Au lendemain du verdict historique de culpabilité contre Donald Trump à New York, la campagne présidentielle américaine se retrouve vendredi 31 mai en terrain inconnu.
"Le vrai verdict aura lieu le 5 novembre, par le peuple américain", a assuré le milliardaire jeudi devant les caméras après avoir été reconnu coupable de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans ce procès pénal, le premier d'un ex-président américain.
Donald Trump, qui souhaite regagner la Maison Blanche à l'issue de ce scrutin, n'a pas perdu de temps pour relancer sa campagne.
"Je suis un prisonnier politique", a lancé le candidat républicain dans un appel aux dons publié jeudi soir, critiquant un procès instigué selon lui par son adversaire démocrate, le président sortant Joe Biden.
L'ex-président américain doit tenir dès vendredi matin depuis sa Trump Tower de New York une conférence de presse, prévue pour 11 h (15 h GMT).
Joe Biden reste discret
À l'opposé, son rival Joe Biden s'est fait discret. "Nous avons vu aujourd'hui à New York que nul n'était au-dessus des lois", a commenté son équipe de campagne jeudi, alors que le président, qui était en famille à l'occasion de l'anniversaire de la mort de son fils aîné, n'a pas personnellement réagi.
Mais le démocrate, qui doit jongler vendredi entre entretien avec le Premier ministre belge et célébration des champions du Super Bowl (football américain), pourrait alors lâcher quelques mots à la presse au sujet de ce verdict retentissant.
Joe Biden, qui s'est gardé de trop commenter les ennuis judiciaires de son prédécesseur, a toutefois récemment lancé quelques piques à ce sujet, tançant ses dépenses judiciaires ou le disant "bien occupé en ce moment", en référence aux audiences pénales du milliardaire à New York.
Prononcé de la peine le 11 juillet
Si le verdict de culpabilité de Donald Trump est historique, cela ne l'empêche pas de concourir pour l'élection présidentielle, et son impact sur le scrutin reste difficile à prédire.
Jusqu'ici, les sondages donnent Joe Biden au coude-à-coude avec Donald Trump, voire le démocrate distancé dans certains États stratégiques.
Et ce verdict "ne va probablement pas faire bouger beaucoup de votes", prédit un politologue de l'Université chrétienne du Texas, Keith Gaddie. Mais dans "des courses particulièrement serrées, cela pourrait faire basculer les choses d'un côté à l'autre".
Reste que Donald Trump a prouvé, au cours des dernières années, sa résistance aux épreuves qui auraient détruit la carrière politique de beaucoup : mis en accusation à deux reprises devant le Congrès et inculpé dans quatre affaires pénales, dont celle de New York, il s'est toutefois largement et rapidement imposé lors des primaires comme le candidat des républicains pour l'élection de novembre.
Et l'affaire Stormy Daniels, qui était considérée comme la moins menaçante pour lui, sera très probablement la seule jugée avant le scrutin.
Privé de campagne sur le terrain pour assister aux audiences, Donald Trump a tout de même tenté d'en tirer un profit médiatique en prenant la parole plusieurs fois par jour en dehors de la salle d'audience, flanqué de ses enfants ou d'élus républicains venus le soutenir.
Mais cette séquence judiciaire pourrait également profiter à Joe Biden, qui compte bien renforcer son image de dirigeant sérieux, occupé aux plus hautes affaires de l'État pendant que son rival enchaîne les rendez-vous judiciaires.
Le prononcé de la peine de Donald Trump tombera le 11 juillet prochain et coïncidera ainsi avec un sommet de l'Otan à Washington, une occasion pour Joe Biden de marquer sa présence sur la scène internationale. Et ce, quelques jours avant le début de la convention républicaine qui se tiendra à Milwaukee, du 15 au 18 juillet.
Avec AFP