastiques", comme les a désignés leur sélectionneur, Giancarlo Antognoni, Roberto Baggio, Alessandro Del Piero, Gianni Rivera et Francesco Totti. Cinq attaquants qui ont marqué l'histoire de la Nazionale.

"À nous de nous montrer à la hauteur de ce qu'ils ont accompli sous ce maillot, à la hauteur de leur amour pour notre histoire et nos couleurs", a-t-il espéré.

Avec AFP