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Aux Maldives, des élections législatives sur fond de rivalité entre la Chine et l'Inde
Les Maldiviens se rendent aux urnes dimanche pour des élections législatives marquées par une lutte d'influence entre la Chine, courtisée par le parti au pouvoir, et l'Inde, qui entretient des liens de longue date avec la nation insulaire de la région indo-pacifique.

Un scrutin crucial. Les Maldives votent dimanche 21 avril pour des élections législatives qui apparaissent comme un test pour la politique de rapprochement avec la Chine du président Mohamed Muizzu, au détriment de l'Inde, longtemps puissance dominante sur l'archipel touristique de l'océan Indien.

Les Maldives, qui occupent une position stratégique sur les principales routes maritimes internationales est-ouest, sont devenues un foyer de rivalité géopolitique entre l'Inde et la Chine.

Le président, âgé de 45 ans, a été l'un des premiers à voter à l'école Tajuddin, dans la capitale Malé.

Le responsable des élections, Fuad Thaufeeq, a exhorté les quelques 285 000 électeurs à ne pas tarder à voter. Les bureaux de vote de l'archipel sont ouverts pendant neuf heures et demie et les résultats sont attendus tôt le lendemain.

Divisions

"La géopolitique est très présente en arrière-plan pendant la campagne des partis pour les élections de dimanche", a déclaré à l'AFP un collaborateur de Mohamed Muizzu, sous couvert de l'anonymat.

"Il est arrivé au pouvoir en promettant de renvoyer les troupes indiennes et il y travaille". Mais "le parlement n'a pas coopéré avec lui depuis son arrivée au pouvoir".

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Depuis que Mohamed Muizzu est entré en fonction fin 2023, les députés ont bloqué trois de ses nominations au gouvernement et refusé certaines de ses propositions budgétaires.

Le parlement actuel, dominé par le Parti démocrate maldivien (MDP) pro-Inde de son prédécesseur Ibrahim Mohamed Solih, a cherché à contrecarrer ses efforts pour réorienter la diplomatie de l'archipel.

Les divisions au sein des principaux partis politiques, y compris le Congrès national du peuple (PNC) de Muizzu, devraient empêcher les partis d'obtenir une claire majorité, selon les observateurs, et rendre nécessaire la formation d'une coalition.

La libération jeudi du mentor du dirigeant, l'ancien président Abdulla Yameen, à la suite de l'annulation par un tribunal de sa condamnation à 11 ans de prison pour corruption et blanchiment d'argent, devrait renforcer Mohamed Muizzu.

La Haute Cour des Maldives a ordonné un nouveau procès, estimant que celui qui s'est tenu en 2022 n'avait pas été équitable.

Abdulla Yameen a promis de poursuivre la campagne anti-indienne qui a permis à son allié de remporter la présidentielle.

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"Assistance militaire"

Le président Mohamed Muizzu a remporté les élections de septembre dernier, remplaçant Abdulla Yameen.

Il a attribué en avril des contrats d'infrastructure à des entreprises publiques chinoises, une décision controversée en pleine campagne pour les élections législatives.

Mohamed Muizzu s'est également engagé à expulser les 89 militaires indiens stationnés dans ce pays insulaire pour piloter trois avions offerts aux Maldives par l'Inde afin d'effectuer des patrouilles sur leur vaste territoire maritime.

Le retrait a commencé en mars avec le départ de 25 soldats indiens stationnés dans l'atoll d'Addu, le plus méridional de l'archipel.

L'Inde considère l'archipel comme faisant partie de sa sphère d'influence, mais les Maldives ont basculé dans l'orbite de la Chine - leur plus important créancier étranger - avec l'élection de Mohamed Muizzu.

Toujours en mars, Malé a signé un accord "d'assistance militaire" avec Pékin qui vise à "renforcer les liens bilatéraux", selon le ministère maldivien de la Défense.

Avec AFP