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Publié le : 27/02/2024 - 08:04

A la Une de la presse, ce mardi 27 février, l’accord finalement donné, hier, par la Hongrie, dernier pays à bloquer l’adhésion de la Suède à l’Otan. Des témoignages sur les violences et les mauvais traitements dans la colonie pénitentiaire de l’Arctique, surnommé "Loup polaire", où Alexeï Navalny est mort. Des révélations sur la façon dont le Kremlin dépenserait sans compter pour sécuriser des "élections" gagnées d’avance. Et un job en Antarctique.

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A la Une de la presse, l’accord finalement donné, hier, par la Hongrie, dernier pays à bloquer l’adhésion de la Suède à l’Otan, dont le pays scandinave va devenir le 32ème membre. "Un oui historique", titre ce matin Dagens Nyheter, qui montre le Premier ministre Viktor Orban intervenant hier au Parlement hongrois. Le quotidien suédois, satisfait de voir la Suède "faire un pas de géant vers l’adhésion à l’Otan, après 21 mois de drame", depuis que le pays a décidé de rejoindre l’Alliance après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Svenska Dagbladet cite la déclaration, hier, du Premier ministre, Ulf Kristersson, qui a évoqué hier "un jour historique". Le Premier ministre suédois, aux côtés de Viktor Orban et de l’étoile de l’Otan, à la Une du Göteborgs Posten, qui voit "la route s’ouvrir, après le vote de la Hongrie". Svenska Dagbladet promet que la Suède "s'efforcera de devenir la première de la classe, lorsque son drapeau sera hissé dans quelques jours au siège de l'OTAN à Bruxelles", et que les Suédois "s'assiéront au premier rang, lèveront la main et s'efforceront de tout faire correctement - dans une classe plutôt bruyante".

Cette adhésion est aussi saluée par The Wall Street Journal. Le quotidien américain explique que l’entrée prochaine de la Suède dans l’Otan, permettra à l'Alliance de "gagner un membre résolument anti-russe doté d'une armée robuste, qui assure une défense essentielle du flanc nord de l'Europe", et que cette adhésion amènera aussi au sein de l’Organisation "un pays dont l’approche en matière de sécurité nationale, en faisant participer des adolescents, des retraités, des enseignants et des policiers dans la défense du pays, offre un modèle pour les autres pays européens craignant l'agression russe".

En Russie, les circonstances de la mort de l’opposant Alexeï Navalny, le 16 février, restent floues. Le Monde relaie des témoignages de détenus recueillis par la presse indépendante russe sur les violences et les mauvais traitements dans la colonie pénitentiaire de l’Arctique, surnommé "Loup polaire", où Alexeï Navalny est décédé. Le journal cite notamment des témoignages publiés par le média en exil Holod, révélant notamment l’existence d’une technique consistant à "battre le détenu avant de l’empaqueter dans des couvertures et des matelas compressés avec du scotch, d’où ne dépasse que la tête – position dans laquelle le prisonnier est nourri avec un entonnoir et contraint de faire ses besoins sur lui-même" - des sévices infligés non par des codétenus, comme c’est souvent le cas dans d’autres prisons russes, mais par les gardiens eux-mêmes.

Si Alexeï Navalny a pu être protégé de ces attaques physiques directes, son entourage et lui-même avaient alerté sur les pressions psychologiques et les mauvais traitements dont il faisait l’objet. L’entourage d’Alexeï Navalny, qui soutient, désormais, qu’il devait être inclus dans un échange de prisonniers, juste avant sa mort. D’après le Frankfurter Allgemeine Zeitung, cet échange aurait concerné un tueur à gages du FSB, Vadim Krassikov, condamné à la prison à perpétuité en Allemagne, pour l’assassinat, en 2019, en plein Berlin, d’un ancien séparatiste tchétchène. Un individu dont Vladimir Poutine a récemment salué le patriotisme et qui aurait pu être échangé contre Alexeï Navalny, ainsi que deux "citoyens américains emprisonnés en Russie", peut-être le correspondant du Wall Street Journal, Evan Gershkovich arrêté au printemps dernier en Russie pour "espionnage". Le président russe aurait donc finalement fait capoter un projet jugé "dangereux" par le journal, dans la mesure où cet échange aurait prouvé à Vladimir Poutine que l’Occident "est prêt à libérer les meurtriers agissant pour le compte de l’État russe", encourageant ainsi le Kremlin à prendre encore plus d’otages, plaçant ainsi les Occidentaux face à de "terribles dilemmes".

Le Kremlin, qui serait prêt à dépenser sans compter, ou presque, pour sécuriser des "élections" gagnées d’avance - voilà ce que révèlent les Kremlin Leaks. Des documents internes, obtenus par le site d’info estonien Delfi, qui a collaboré avec un consortium international de médias, révèlent l’ampleur de la machine à propagande mise en place pour préparer la présidentielle du 17 mars. Ils détaillent notamment la place essentielle accordée au cinéma, aux séries et aux émissions télé. Une "guerre informationnelle" dotée d’un budget colossal de plus d’un milliard d’euros, pour produire des contenus "exaltant notamment les vertus traditionnelles de la Russie", selon le site de France 24, auquel le chercheur Jeff Hawn a expliqué que le but de cet investissement massif "n’est pas de faire gagner Vladimir Poutine, mais de réduire le besoin de devoir manipuler des résultats", le début de la guerre en Ukraine et surtout la "rébellion" avortée de feu le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, ayant nourri, selon lui, une certaine "insécurité au sommet de l’État quant à la pérennité du système".

On ne se quitte pas là-dessus. Si cette riante actualité vous donne envie de filer loin, très loin, je vous recommande de jeter un cil au Guardian, qui fait état d’une offre d’emploi en Antarctique. Une ONG britannique cherche des candidats pour une mission de cinq mois dans une base de recherche scientifique. Le job présente pas mal d’avantages, des paysages à couper le souffle, des baleines et des pingouins en veux-tu en voilà, mais aussi quelques inconvénients, comme l’absence de toilettes et d’eau courante ou encore le fait de devoir dormir dans petite chambre commune avec des lits superposés. Profil demandé : être "résilient, en bonne forme physique, et soucieux de l'environnement". Des volontaires?

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