

Cette Côte d'Ivoire a du caractère. Donnés pour morts au soir de leur humiliation contre la Guinée équatoriale, les Éléphants ont encore montré qu'ils possédaient un mental hors du commun pour arracher une place dans le dernier carré. Le Mali, qui a pourtant maitrisé son match, en a fait les frais en prolongation (2-1).
"Impossible n'est pas Ivoirien", répètent les locaux depuis la reprise en main de la sélection par Emerse Fae. Les supporters se sont d'ailleurs donnés rendez-vous à Bouaké pour soutenir leurs Éléphants. Le président Alassane Ouattara en personne a fait le déplacement.
Allez les Éléphants ! Nous sommes avec vous et nous vous faisons confiance. #CAN2023 pic.twitter.com/IrolbX31PT
— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) February 3, 2024Si le stade est orange et blanc, les Maliens sont aussi présents pour se faire entendre après avoir mis l'ambiance à Korhogo lors des quatre premiers matches des Aigles. Mais les voisins cette fois sont reçus froidement, leur hymne est même sifflé par les Ivoiriens.
Le match débute fort pour le Mali. Une longue touche de Sacko permet à Kamory Doumbia de partir sur l'aile. Il centre fort dans la surface pour Sinayoko mais Yahia Fofana est le plus rapide. L'attaquant se prend les pieds dans le portier mais l'arbitre se contente d'un sermon (3e). Le gardien ivoirien repousse ensuite un centre du pensionnaire de Brest (5e)
Le Mali rate un penalty
Le Mali pense obtenir un penalty. Sur un corner exécuté par Doumbia, le ballon revient sur Haidara qui décoche une volée surpuissante. Odilon Kossounou semble dévier de la main tandis que Niakaté reste à terre. Il faut de longues minutes pour que l'arbitre finisse par vérifier la vidéo pour finalement décréter qu'il n'y avait ni main, ni contact (12e) mais plutôt un hors-jeu malien.
En revanche, pas d'hésitation quand Kossounou fauche Sinayoko dans la surface. Le capitaine malien Adama Traoré se charge du tir au but mais Yahia Fofana part du bon côté dans une clameur assourdissante (17e). Le portier du SCO d'Angers va célébrer ballon à la main devant un groupe de supporters des Éléphants qui barrit de bonheur.
Malgré ce raté, le Mali garde le match en main. La Côte d'Ivoire semble impuissante à s'extirper du contre-pressing des Aigles. Sa première occasion intervient tardivement grâce à deux grognards de la campagne victorieuse de 2015. Sur un corner tiré par Serge Aurier, Max-Alain Gradel récupère et dépose la défense malienne pour tenter sa chance. Repoussé (29e).
La partie s'équilibre et montre pourquoi les milieux des deux équipes sont considérés comme ce qui se fait de mieux dans cette CAN. Défense, debout, passe entre les lignes, récupération, vista… C'est un régal pour les yeux, même si l'action ne s'approche plus des buts.
Coup dur pour la Côte d'Ivoire : déjà fautif sur le penalty, Odilon Kossounou écope d'un deuxième carton jaune juste avant la pause et laisse ses partenaires à 10 pour la seconde période. Emerse Faé fait un choix fort en sortant son capitaine Serge Aurier pour faire entrer Willy Boly. Il fait également entrer son buteur toujours convalescent, Sébastien Haller.
Dorgeles signe un des buts du tournoi
Mais le match continue sur les mêmes constats : le Mali domine dans le jeu et remporterait aisément un concours de passe à 10 si c'était le but de ce quart de finale. Mais les Aigles apparaissent sans idée au moment de pénétrer dans la surface de réparation. En face, les Ivoiriens cassent le rythme et peinent à parvenir dans les 30 derniers mètres adverses balle au pied.
Dans ces conditions, il faut un exploit individuel pour débloquer la situation. Nene Dorgeles, tout juste entré en jeu à la place de son capitaine Adama Traoré, le sait. Devant cinq joueurs ivoiriens, il repique dans l'axe et déclenche une superbe frappe qui nettoie une toile d'araignée logée dans la lucarne de Yahia Fofana, impuissant (71e, 1-0).
Adingra puis Diakité sur le gong
En désespoir de cause, la Côte d'Ivoire pousse, notamment sur coups de pied arrêtés. Diakité reprend un corner de la tête et propulse le ballon juste à côté du but de Diarra (82e). Puis, Singo place sa tête sur un coup franc (84e).
Mais découragement, comme impossible, n'est pas ivoirien. Tout juste entré, Adingra s'infiltre dans la surface avant de servir un coéquipier. Le tir est dévié et revient dans ses pieds, il n'a plus qu'à pousser le ballon dans la cage de Diarra (90e, 1-1). Le stade se réveille pour la prolongation.
Malgré l'infériorité numérique, le momentum a changé de camp. Reprenant un centre venu de la droite, Haller prend le meilleur sur Hamari Traoré mais trouve la transversale (95e). Les Maliens ont pris un coup derrière la tête. À moins qu'un coup de pied arrêté ne remette les Aigles dans le bon sens ? Sur un coup franc, Dorgeles déborde sur le côté et centre fort. Boly détourne et manque de tromper son propre gardien (108e).
Alors que l'on se dirigeait vers une nouvelle séance de tirs au but étouffante, sur le gong encore un fois, Oumar Diakité trouve un trou de souris pour arracher la victoire ivoirienne (120e+1, 2-1). C'est cruel pour le Mali qui a longtemps cru tenir la sixième demi-finale de son histoire, mais qui a payé son manque d'efficacité devant le but.
Pour les Éléphants, la campagne de la résurrection se poursuit. Alors que plus personne ne les voyait capables de jouer les premiers rôles après leur troisième place dans le groupe A, voici qu'ils sortent coup sur coup le Sénégal et le Mali. Prochaine étape : la RD Congo en demi-finales. Avant une soirée à Ebimpé le 11 février ?