Les États-Unis ont annoncé, mercredi 27 décembre, le déblocage de 250 millions de dollars d'aide militaire pour l'Ukraine, leur dernière tranche disponible sans un nouveau vote au Congrès américain.
Les négociations patinent toujours entre parlementaires républicains et démocrates sur la validation de l'enveloppe de 61 milliards réclamée avec insistance par le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Il est impératif que le Congrès agisse dès que possible pour faire prévaloir nos intérêts en matière de sécurité nationale en aidant l'Ukraine à se défendre", a affirmé le secrétaire d'État Antony Blinken dans un communiqué mercredi.
Les chefs du Sénat ont toutefois déjà acté que le Congrès terminerait l'année sans valider de nouveaux fonds – une déconvenue de plus pour le président ukrainien, dans une année marquée par l'espoir déçu d'une grande contre-offensive et la pression accrue de la Russie sur le front.
La Maison Blanche avait de son côté prévenu qu'elle serait "à court de ressources" pour l'Ukraine "d'ici la fin de l'année". "Nous n'avons plus qu'une enveloppe d'aide" avant que les fonds dédiés à l'Ukraine "ne s'épuisent", avait annoncé le 18 décembre un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. "Lorsqu'elle sera envoyée, nous n'aurons plus d'autorisation (...). Et nous aurons besoin que le Congrès agisse sans délai", avait-il alerté.
Volodymyr Zelensky était venu mi-décembre à Washington en personne – son troisième voyage dans la capitale américaine en un an – pour tenter d'accentuer la pression.
Une note trop salée au goût des républicains
Mais près de deux ans après le début d'une guerre qui s'enlise – et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès – la question de la continuité de ce soutien, "aussi longtemps qu'il le faudra", à l'Ukraine, se pose avec de plus en plus d'insistance.
Les républicains, en particulier, ont commencé à trouver la note trop salée. Ils avaient conditionné leur soutien à cette nouvelle enveloppe à un durcissement drastique de la politique migratoire américaine. Les tractations sur ce dossier explosif n'ont toutefois pas abouti à temps.
Conscient que le sentiment d'urgence s'est bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre en 2022, le président Biden avait demandé au Congrès de coupler sa demande d'aide pour l'Ukraine à une autre d'environ 14 milliards pour Israël, allié des États-Unis en guerre contre le Hamas. Pour l'instant, en vain.
Depuis le début du conflit, le Kremlin mise sur l'essoufflement de l'aide occidentale, et toute hésitation des alliés de Kiev conforte la Russie dans l'idée que son pari sera gagnant.
L'échec du Congrès à voter cette enveloppe ne signe pas pour autant la fin du soutien des États-Unis à Kiev. Les parlementaires américains font leur rentrée le 8 janvier, et les chefs républicains et démocrates du Sénat n'ont fait que dire leur intention de valider cette enveloppe, qui comprend un volet militaire, humanitaire et macro-économique.
C'est à la Chambre des représentants, qui doit aussi approuver ces fonds, que les choses se compliquent.
Son nouveau président, le républicain Mike Johnson, n'est pas opposé, sur le principe, à prolonger l'assistance américaine, mais il prétend que celle-ci n'est pas assez encadrée.
Avec AFP