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Les premiers chargements d'aide humanitaire enfin débarqués à Gaza par la jetée provisoire
Après des jours de blocage de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine, les premiers chargements  ont commencé à être débarqué vendredi par la jetée provisoire américaine arrimée la veille sur la côte de la bande de Gaza.

Des premiers chargements d'aide humanitaire destinés à la population de la bande de Gaza ont commencé à être débarqués vendredi 17 mai par la jetée provisoire que l'armée américaine avait terminé la veille d'arrimer sur la côte gazaouie, ont indiqué plusieurs pays dont les États-Unis.

"Aujourd'hui, nous avons commencé le débarquement de l'aide humanitaire depuis la jetée temporaire jusqu'à la plage de Gaza" a indiqué sur X le Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient. "Cette capacité logistique unique facilite la fourniture d’une aide humanitaire vitale, permettant ainsi à la communauté internationale de bénéficier d’un service partagé pour la population de Gaza". 

Today we began delivery of aid from the temporary pier on to the beach of Gaza for further distribution to the people by our partners. This unique logistics capability facilitates the delivery of lifesaving humanitarian aid enabling a shared service for the international… pic.twitter.com/nP0Ws7obzT

— U.S. Central Command (@CENTCOM) May 17, 2024

500 tonnes d'aide humanitaire dans les prochains jours

Londres a annoncé pour sa part qu'un chargement d'aide britannique avait été "acheminé avec succès sur le littoral de Gaza (.... ) en même temps que de l'aide des États-Unis et des Émirats arabes unis" via le couloir maritime chypriote. Il s'agit de 8 400 kits pour des abris temporaires constitués de bâches en plastique.

Mercredi, Londres avait annoncé qu'un navire chargé d'aide britannique avait quitté Larnaca à destination de cette jetée, afin d'y apporter environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70 % ont été déplacées par la guerre dans ce territoire assiégé depuis sept mois.

La France a pour sa part indiqué qu'un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d'aide, était en cours de déchargement vendredi sur le ponton américain et prévoir d'effectuer "de nouvelles navettes ces prochaines semaines".

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, principal allié militaire des États-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

"Aucun soldat américain n'a été à terre à Gaza", a une nouvelle fois insisté le Centcom. À Washington, le chef adjoint du Centcom, le vice-amiral Brad Cooper, avait annoncé jeudi l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Besoins immenses" pour Gaza

Les Nations unies ont salué vendredi "tout effort visant à garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza" et indiqué à l'AFP avoir "accepté de soutenir la réception et l'organisation de l'envoi de l'aide dans Gaza à partir du dock flottant, pour autant qu'elles respectent la neutralité et l'indépendance des opérations humanitaires".

Les Nations unies insistent aussi sur le fait que, "étant donné les besoins immenses à Gaza", la jetée est "destinée à compléter les points de passage terrestres existants (...) notamment Rafah, Kerem Shalom et Erez", mais "pas à remplacer un quelconque point de passage". 

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée dans la bande de Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage, Kerem Shalom depuis Israël et Rafah, par où transitait le carburant, depuis l'Egypte.

Jeudi, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avait souligné que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante, loin de là où les besoins sont les plus aigus", car que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin".

Avec AFP