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Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, condamné à de la prison, annonce avoir quitté l'Iran
Sur son compte Instagram, le réalisateur iranien dont le dernier film sera montré au festival de Cannes, a annoncé avoir fuit son pays. L'avocat de Mohammad Rasoulof, avait annoncé mercredi sa condamnation par un tribunal iranien à cinq ans de prison et à des coups de fouet.

Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a déclaré lundi 13 mai qu'il avait quitté l'Iran après avoir été condamné à une peine de cinq années de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Cette annonce intervient à un jour de l'ouverture du Festival de Cannes où son nouveau film figure dans la compétition principale.

"Je suis reconnaissant à mes amis, à mes connaissances et aux personnes qui, avec gentillesse, altruisme et parfois au péril de leur vie, m'ont aidé à franchir la frontière et à atteindre un endroit sûr sur le chemin difficile et long de ce voyage", a écrit sur Instagram Mohammad Rasoulof, dont le film "Les graines du figuier sauvage" sera projeté en avant-première à Cannes. 

"Je peux confirmer que Mohammad Rasoulof a quitté l'Iran et qu'il assistera au Festival de Cannes", a déclaré son avocat Me Babak Paknia à l'AFP lundi.

Un communiqué de ses distributeurs français s'est montré plus circonspect quant à sa présence à Cannes, indiquant que Rasoulof "séjourne actuellement dans un lieu non divulgué en Europe, ce qui soulève la possibilité qu'il soit présent à l'avant-première mondiale de son film le plus récent".

"Nous sommes très heureux et très soulagés que Mohammad soit arrivé sain et sauf en Europe après un voyage dangereux. Nous espérons qu'il pourra assister à l'avant-première à Cannes", a ajouté Jean-Christophe Simon, PDG de Films Boutique et de Parallel45, dans le communiqué.

La manière dont Rasoulof a quitté l'Iran n'a pas été précisée. La plupart des dissidents qui se sentent menacés par les autorités iraniennes cherchent à passer en Europe en empruntant la frontière montagneuse avec la Turquie.

Le cinéaste a déjà été lauréat du prix Un Certain Regard à Cannes en 2017 ("Un homme intègre"), puis de l'Ours d'or à Berlin en 2020 ("Le diable n'existe pas").

Il avait été invité à Cannes en 2023 comme membre d'un jury, mais n'avait pas pu faire le déplacement, frappé par une interdiction de voyager.

Cinq ans de prison et des coups de fouet

Mohammad Rasoulof a été condamné à une peine de cinq ans de prison par un tribunal iranien, avait annoncé mercredi son avocat.

Le réalisateur, plusieurs fois primé dans des festivals internationaux, a également été condamné à des coups de fouet, une amende et la confiscation de ses biens, a précisé Me Babak Paknia dans des messages postés sur X. 

Son avocat a indiqué que le tribunal avait prononcé une peine de prison de huit ans, dont cinq ans applicables, et que ce jugement avait été confirmé en appel à une date qui n'a pas été précisée.

Mohammad Rasoulof, 51 ans, avait été placé en détention en juillet 2022 pour avoir encouragé des manifestations déclenchées après l'effondrement d'un immeuble ayant fait plus de 40 morts en mai dans le sud-ouest de l'Iran.

Après ce drame, un groupe de cinéastes iraniens mené par Mohammad Rasoulof avait publié une lettre ouverte appelant les forces de sécurité "à déposer les armes" face à l'indignation nationale contre "la corruption" et "l'incompétence" des responsables.

Mohammad Rasoulof avait été libéré à la fin de l'année 2023, après que les manifestations antigouvernementales ayant débuté en septembre 2022 après la mort de Mahsa Amini se soient calmées.

Avec AFP