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Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français
Les Jeux olympiques de Paris vont officiellement débuter dans un peu moins de 100 jours. Alors que la dernière ligne droite est lancée, France 24 a rencontré des sportives et sportifs français qui préparent ce grand événement.

À 100 jours de la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet prochain, des athlètes français ont été réunis au Grand Palais éphémère à Paris pour lancer le compte à rebours avant le début de la compétition. Alors que l'échéance se rapproche, ces sportives et sportifs se sont confiés sur leur état d'esprit et sur leur ultime préparation

  • Mélina Robert-Michon, 44 ans, vice-championne olympique de lancer du disque à Rio en 2016, pressentie comme porte-drapeau

Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

J’ai déjà fait plusieurs préparations olympiques. Il y a toujours beaucoup de sollicitations, mais là c’est beaucoup plus important. Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un me demande comment je me sens et comment je me prépare. Pour ne pas avoir entendu parler des Jeux à Paris, il faut vivre dans une grotte. Je sais que cela va être un truc de fou. J’ai rencontré des gens qui étaient volontaires aux Jeux d’hiver de Grenoble (qui ont eu lieu en 1968, NDLR) et ils en parlaient encore avec des étoiles dans les yeux. Les gens vont participer à quelque chose d’exceptionnel. Les gamins vont s’en rappeler toute leur vie. Les Jeux, ce n’est pas que le village olympique ou les stades. Cela va être vraiment partout.

"Cela m’a pris quatre Jeux pour avoir une médaille"

La Fédération m’a demandé si cela m’intéressait de présenter ma candidature pour tenir le rôle de porte-drapeau. J’ai fait savoir que cela me plairait car c’est une fierté. Pour moi, ce serait important de mettre en avant mon parcours. Cela m’a pris quatre Jeux pour avoir une médaille, mais ce n’est pas grave. Il y a plein de manières différentes d’arriver au haut niveau. Il n’y a pas de règle établie. Créez votre propre truc, ne lâchez rien, éclatez-vous. Ce serait aussi l’occasion de représenter l’ensemble des disciplines, alors que je viens d’un sport très confidentiel dont on parlait peu. Je suis fière de l’avoir mis un peu plus en lumière.

  • Enzo Lefort, 32 ans, champion olympique au fleuret par équipes à Tokyo en 2021
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

Ce sont des Jeux organisés à la maison. Je me rends compte de la chance que j’ai de faire partie de cette génération qui est née la bonne année et qui a son pic de forme au moment de ces Jeux. Mon objectif n’a pas changé, c’est d’obtenir une médaille en individuel et en équipe. Mais cela ne m’empêche pas de dormir. Je me donne bien sûr toutes les chances au quotidien d’assouvir mes ambitions, mais il n’y a pas de pression supplémentaire par rapport au fait que ce soit à Paris.

"Les Jeux, c'est l'affaire d'un jour et d'une personne"

Les Jeux, c'est l'affaire d'un jour et d’une personne. Le vainqueur c'est celui qui saura le mieux appréhender l'ampleur de l'événement et qui saura mieux gérer son stress et son mental. Je vois ces 100 jours qui nous séparent des Jeux comme une opportunité quotidienne de s’améliorer et de se préparer pour être prêt pour le Jour J. Mon but, c’est d’être performant, sans me poser de questions.

  • Arnaud Assoumani, 38 ans, spécialiste du saut en longueur et du triple saut, médaillé d’or aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

Les Jeux olympiques débutent dans 100 jours, mais les paralympiques dans un peu plus longtemps. On a encore du temps de préparation, mais on sent l’engouement monter au fur et à mesure. Il y a un enjeu important qui est de représenter la France et de décrocher des médailles, mais aussi de porter des messages. Derrière les Jeux paralympiques, on représente un peu plus de 12 millions de personnes en situation de handicap en France. C’est un rôle d’ambassadeur qui fait partie de ma vie. Si je souhaite remporter une médaille, ce n’est pas pour réaliser un rêve d’enfant, mais c’est réellement pour faire en sorte que la société évolue sur ces sujets dont on ne parle pas suffisamment. Il y a aura un avant et un après Jeux paralympiques. Mais c’est à tout le monde de s’emparer de ces sujets : les pouvoirs publics, les entreprises, les médias. L’enjeu, c’est de faire en sorte que les stades soient pleins. Je suis confiant.

"Un rôle d’ambassadeur qui fait partie de ma vie"

J’ai aussi déposé ma candidature pour être un des porte-drapeaux de l’équipe de France. Ce sont les athlètes qui vont voter. Je pense que je ne me suis pas présenté à une élection depuis le collège, mais dans tous les cas, je serais honoré de pouvoir l’être et je m’y prépare. C’est une pression supplémentaire d’accueillir les Jeux et le monde entier en France. On a tous envie de bien faire. Il est important de se préserver. C’est le message que j’ai pour tous les athlètes.

