A la Une de la presse, ce jeudi 30 mai, la décision de Samuel Alito, l’un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême américaine, de ne pas se récuser lui-même dans les dossiers concernant Donald Trump. Comment des prêtres et des religieuses catholiques ont abusé, pendant des décennies, d’enfants amérindiens, placés de force dans leurs internats. Le "basta" des footballeuses argentines à leur fédération. Et un livre rendu très, très en retard à la bibliothèque.
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Dans la presse, ce matin, la décision de Samuel Alito, l’un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême américaine, de ne pas se récuser lui-même dans les dossiers concernant Donald Trump. Malgré la polémique sur la présence, devant ses domiciles, de drapeaux associés aux partisans de l’ex-président, le juge Alito soutient qu’il sera parfaitement en mesure de se prononcer, en toute impartialité, sur la levée ou non de l’immunité de Donald Trump pour sa responsabilité présumée dans l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021. Samuel Alito balaie les soupçons de parti-pris qui pèsent sur lui, et The Wall Street Journal lui donne raison. Le quotidien conservateur, qui présente la polémique sur les drapeaux comme une manœuvre "partisane" pour "salir" Samuel Alito, se dit satisfait de ses arguments, à savoir que les drapeaux en question avaient été placés là par son épouse, et que celle-ci a parfaitement droit à sa liberté d’expression. The Washington Post est moins convaincu : "Samuel Alito a décidé que Samuel Alito est suffisamment impartial", ironise le journal.
The Washington Post, qui révèle comment des prêtres et des religieuses catholiques ont abusé, pendant des décennies d’enfants amérindiens, placés de force dans leurs internats. Le journal raconte que le gouvernement fédéral américain a arraché "des dizaines de milliers" de ces enfants à leurs familles "pour éradiquer leurs cultures, les assimiler à la société blanche et s'emparer des terres tribales" - une politique qui a duré pendant un siècle et demi, de 1819 à 1969. Ces enfants, placés dans près de 500 internats, pour certains catholiques, disséminés à-travers tout le pays, se sont retrouvés privés de leur nom, leurs cheveux longs coupés et battus pour avoir parlé leur langue. Des décennies de violences et d’abus sexuels, dont l’existence a déjà été révélée, notamment dans un rapport fédéral publié il y a deux ans, et qui a fait beaucoup de bruit, mais dont le journal regrette qu’il "ne détaille ni les lieux précis où ces abus ont été commis, ni le nombre d'enfants concernés, ni les noms des prêtres et autres membres" des institutions religieuses à l’origine de ces abus.
En Argentine, le président ultralibéral Javier Milei poursuit sa politique d’austérité - des coupes budgétaires qui touchent notamment l’aide alimentaire. Courrier International fait état de "dizaines de milliers" de soupes populaires privées de repas. Une catastrophe pour les plus démunis, dans un pays où 41 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon l’Institut national des statistiques argentin. D’après l’hebdo, les critiques contre le gouvernement ont redoublé lorsque les Argentins ont appris qu’au moins 5 000 tonnes d’aide alimentaire, achetée par le gouvernement précédent, étaient toujours stockées dans des entrepôts. La justice a ordonné, en début de semaine, qu’elle soit distribuée "de manière immédiate" aux soupes populaires, mais le gouvernement a décidé de faire appel, au motif que ces aliments seraient réservés "à une situation d’urgence ou de catastrophe naturelle".
L’Argentine, où quatre footballeuses ont décidé de démissionner de l’équipe nationale, ces derniers jours, pour protester contre le traitement de la fédération locale. Laurina Oliveros, Eliana Stábile, Lorena Benítez et Julieta Cruz ont décidé de claquer la porte de l’Albiceleste pour dénoncer le mépris dont le foot féminin est l’objet dans leur pays. El Pais cite la défenseure Julieta Cruz : "Il arrive un moment où on en a assez des injustices et d'être humiliées". Le journal relaie aussi les critiques de Lorena Benitez, qui a détaillé ses griefs et notamment le fait que "certains jours d’entraînement, les joueuses ne reçoivent ni petit déjeuner ni déjeuner". "La réponse est toujours la même : ‘Il n’y a pas d’argent’", a fulminé la joueuse. "Pendant ce temps, nos familles doivent payer 5 000 pesos (5,20 euros) pour entrer dans le stade. Il y a des milliers de petites choses comme ça, pour nous faire passer pour des couillonnes".
On ne se quitte pas là-dessus. Mieux vaut tard que jamais. Avant de vous dire à demain, je vous propose un petit détour du côté du Guardian. Le journal britannique rapporte qu’un livre emprunté à une bibliothèque d'Helsinki, en Finlande a été restitué, lundi, avec 84 ans de retard. Il s’agit d’un roman historique de Sir Arthur Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes. "La date d'échéance du prêt était le 26 décembre 1939", a indiqué la responsable de la bibliothèque, en précisant qu'elle n'avait jamais reçu un livre aussi longtemps attendu. On ignore en revanche le lien entre la personne qui rendu ce livre et celui ou celle qui avait emprunté le bouquin. La bonne nouvelle, c’est que l’ouvrage, publié en 1925, est en parfait état et donc disponible sur les rayons de la bibliothèque, où il attend sagement d’être à nouveau emprunté.
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