
Le ministère de l'Immigration annonce que les arrêtés de reconduite à la frontière pris par le préfet de Corse du Sud vont être abrogés. Les clandestins kurdes ne seront expulsables que si leurs demandes d'asile sont rejetées.
AFP - Les arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière, visant les Kurdes arrivés vendredi clandestinement en Corse, seront abrogés dès que les dossiers de demandes d'asile auront été déposés, a annoncé lundi à l'AFP le ministère de l'Immigration.
Celui-ci a précisé qu"au moins 61 des 81 adultes" du groupe de 123 Kurdes avaient déposé une demande d'asile. Les arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière seront abrogés dès que les 81 adultes auront déposé leurs demandes en préfecture, a-t-on expliqué au ministère.
it
Le ministère a annoncé cette décision alors que les juges des libertés et de la détention de Marseille, Nîmes et Rennes ont décidé dimanche de remettre en liberté tous les réfugiés kurdes, transférés dans les centres de rétention de ces villes, au grand soulagement des associations de défense des immigrés.
Des décisions identiques devraient être prises lundi à Lyon en faveur des dix clandestins placés au centre de rétention administrative (CRA) de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry et à Toulouse pour les 19 qui sont retenus au CRA de Cornebarrieu, estimaient dimanche les associations d'aide aux réfugiés.
Dans tous les cas, les juges ont estimé que la privation de liberté de ces migrants s'était faite hors de tout cadre juridique légal "puisqu'ils n'étaient pas placés en garde à vue"
Plusieurs associations de soutien aux étrangers ont protesté contre les conditions d'accueil en France des 123 migrants clandestins qui se disent Kurdes de Syrie, jugeant illégal leur transfèrement en centre de rétention administrative (CRA).
L'association Forum Réfugiés, qui fournit une assistance juridique dans les centres de rétention du sud-est aux clandestins Kurdes qui se disent Syriens découverts vendredi en Corse, a réclamé lundi une clarification rapide de leur situation juridique.