A la Une de la presse, ce lundi 29 avril, l’inquiétude du gouvernement israélien, qui dit redouter, des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, contre le Premier ministre et d’autres responsables. L’onde de choc de la guerre à Gaza, qui continue de se propager dans les universités, des Etats-Unis à la France, en passant par l’Iran – où la répression contre les opposants au régime redouble d’intensité. Et les mésaventures aériennes d’une centenaire américaine.
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A la Une de la presse, l’inquiétude du gouvernement israélien, qui dit redouter, dans les jours à venir, des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, contre le Premier ministre et d’autres responsables politiques et militaires pour "crimes de guerre" dans la bande de Gaza. D’après The Jerusalem Post, le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, a demandé aux ambassades israéliennes de se préparer à de "graves réactions antisémites", si la CPI se décide à engager des poursuites contre Benyamin Netanyahou, mais aussi contre le ministre de la Défense, et le chef d’état-major de Tsahal. Pour le moment, la CPI, dont Israël ne reconnaît pas la juridiction, tout comme les Etats-Unis, la Russie et l’Iran, n’a pas fait de déclaration officielle, mais The New York Times confirme que "des responsables israéliens et étrangers" estiment que des dirigeants de l’Etat hébreu "pourraient être accusés d'avoir empêché l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza et d'avoir élaboré une réponse excessivement dure aux attaques du Hamas", dont plusieurs responsables pourraient également être l’objet de mandats d’arrêts de la CPI. Selon Doreen Lustig, professeure adjointe à l’Université de Tel Aviv, citée par Haaretz, "les tirs contre les convois humanitaires, la destruction des bâtiments hospitaliers et universitaires, et surtout l’assassinat des travailleurs de l’ONG, World Central Kitchen", pourraient avoir nourri les accusations de violation du droit international par Israël.
L’onde de choc de la guerre à Gaza se propage toujours à-travers le monde, notamment aux Etats-Unis, où la mobilisation pro-palestinienne dans les universités ne faiblit pas. La poussée de fièvre sur les campus, de New York à Los Angeles, en passant par Atlanta et Austin, inquiète The New York Times, qui voit les manifestations contre la guerre à Gaza "aggraver les fractures au sein du parti démocrate", en plein année électorale. Les démocrates seraient déchirés "entre la protection de la liberté d’expression, le soutien aux Gazaouis et les inquiétudes exprimées par certains juifs américains concernant l’antisémitisme". A l’université d’Austin, au Texas, où une cinquantaine d’étudiants ont été arrêtés, les professeurs prévoient de se joindre à eux jeudi, mais le journal local Austin American Statesman doute que les manifestations pro-palestiniennes, au Texas et ailleurs, puissent "bouleverser la politique militaire israélienne à Gaza ou remodeler l’alliance américano-israélienne". Elles provoquent, en tout cas, la colère du quotidien israélien Yediot Aharonot, qui associe ces mobilisations au "côté sombre du multiculturalisme", au résultat d’une alliance supposée entre "les communautés musulmanes, dont le pouvoir ne cesse de croître et les élites progressistes influentes de la politique, des médias et du monde universitaire".
Ces accusations d’"islamo-gauchisme" sont également relayées en France par la presse de droite. C’est par ce terme que Le Figaro désigne les étudiants qui ont occupé pendant plusieurs jours le prestigieux Institut d’études politiques de Paris – finalement évacué samedi. Un mouvement derrière lequel le journal voit aussi "l’influence des États-Unis" et de la "mentalité woke sévissant outre-Atlantique". L’Opinion accuse, lui, la "fabrique des élites" qu’est Sciences Po, de "dérailler", la crise actuelle, étant due, selon lui, à la volonté de La France insoumise "d’importer le conflit israélo-palestinien dans la campagne des européennes" - une crise qui ne serait toutefois que "le révélateur de fractures affaiblissant l’école depuis des années" - et entamée lors de la disparition de l’ancien directeur Richard Descoings, mort à New York en 2012. Un personnage adulé autant que détesté, "visionnaire" pour les uns, "ayant mis tous les vers dans le fruit" pour les autres. Dans une longue enquête sur les remous au sein de l’IEP, Le Nouvel Obs cite l’avocat et enseignant Jean-Pierre Mignard, qui juge normal que l’établissement vive au rythme des indignations étudiantes, qui plus est quand elles traversent la planète. "Dans les années 70", se souvient celui qui fut aussi étudiant à Sciences Po, l’école a connu "des affrontements très violents entre l’Unef et l’extrême droite. (Il y a avait) des drapeaux vietnamiens et tchèques accrochés dans les amphis par solidarité".
Manifestations pro-palestiniennes, également, en Iran, dûment soutenues par le régime, celles-là. "La Palestine nous unit tous", clame ce matin la Une du Tehran Times, avec une photo non pas d’étudiants iraniens, mais d’étudiants de l’université de New York. D’après le journal, les étudiants de l’université de Téhéran auraient rejoint "le soulèvement global pour Gaza , scandé "mort à l’Amérique" et "mort à Israël", et condamné "la répression des étudiants aux Etats-Unis". La presse officielle iranienne, beaucoup plus discrète, en revanche, sur le durcissement de la répression contre les opposants au régime – dont fait état Iranwire. Le site d’opposition iranien annonce que la mobilisation internationale en faveur du rappeur Toomaj Salehi, condamné à mort la semaine dernière pour "corruption sur terre", est en train de "prendre de l’ampleur", au moment-même où l’Iran connaît une recrudescence des exécutions de prisonniers et où 32 agences au total, ont désormais pour mission de veiller au respect du port du voile. Après la condamnation à mort de Toomaj Salehi, des centaines de personnes se sont notamment réunies hier à Paris pour demander sa libération – ainsi que celle de tous les opposants actuellement emprisonnés en Iran. A lire ce matin dans Libération.
Avant de vous dire à demain, je vous propose un coup d’œil au Guardian, qui raconte les mésaventures aériennes d’une centenaire américaine. Patricia, dont le nom de famille n’a pas été divulgué, est née en 1922, mais le système informatique de la compagnie American Airlines ne semble par reconnaître cette année - ce qui lui a valu, à plusieurs reprises, d’être enregistrée comme étant née en 2022. Une erreur qui lui a valu notamment de se retrouver à l’arrivée sans son fauteuil roulant, parce que le personnel de l'aéroport attendait, à sa place… un bébé.
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