Le gouvernement argentin réclame 60 millions de pesos, soit environ 73 000 dollars, aux organisateurs du premier rassemblement contre la politique d'austérité du nouveau président Javier Milei. La somme doit permettre de compenser les frais engagés par l'État pour sécuriser la manifestation.
Les mouvements sociaux priés de passer à la caisse en Argentine. Les organisateurs du premier rassemblement contre le gouvernement du nouveau président Javier Milei, mercredi à Buenos Aires, vont devoir couvrir les frais liés à la mobilisation à cette occasion des forces de sécurité, a annoncé, vendredi 22 décembre, le porte-parole de la présidence.
Le coût de ces dépenses, qui englobent la mobilisation de quatre forces de sécurité - police fédérale, police municipale, police aéroportuaire et gendarmerie -, a été estimé à 60 millions de pesos, soit environ 73 000 dollars au taux de change officiel.
C'est "la facture qui sera transmise aux mouvements sociaux", qui seront "appelés à assumer la responsabilité de cette dépense qui ne correspond pas aux citoyens", a ajouté le porte-parole Manuel Adorni.
Le gouvernement avait déjà annoncé la semaine dernière que ces frais seraient à la charge des organisateurs.
Une politique d'austérité stricte
Quelques jours après l'investiture du président ultralibéral, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la capitale argentine à l'appel d'organisations de gauche.
Dénonçant le programme d'austérité du gouvernement, les manifestants étaient encadrés par un important dispositif de sécurité, critiqué par les organisateurs. "Ça me rappelle la dictature", avait commenté Eduardo Belliboni, dirigeant de l'organisation Polo Obrero.
Le dispositif avait été supervisé personnellement depuis le siège de la police fédérale par le président et sa ministre de la Sécurité Patricia Bullrich.
"La force utilisée sera le minimum nécessaire, mais proportionnelle à la résistance", avait-elle indiqué la semaine dernière, ajoutant : "la facture de ce dispositif sera envoyée aux organisations ou individus responsables. L'État ne paiera pas pour cet usage de la force de sécurité".
L'Argentine, le grand Buenos Aires notamment, est le théâtre de centaines de manifestations avec des coupures d'axes de circulation chaque année.
Avec AFP