
Des quartiers entiers dévastés, des voitures calcinées, près de 26 000 hectares partis en fumée... Quelque 400 pompiers et 1 300 militaires et volontaires continuent, lundi 5 février, à lutter pour la quatrième journée consécutive contre des dizaines d'incendies dans le centre et le sud du Chili, selon le Service national de prévention et de réponse aux catastrophes (Senapred).
Selon le dernier bilan, communiqué lundi par les autorités, au moins 123 personnes sont mortes dans la région touristique de Valparaiso (centre).
Le président Gabriel Boric a décrit ces incendies comme "la plus grande tragédie" qu'a connu le pays depuis le tremblement de terre de 2010, suivi d'un tsunami, qui avait fait plus de 500 morts, et assuré que le "Chili tout entier pleure Valparaiso", avant de décréter deux jours de deuil national.


Le maire de la station balnéaire de Viña del Mar, Macarena Ripamonti, et le gouverneur de la région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca, ont déclaré que plusieurs centaines de personnes avaient été portées disparues.
Afin de limiter la circulation dans les zones touchées "et de faciliter les opérations de secours aux victimes et de récupération des morts", un nouveau couvre-feu a été instauré dans quatre communes de Valparaiso, de 18 h locale (21 h GMT) à 10 h locale lundi (13 h GMT).
#Araucanía: Ante emergencia forestal en #Galvarino, Carabineros 1ª Comisaría COP #Temuco apoyan con carro lanza agua a equipos de emergencia en el control y extinción de focos de incendio en rutas cercanas a la comuna. #OrdenyPatria pic.twitter.com/ZbDKeXl6IZ
— Carabineros Región de La Araucanía (@CarabAraucania) February 5, 2024Vagues de chaleur extrême
Vendredi, plusieurs incendies se sont déclarés simultanément dans les montagnes qui surplombent la station balnéaire de Viña del Mar et d'autres endroits de la région de Valparaiso, à environ 120 km au nord de la capitale Santiago.


Le Chili, en plein été austral, connaît depuis la semaine dernière une vague de chaleur, avec des températures atteignant 40°C.
Cette canicule, résultant du phénomène climatique El Nino, touche actuellement le cône sud de l'Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochains jours l'Argentine, le Paraguay et le Brésil.
Les conditions météorologiques des dernières heures semblent plus favorables, a déclaré la ministre de l'Intérieur, Carolina Toha, décrivant un phénomène typique de la côte pacifique qui produit beaucoup de nuages, une forte humidité et donc des températures plus basses.
"Les conditions actuelles sont plus propices à la prise en charge des victimes et à la maîtrise des incendies", a-t-elle ajouté.


L'incendie de Las Tablas, le plus important dans la région de Valparaiso, est toujours actif et "couvre un périmètre de 80 km", a indiqué Carolina Toha.
Quelque 1 400 pompiers et 1 300 militaires et bénévoles, appuyés par 31 hélicoptères et avions lanceurs d'eau, sont mobilisés pour combattre les flammes.
Le président Gabriel Boric qui, en presque deux ans au pouvoir, a augmenté de 47 % le budget consacré à la prévention et à la lutte contre les incendies, a décrété l'état d'urgence afin de mobiliser le plus grand nombre de ressources possible.

Dans certains secteurs de Valparaiso, un couvre-feu a été instauré afin de libérer les routes, pour permettre le passage rapide des véhicules d'urgence ou pour faciliter les évacuations.
"La possibilité que ces incendies soient intentionnels fait l'objet d'une enquête", a déclaré le président samedi.
Avec AFP
