Les actes de violence attribués à l’extrême gauche à Berlin ont triplé en 2009. Deux quartiers sont particulièrement touchés : Prenzlauer Berg et Friedrichshain-Kreuzberg. La particularité de ces quartiers : ils attirent de plus en plus de cadres et de bobos en quête d’authenticité...

27 décembre. 6 voitures sont incendiées à Berlin portant ainsi à presque 300 le nombre de véhicules détruits en 2009 dans la capitale allemande. Des actes attribués aux autonomes d’extrême gauche et qui alarment les autorités. Leur nombre a triplé en un an. Le quartier de Friedrichshain est particulièrement touché par cette recrudescence de la violence. Haut-lieu de la bohème berlinoise dans les années 90. Friedrichshain attire aujourd’hui de plus en plus de cadres supérieurs et de familles aisées.

En quelques années, le visage de Friedrichshain a complètement changé et cet embourgeoisement ne plait pas à tout le monde. Les squats et les projets alternatifs disparaissent les un après les autres. Les agences immobilières investissent massivement dans le quartier. Aujourd’hui le prix du m2 est le plus élevé de Berlin.

Au lendemain de la chute du Mur il y a 20 ans, les quartiers de l’est de la ville étaient devenus des champs d’expérimentation artistiques et alternatifs. C’est ce qui les rend aujourd’hui d’autant plus attrayants pour les nouveaux venus. Les uns après les autres, ces quartiers sont donc domestiqués et commercialisés, tout en conservant leur charme bohème.

Mais les activistes les plus violents ne s’en prennent pas seulement aux voitures et aux immeubles restaurés de ces quartiers. Les attaques prenant pour cible les représentants de l’état se multiplient. Il y a quelques semaines, des cartouches de gaz ont été trouvées devant le syndicat de la police. Un nouveau degré de violence qui fait craindre aux forces de l'ordre une résurgence des mouvements terroristes qui ont traumatisé l’Allemagne dans les années 70 et années 80.

Emission préparée par Charlotte Oberti.