Ekaterina Dountsova milite pour la démocratie et la fin de l'assaut en Ukraine lancé il y a près de deux ans par la Russie. Cette journaliste et ex-élue municipale qui souhaite concourir à la présidentielle russe, a vu sa candidature rejeter par la Commission électorale samedi 23 décembre. L'instance a invoqué des "erreurs dans des documents" soumis pour l'enregistrement de sa candidature, a indiqué la télévision russe.
La présidente de la Commission, Ella Pamfilova, a déclaré que celle-ci avait écarté à l'unanimité la candidature de cette femme de 40 ans à la présidentielle de mars prochain. "Vous êtes une jeune femme, vous avez la vie devant vous", a déclaré Ella Pamfilova, s'adressant à la candidate. Devant la presse, Ekaterina Dountsova a rapidement déploré une décision "triste" concernant "une initiative populaire". Sur Telegram, elle a annoncé son intention de faire appel "demain" devant la Cour suprême russe. "Ce n'est pas fini", a-t-elle assuré.
"Les Russes doivent avoir le choix !"
Dans les faits, cette procédure ne devrait toutefois pas aboutir, toute candidature s'opposant frontalement à la politique du Kremlin n'ayant quasiment aucune chance d'être autorisée par les autorités. Ekaterina Dountsova a également demandé aux dirigeants du petit parti libéral Iabloko de soutenir sa candidature. "Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! C'est la dernière occasion légale pour les citoyens d'exprimer leur désaccord avec la politique menée par les autorités actuelles", a-t-elle exhorté sur Telegram.
"Les Russes doivent avoir le choix !", a-t-elle encore fait valoir. "Des milliers de vies dépendent de votre décision", a-t-elle appuyé. Par ailleurs, la présidente de la Commission électorale a indiqué, samedi, que 29 personnes au total avaient à ce stade déposé un dossier de candidature à la présidentielle, dont Vladimir Poutine.
Le Parti communiste russe a désigné Nikolaï Kharitonov, vétéran de la vie politique et déjà prétendant en 2004, comme candidat à la présidentielle de mars prochain, sans toutefois inquiéter Vladimir Poutine, promis à sa propre succession. Le Parti communiste constitue sur le papier l'une des formations de l'opposition parlementaire, mais qui en réalité soutient la politique du Kremlin.
Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 2000 (après avoir été Premier ministre en 1999), vise un nouveau mandat de six ans au Kremlin, une formalité tant l'opposition a été laminée ces dernières années avec une répression qui s'est accélérée depuis l'assaut de Moscou en Ukraine en février 2022.
Avec AFP