La brigade ukrainienne Azov a annoncé mardi que Washington avait décidé de lui accorder une aide militaire, après un embargo de dix ans en raison de préoccupations sur ses liens avec les milieux ultranationalistes.
Cette unité est célébrée en Ukraine pour avoir participé à la défense de la ville de Marioupol dans les premiers mois de l'invasion russe, mais honnie par la Russie qui accuse ses membres d'être des "nazis" ayant commis des crimes de guerre.
"L'ambassade des États-Unis en Ukraine a confirmé que la 12e brigade spéciale Azov de la Garde nationale ukrainienne a passé l'inspection requise par la loi américaine et a le droit de recevoir l'aide des États-Unis", a indiqué la brigade sur Telegram, saluant une "nouvelle page" de son "histoire".
Cette décision a été confirmée par le département d'État américain, qui a assuré avoir mené un "examen approfondi" et n'avoir "trouvé aucune preuve de violations flagrantes des droits humains" par cette unité ukrainienne.
Moscou dénonce cette décision
Azov avait été formée en 2014 en tant qu'unité de volontaires combattant les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine pilotés par Moscou. Elle a ensuite été intégrée au sein de la garde nationale ukrainienne sous la forme d'un régiment, puis d'une brigade.
Ses combattants ont acquis une réputation héroïque auprès de nombreux Ukrainiens grâce à leur défense tenace, mais finalement infructueuse, de l'aciérie Azovstal lors du siège de Marioupol par l'armée russe en 2022.
En 2016, les organisations Amnesty international et Human Rights Watch avaient accusé des membres d'Azov d'avoir commis des violations des droits humains, dont des actes de torture.
Washington a cependant jugé que l'actuelle brigade Azov était différente de la milice de volontaires créée il y a dix ans, mettant en avant son "rôle héroïque" dans la défense de Marioupol.
Les liens entre Azov et les milieux ultranationalistes ont alimenté le narratif du Kremlin, qui affirme notamment avoir lancé son invasion de l'Ukraine pour "dénazifier" le pays.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé mardi la décision américaine. "Un revirement si soudain de la position de Washington montre qu'ils ne reculent devant rien dans leur tentative d'écraser la Russie, utilisant l'Ukraine et le peuple ukrainien comme outil, étant même prêts à flirter avec les néo-nazis", a-t-il déclaré aux journalistes.
Avec AFP