Le Parti communiste, le Parti de Gauche et certains socialistes critiquent vivement la première secrétaire du PS, qui a déclaré dimanche qu'on allait "très certainement vers" un départ à la retraite à "61 ans ou 62 ans" mais sous conditions.
"Une capitulation", "un très mauvais symbole"…En acceptant pour la première fois un retardement de l’âge légal de la retraite, dimanche, et en réaffirmant sa position lors d’un bureau national deux jours plus tard, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a ouvert la boîte à gifles.
Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a ainsi qualifié mercredi de "très mauvaise nouvelle" les propos de Martine Aubry sur le report de l'âge de la retraite à 61 ou 62 ans sous conditions. "Avant même que la bataille sociale ait lieu, le Parti socialiste commence la campagne des régionales en disant 'on est déjà prêt à trouver un accord, il faudra travailler plus longtemps'. C’est une réponse libérale", déplore la tête de liste du parti d’extrême-gauche en Ile-de-France, au Talk Orange-Le Figaro.
Toujours à la gauche du PS, le député PCF Maxime Gremetz regrette que la patronne des socialistes dise "Amen à Sarkozy". "François Mitterrand a ramené l'âge de la retraite de 65 ans à 60 ans. C'est un désaveu de toute la politique de 1981 mise en œuvre par les dirigeants actuels du PS", rappelle le député de la Somme. Pour le porte-parole du Parti communiste, Roland Muzeau, "le PS capitule".
"Une balle dans le pied"
L’ex-camarade socialiste de Martine Aubry devenu président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, s’est lui fendu d’un billet sur son blog pour dénoncer "un mauvais coup au mouvement social et donc à toute la gauche". Pour l’eurodéputé, Aubry "a tiré une balle dans le pied" de la gauche.
La première secrétaire a également essuyé une salve de critiques en provenance de l’aile gauche de son parti. Le député PS Henri Emmanuelli a ainsi estimé mercredi sur les ondes de RTL que toucher à la retraite à 60 ans, "une conquête sociale majeure", serait "un très mauvais signal, un très mauvais symbole". Dès lundi, au lendemain des propos de Martine Aubry, le porte-parole du PS Benoît Hamon avait illustré les divisions internes sur cette question en assurant que son parti restait "attaché" au maintien de l'âge légal de la retraite à 60 ans.
Pendant ce temps-là, la droite ne boude pas son plaisir. "J'entends dire que le PS pourrait participer à la recherche d'une solution consensuelle : franchement je m'en réjouis", a déclaré le Premier ministre François Fillon dans un discours prononcé mercredi à l'occasion des vœux aux parlementaires, exposant encore un peu plus Aubry aux critiques venant de la gauche du PS.