Le jour se lève à Vintimille, à l’extrême nord de l’Italie. Dans ce campement de fortune pas loin de la frontière franco-italienne, des candidats à l’asile. Tous partagent un même objectif : atteindre la France coûte que coûte.
“En Italie il n’y a pas de travail, c’est pour ça que je veux passer la frontière, aller ailleurs, le plus loin possible, en France, en Allemagne ou en Angleterre”, témoigne ce migrant qui souhaite garder l'anonymat.
Derrière ce poste-frontière, la commune française de Menton. Près de 33 000 migrants y ont été refoulés en 2023 par la police aux frontières des Alpes-Maritimes. Des refoulements indiscriminés interrompus en bonne partie depuis début février suite à une décision du Conseil d’État – qui a limité les "refus d'entrée" aux frontières intérieures de la France.
“Les forces de l’ordre françaises ont été contraintes de suspendre les refoulements collectifs et faits à la hâte appliqués ici depuis 2015", explique Jacopo Colomba, de l'ONG We World. "Maintenant, on parle de réadmissions – conformes au droit européen. Elles prévoient une évaluation individuelle de la situation de chaque personne.”
Changement majeur dans la procédure de contrôle à la frontière
Jacopo Colomba prête assistance aux migrants refoulés à la frontière franco-italienne depuis six ans. Aujourd’hui, il constate un changement majeur dans la procédure, qui se fait désormais en lien avec la police italienne.
Un changement qui a rapidement eu une conséquence : le nombre de migrants reconduits à la frontière a été divisé par quatre en un mois.
Dans ce centre géré par des associations a Vintimille, l’équipe d’humanitaires se demande si cette situation se poursuivra avec l’augmentation des flux migratoires prévue avec l’arrivée de l’été.
“Il faudra voir si ça se maintient quand il y aura l’arrivée de plus de personnes, et aussi avec les JO et les élections européennes qui approchent”, précise Cristian Papini, directeur de l'ONG Caritas Vintimille.