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Nigeria : plus d'une centaine de personnes enlevées dans le nord-ouest du pays
Plus de cent personnes ont été enlevées dans le nord-ouest du Nigeria lors de deux attaques distinctes dans l'État de Kaduna, ont indiqué lundi les autorités locales. La semaine dernière, des hommes armés avaient aussi enlevé des dizaines de personnes dans un autre village du district de Kajuru.

Les enlèvements se poursuivent au Nigeria. Plus de 100 personnes manquaient à l'appel dans le nord-ouest du pays après deux attaques distinctes dans l'État de Kaduna, ont indiqué lundi 18 mars les autorités locales.

Ces nouveaux kidnappings font suite à celui de plusieurs dizaines de personnes la semaine dernière dans le même district de Kajuru, ainsi qu'à celui début mars de plus de 250 élèves d'une école de Kuriga, à 150 km de Kajuru. 

Les nouveaux enlèvements ont eu lieu au cours du week-end.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des hommes armés ont enlevé 87 personnes dans la localité de Kajuru Station, selon le président du gouvernement local, Ibrahim Gajere. "Ils sont allés chercher les gens chez eux sous la menace d'une arme", a-t-il déclaré à l'AFP.

Un habitant, Harisu Dari, a déclaré que des groupes d'assaillants, connus localement sous le nom de bandits, ont pris d'assaut le village vers 22 h et ont fait du porte-à-porte pour enlever les habitants. 

Une source de l'ONU et un ancien responsable local, tous deux parlant à l'AFP sous couvert d'anonymat, ont confirmé ce récit.

Pratique courante des gangs criminels pour obtenir une rançon

Samedi, 16 personnes ont été enlevées à Dogon Noma, à une dizaine de kilomètres de là, selon Harisu Dari, la source de l'ONU et l'ancien responsable local.

La police de Kaduna et le commissaire à la sécurité de l'État n'ont pas répondu aux demandes répétées de confirmation. 

La semaine dernière, des hommes armés avaient enlevé des dizaines de personnes dans un autre village du district de Kajuru. 

Les gangs criminels procèdent souvent à des enlèvements massifs dans le nord-ouest du Nigeria, ciblant les écoles, les villages et les autoroutes où ils peuvent rapidement enlever un grand nombre de personnes en échange d'une rançon. 

Au début du mois de mars, plus de 100 femmes et enfants ont été enlevés dans un camp de déplacés dans l'État du Borno (nord-ouest) par de présumés jihadistes. Puis des hommes armés ont enlevé plus de 250 élèves dans une école du village de Kuriga, situé à environ 150 km, ce qui constitue l'une des plus importantes attaques de ce type depuis des années.

Quelques jours plus tard, au moins 15 élèves d'une école islamique dans l'État de Sokoto au nord-ouest du Nigeria ont été enlevés par des hommes armés, d'après des sources locales.

Quelque 4 777 personnes enlevées depuis mai 2023

Cette vague d'enlèvements à grande échelle met à l'épreuve le gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu, qui a promis de s'attaquer à l'insécurité.

La semaine dernière, il a déclaré avoir ordonné aux forces de sécurité de ne pas payer de rançon pour la libération des élèves. Les parents affirment que les ravisseurs ont exigé un paiement important pour le retour des enfants.

Au Nigeria, les victimes d'enlèvement sont souvent libérées à l'issue de négociations avec les autorités, bien que les responsables nient que des rançons soient versées.

La société nigériane de conseil en gestion des risques SBM Intelligence a déclaré avoir enregistré 4 777 personnes enlevées depuis l'entrée en fonction de Bola Ahmed Tinubu, en mai 2023.

Nigeria : plus d'une centaine de personnes enlevées dans le nord-ouest du pays

Avec AFP