![Le festival de Sundance veut renouer avec son esprit frondeur Le festival de Sundance veut renouer avec son esprit frondeur](/data/posts/2022/07/15/1657874636_Le-festival-de-Sundance-veut-renouer-avec-son-esprit-frondeur.jpg)
Le plus célèbre festival de cinéma des États-Unis, présidé par le comédien Robert Redford (photo), ouvre ses portes jeudi. Entre création indépendante et annexe d'Hollywood, il propose notamment une riche sélection de films documentaires.
Le 26e Festival américain de Sundance débute ce jeudi à Park City, avec une sélection de plus de 100 films et documentaires programmés sur dix jours, ainsi qu'une nouvelle équipe dirigeante décidée à renouer avec l'esprit frondeur de la "Mecque" du cinéma indépendant. La programmation de cette édition, qui, avec 51 réalisatrices atteint presque la parité, mélange documentaires et films de fiction, américains et internationaux : plus de trente pays y sont représentés, parmi lesquels (pour la première fois) l'Estonie, l’Inde ou le Groenland.
Sélection documentaires : de Benazir Bhutto au taekwondo iranien
Dans la sélection officielle "films documentaires" figurent plusieurs réalisations portant sur l’actualité internationale récente. "Bhutto", de Jessica Hernandez et Johnny O'Hara, revient sur le destin de l'ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007, alors que plusieurs films abordent le terrorisme et le conflit en Afghanistan : "The Tillman Story" d’Amir Bar-Lev, l’histoire d’un footballeur professionnel qui abandonne sa carrière pour rejoindre le front irakien ; "The Oath" de Laura Poitras, le destin de deux demi-frères devenus garde du corps et chauffeur d’Oussama Ben Laden ; ou "Restrepo" (de Sebastian Junger et Tim Hetherington), la vie de soldats américains en Afghanistan.
Le conflit de l’été 2008 entre la Géorgie et la Russie est aussi au programme avec "Russian Lessons" d'Olga Konskaïa et d'Andreï Nekrassov. Dans "Sins of my father" (de Nicolas Entel), le fils de l'ancien narcotrafiquant colombien Pablo Escobar retourne sur les traces de son père, abattu par la police en 1993, tandis que "Kick in Iran" présente l'étonnante première championne de taekwondo iranienne : Fatima Geza Abdollahyan.
Sélection fictions : films d’auteurs et cinéma expérimental
Côté fiction, le festival présentera notamment les films des acteurs américains Mark Ruffalo ("Sympathy for delicious") et Philip Seymour Hoffman ("Jack goes boating"), et du Mexicain Diego Luna ("Abel"). Les derniers films de Michael Winterbottom ("The Killer inside me") et Joel Schumacher ("Twelve") seront également projetés.
Sur le site Internet du festival, les pages des films "The Runaways", "Welcome to the Rileys" et "Howl" sont pour l’instant les plus visitées, leur prédisant peut-être de se voir récompensés du Prix du public.
Les Français seront, cette année, absents de la compétition officielle des films de fiction. Seuls "Enter the Void" de Gaspard Noé et "Un Prophète" de Jacques Audiard - boudé dimanche par les Golden Globes - seront projetés hors compétition. Mais les réalisateurs français se rattrapent dans la catégorie courts-métrages, de fiction ou d’animation, avec notamment "The Little Dragon" de Bruno Collet - les aventures d’une figurine de Bruce Lee - ou "Madagascar, a journey diary" de Bastien Dubois, périple visuel dans les mythes et les coutumes de la société malgache.
Enfin, Sundance a également créé cette année une nouvelle section, "Next", dévolue aux films à tout petit budget. La catégorie "New Frontier" sera, elle, consacrée au cinéma expérimental, avec des films à la lisière du cinéma et de l'art contemporain, à l'instar de "Pepperminta" de la vidéaste suisse Pipilotti Rist.
Sundance à la demande
Le festival est aussi l’occasion pour YouTube, le célèbre site de partage de vidéos, de proposer en vidéo à la demande (VOD) cinq films présentés à Sundance en 2009 et 2010. Disponibles dans les prochaines semaines, ils ne seront malheureusement accessibles qu’aux internautes américains et dans des conditions variables, car chaque producteur ou distributeur des films sélectionnés par YouTube pourra choisir le prix et la durée de la location.
Cette annonce s'inscrit dans le cadre des efforts de Google pour tenter de rentabiliser YouTube, que le géant d'Internet a acheté en 2006 pour 1,65 milliard de dollars.