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Affrontements et interpellations sur les campus américains lors de mobilisations en soutien à Gaza
De nouvelles arrestations ont eu lieu mercredi sur plusieurs campus américains, théâtres d'une mobilisation étudiante qui secoue les États-Unis depuis plusieurs jours contre la guerre en cours dans la bande de Gaza.

La police a été déployée, mercredi 1er mai, sur plusieurs campus américains, où de nouvelles arrestations ont eu lieu, après être intervenue à Los Angeles et New York, théâtres d'une mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza qui secoue les États-Unis.

À l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.

Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à Fordham University, à New York, et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables.

Et environ 300 personnes ont été interpellées à New York sur deux sites universitaires, a dit mercredi la police de la ville lors d'une conférence de presse.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, les forces de l'ordre ont délogé manu militari des manifestants propalestiniens barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse université Columbia à Manhattan, d'où est partie la mobilisation estudiantine de soutien à Gaza. 

"La police s'est montrée brutale et agressive avec eux", a assuré à l'AFP Meghnad Bose, un étudiant de Columbia ayant assisté à la scène. "Ils ont arrêté des gens au hasard (...) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu'ils ont dû être hospitalisés", a dénoncé une coalition de groupes étudiants propalestiniens de Columbia dans une publication Instagram.

"Je regrette que nous en soyons arrivés là", a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l'université. Les manifestants se battent "pour une cause importante", mais les récents "actes de destruction" menés par des "étudiants et militants extérieurs" l'ont conduite à recourir aux forces de l'ordre, a-t-elle expliqué, dénonçant par ailleurs "des propos antisémites" proférés lors de ces rassemblements.

D'autres campements avaient également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l'Université de l'Arizona à Tucson, et à l'Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux.

Rappel des manifestations contre la guerre du Vietnam

Depuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les États-Unis, de la Californie aux grandes universités du nord-est, rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.

Sur le campus de l'université UCLA, à Los Angeles, des affrontements ont éclaté dans la nuit quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement propalestinien installé sur une pelouse, selon un photographe de l'AFP. 

Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancés des projectiles.

Mercredi matin, le calme était revenu, mais des dizaines de voitures de police étaient toujours présentes. 

"L'université doit dissuader les contre-manifestants d'attaquer ceux qui sont pacifiques", a dit à l'AFP Daniel Harris, étudiant de 23 ans, ajoutant que les assaillants "ne ressemblaient pas à des étudiants ou à des personnes ayant un lien quelconque avec l'université".

Le président de l'université Gene D. Block avait mis en garde avant ces violences contre la présence de personnes extérieures au campus. Dimanche, des militants propalestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants venus de l'extérieur, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.

"Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur", a-t-il ajouté.

Des interpellations sur au moins 30 sites universitaires

À rebours d'autres institutions, l'université Brown, dans l'État de Rhode Island, a annoncé avoir trouvé un accord avec les manifestants. Celui-ci prévoit le démantèlement de leur campement en échange d'un vote de l'université en octobre sur un éventuel "désinvestissement" de "'sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza'".

Selon un décompte de l'AFP, les forces de l'ordre ont procédé depuis le 17 avril à des interpellations sur au moins 30 sites universitaires.

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus ont fait le tour de la planète et font vivement réagir le monde politique, à six mois de la présidentielle dans un pays polarisé.

La Maison Blanche a condamné mercredi un "petit pourcentage d'étudiants qui provoquent du désordre". "Les étudiants ont le droit d'aller en cours et de se sentir en sécurité", a encore déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l'exécutif, en ajoutant : "Nous allons continuer à souligner qu'il faut dénoncer l'antisémitisme".

Lors d'un meeting dans le Wisconsin l'ancien président Donald Trump a considéré que "New York était en état de siège la nuit dernière". Le président Joe Biden "devrait s'exprimer", s'est-il indigné.

Avec AFP