  • Laëtitia Guapo, 28 ans, 4e au tournoi olympique de 3X3 à Tokyo en 2021, a mis de côté le basket 5x5 pour se consacrer entièrement à ce nouveau sport
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

En se consacrant à 100% au 3x3, on met toutes les chances de notre côté pour ne pas avoir de regrets. D’être vraiment professionnelle et une experte de la discipline, cela change beaucoup de choses. On espère pouvoir se racheter après la 4e place à Tokyo et prendre notre revanche sur cette médaille en chocolat. Je suis ressortie grandie de cette expérience, mais c’est une cicatrice assez douloureuse. Si on n’avait pas fait 4e, peut-être qu’on n’aurait pas été championnes du monde l’année suivante. Cela va forcément nous servir pour Paris.

"Prendre notre revanche sur cette médaille en chocolat"

C’est la plus belle discipline du monde. C’est fun. Les gens s’identifient bien au 3x3. Une personne lambda qui ne connait pas forcément le basket arrive à comprendre assez facilement et à se prendre au jeu. C’est une discipline tout simplement en vogue qui va bien avec l’air du temps. Les gens recherchent des formats courts et intenses. En plus, il y a une bonne ambiance, de la musique et les athlètes sont à proximité. J’adore quand la foule se lève et nous pousse. À Paris, on va jouer place de la Concorde. Ce sera une belle fête.

  • Charlotte et Camille Lutz, 18 et 21 ans, vice championne et championne de France de tennis de table, en compétition pour obtenir leur qualification pour les JO
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

On a hâte parce que c'est en France. C'est un gros événement. C'est notre rêve depuis qu'on est toutes petites. Le tennis de table est plus regardé qu’auparavant chez les garçons comme chez les filles. Il y a les frères Lebrun et il y a nous. On a quasiment le même âge. On a grandi avec eux depuis tout petit. Ils sont très inspirants. C’est top ce qu’ils apportent au tennis de table français. On sent l'excitation et l'engouement qui commencent à monter de plus en plus en France, donc c'est hyper excitant et cela donne envie de continuer à performer pour décrocher notre qualification.  

"On sent l’excitation et l’engouement"

Cela n’affecte pas du tout notre relation. On sait que chacune fait son maximum. On sera fière l’une de l’autre. On espère décrocher les deux dernières places, même s’il y en a une qui sera remplaçante. Elle accompagnera quand même l’équipe tout au long des Jeux. Cela nous permettrait d’être quand même ensemble. On a des caractères assez différents, mais on a une relation très soudée. On se tire toujours vers le haut. C’est hyper positif sur le plan du jeu. Être ensemble, c’est une force. Paris, c’est un rêve parce que c’est en France. Ce sera incroyable si l’une d’entre nous a l’occasion de le vivre, mais c’est le début de notre carrière. On est loin d’avoir atteint notre meilleur niveau.

  •  Danis Civil, 35 ans, qualifié pour l’épreuve de breakdance, a intégré le pôle France, fraichement créé à l’INSEP
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

Le breakdance fait son entrée aux Jeux. C’est historique. Je suis comme un enfant. Je vais faire ce que je sais faire de mieux : danser et représenter la France. Je ne peux que profiter de l'instant et donner le maximum de moi-même pour faire en sorte de remporter une médaille. Je suis heureux d’être là et de faire partie de cette équipe de France. C’est un honneur.

"J’ai conscience que je peux entrer dans l’Histoire"

Quand j’étais enfant, j’ai rêvé en voyant Marie-José Pérec. Je rêve aussi de marquer mon nom dans l’histoire des Jeux olympiques. J’ai conscience que je peux entrer dans l’Histoire et que tout est possible, mais je ne me mets pas la pression. Je m’entraîne à fond pour être prêt le Jour J. C’est plus les gens autour de moi qui en parlent. Mais l’entrée du breakdance aux Jeux nous a permis d’avoir un meilleur encadrement. Le fait d’entrer à l’INSEP (l'Institut national du sport où se préparent les athlètes, NDLR) a changé mon quotidien. Il y a les meilleurs entraîneurs pour nous permettre de nous rapprocher au maximum du haut niveau.

  •  Alexis Jandard, 26 ans, médaillé de bronze par équipe mixte aux Mondiaux de plongeon en 2023, rendu célèbre par sa glissade lors de l’inauguration du centre aquatique olympique
Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français

Je me serais bien passé de cette chute. Pour autant, j’ai aujourd’hui une visibilité aux yeux des Français que je n’avais pas avant et j’en suis content. Je le vis très bien. Ma glissade a permis de montrer ce qu’est le plongeon. Je n’ai reçu que des messages positifs. Beaucoup de gens m’ont dit qu’ils ne me connaissaient pas et que maintenant ils allaient me suivre. C’est tout ce que je demandais. Il faut qu’on profite de ces sollicitations médiatiques pour faire parler de notre sport, mais les Jeux reste la priorité. À Tokyo, tout se déroulait à huis clos et sans public. J’ai envie de vivre une autre expérience à Paris avec des gradins blindés pour ma compétition le 2 août.

"Ma glissade a permis de montrer ce qu’est le plongeon"

J’ai vraiment hâte. Il y a beaucoup d’excitation. Le comité national olympique essaie d’organiser un maximum d’événements pour que les athlètes venus des quatre coins de la France puissent se rassembler au même endroit. Je pense que cela fédère. Le slogan "une seule et même équipe" ne fait sens que si on arrive à tous se réunir au même endroit.

Jeux olympiques de Paris : la dernière ligne droite pour les athlètes français