L'Unrwa est au bord du gouffre. Depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël, l’organisation est sous le feu des critiques, accusée de porosité avec les terroristes du Hamas. De nombreux États ont suspendu leur contribution financière. Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Unrwa, lutte corps et âme pour la survie de l’agence onusienne qui aide les réfugiés palestiniens. Pendant un mois, nos reporters l’ont suivi pas à pas dans sa folle course contre-la-montre aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Europe, afin de trouver des fonds pour financer les activités et les salaires de ses milliers de collaborateurs. Un document exceptionnel d'une durée de 24 minutes.
L’accusation a provoqué un coup de tonnerre. Fin janvier, Israël a affirmé que douze collaborateurs de l’Unrwa – agence fondée sur mandat de l’ONU en 1949 – avaient participé, d’une manière ou d’une autre, au massacre du 7 octobre orchestré par le Hamas, qui a causé près de 1 200 morts en Israël. Des accusations qui, depuis, n’ont pas été étayées par les autorités israéliennes. Plusieurs enquêtes sont en cours. Mais pour l’agence de l’ONU, une course contre-la-montre a débuté.
Suite aux accusations du gouvernement de Benjamin Netanyahu, douze collaborateurs de l’agence onusienne ont été congédiés. Six États – dont les États-Unis – ont suspendu leurs contributions à l’Unrwa, mettant en péril la survie financière de l’organisation onusienne qui gère l’aide sanitaire, sociale et éducative pour 5,9 millions de réfugiés palestiniens répartis dans cinq pays de la région. La somme à trouver ? Plus de 450 millions de dollars. En trente jours. L’objectif est de parvenir à financer les activités des 33 000 collaborateurs de l’Unrwa et de pouvoir verser les salaires du mois d’avril.
Alors que la guerre fait rage dans la bande de Gaza, l’Unrwa doit, en outre, faire face aux conséquences des bombardements israéliens qui, selon le gouvernement du Hamas, ont déjà provoqué la mort de plus de 33 000 personnes dans l’enclave palestinienne – dont 177 membres de l’agence elle-même.
De Jérusalem à New York, en passant par Le Caire, Amman, Ramallah, Gaza ou encore Genève, nos reporters ont suivi Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, au cœur de la tempête, entre ballets diplomatiques, découragement des équipes et promesses d’espoir.