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Publié le : 10/06/2024 - 08:06

À la une de la presse, ce lundi 10 juin, les réactions à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes. La droite européenne, en progression, reste la première force du Parlement de Strasbourg, malgré la poussée de l'extrême droite.

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A la Une de la presse, la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’assemblée nationale, après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes.

Le président de la République dit vouloir redonner la parole aux Français: pour La Croix, «cette issue ne manque pas de hauteur de vue mais place (la France) devant l’abîme, tant le (RN) aborde cette nouvelle échéance en position de force». Un «coup de tonnerre»: Le Parisien/Aujourd’hui en France voit dans le score historique du Rassemblement national, 31,5%, «l’échec de la stratégie menée par Emmanuel Macron depuis 2017, du «moi ou le chaos»». Un échec auquel il répond par un coup de «poker présidentiel» qui laisse le journal passablement sceptique: «Répond-on à pari raté par un autre pari, tel un joueur de casino persuadé de «se refaire» après avoir perdu gros?».

Pour Le Figaro, «la déferlante» RN. est une «sanction sans appel» traduisant «une violente exaspération» vis-à-vis d’E. Macron, qui choisit de répondre en prenant «le risque de se faire hara-kiri pour sauver ce qu'il reste ». Libération parle d’un «pari extrême» face à la percée historique de l’extrême-droite. D’après Libé, «la conséquence la plus probable (de ce pari) est de voir le RN entrer à Matignon avant l’ouverture des Jeux olympiques» -  le «pari macronien» consistant peut-être à prouver avant la prochaine présidentielle «l’impuissance du RN à résoudre les problèmes des Français», en espérant «qu’après l’avoir essayé pendant deux ans à la tête du gouvernement, les électeurs renonceront à envoyer l’extrême droite à l’Elysée». Pari extrême ou «pari fou»? L’Humanité accuse E. Macron de «jouer avec les allumettes» en prenant le risque de «donner les clés de la France au RN». Le journal, qui appelle à un «sursaut» de la gauche, affirme que le président «espère court-circuiter tous ses opposants, et la gauche en premier lieu, pour arracher aux Français tétanisés par la peur d’une victoire du RN la majorité qu’ils lui ont refusée en 2022». ««Pile, je gagne; face, Le Pen gagne», dit en substance Macron aux électeurs».

Au diapason de la presse française, le journal libanais L’Orient Le Jour évoque «un coup de poker», et une dissolution annoncée «à la surprise générale». Aux Etats-Unis, The New York Times relève que la décision d’E. Macron intervient à la veille des Jeux olympiques de Paris, ouvrant «une période de profonde incertitude politique en France». Pour le journal, la possibilité que le RN «répète sa performance des européennes aux législatives» risque de rendre le pays «presque ingouvernable», avec un président «confronté à un Parlement hostile à tout ce en quoi il croit». Des JO éclipsés par les «nuages d’un orage politique», c’est aussi l’inquiétude du Guardian, le quotidien britannique, qui prévient qu’«au-delà (des questions politiques), se trouve la question de la sécurité, dans un contexte de crainte d’une résurgence de la menace terroriste et des retombées des guerres au Moyen-Orient et en Ukraine». Au-delà, encore, des questions de sécurité immédiates, The Financial Times, autre quotidien britannique, explique que les législatives anticipées en France auront en définitive «plus d’importance pour l’orientation future de l’Union européenne que les élections européennes» elles-mêmes, qui ont certes «déplacé la politique de l’UE vers la droite, mais pas encore de façon décisive».

La droite européenne, en progression, reste la première force du parlement de Strasbourg. Le journal espagnol El Pais annonce que les pro-Européens conservent la majorité, malgré les «secousses» provoquées par l’extrême-droite en France, mais également en Allemagne, où l’AfD arrive en deuxième position, devant le SPD du chancelier Olaf Scholz. Le PPE remporte le scrutin, et les Conservateurs et réformistes européens, dominés par Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni ainsi que le groupe Identité et démocratie emmené par le RN de Marine Le Pen progressent, mais Le Soir, le quotidien belge, dit attendre de voir «si leurs grandes intentions de rapprochement se fracassent, comme par le passé, sur leurs profondes divergences, en particulier sur l’attitude envers la Russie».

La Repubblica, le journal italien, évoque une «avalanche de droite» sur l’UE et une «avalanche» de la droite de la droite en France et en Allemagne, présentées jusque-là comme «les locomotives de l’Europe»: «Hier ce train s’est arrêté, bloquant tout le processus de renforcement de l’Union», écrit le journal. «Les Européens sanctionnent l’Europe»: pour le quotidien conservateur américain Wall Street Journal, la poussée des eurosceptiques «ne veut pas dire que les Européens ne veulent pas de l’Union européenne, mais qu’ils veulent une UE qui les serve mieux» - une Union européenne «qui résout les problèmes urgents», à commencer par celui de l’immigration, à en croire le journal, qui soutient que ces résultats «ressemblent davantage à une politique démocratique normale qu’à la descente dans le fascisme évoquée par les élites alarmistes de gauche». Le quotidien estime que «si cela semble étrange et inhabituel pour l’Union européenne, c’est bien le signe que l’UE mérite les réprimandes que les électeurs lui ont adressées».

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