A la Une de la presse, ce mercredi 6 décembre, les réactions à l’extension de l’offensive de l’armée israélienne au sud de la bande de Gaza, où les bombardements se poursuivent, malgré la présence de centaines de milliers de civils. Des accusations de violences sexuelles à l’encontre du Hamas et du régime iranien. Le classement Pisa. Et une affaire de cocaïne capillo-tractée.
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A la Une de la presse, les réactions à la poursuite de l’offensive israélienne à Gaza, où des centaines de milliers de civils doivent fuir à nouveau sous les bombardements.
"Sans précédent, sans limite et sans merci" : à la Une de Libération, ce matin, la destruction de la mosquée Yacine, qui a marqué le début des bombardements dans l’enclave palestinienne. Une image qui fait ressembler Gaza "à des villes emblématiques comme Alep en Syrie ou Marioupol en Ukraine", d’après Libé, qui presse le président américain, "le seul à disposer d’un vrai moyen de pression financier et militaire sur Israël", de stopper les dirigeants israéliens dans leur "fuite en avant". Libération dénonce le fait que les militaires israéliens ont "non seulement les mains libres mais s’aident aussi de l’intelligence artificielle, qui leur a permis d’identifier en seulement six jours quelque 6 000 cibles. Un chiffre colossal".
L’armée israélienne, elle, continue d’affirmer que ses buts de guerre sont "l’élimination du Hamas et le retour des otages en Israël". Le Monde fait état d’une controverse grandissante "face à l’extension de son offensive à l’ensemble du territoire palestinien et au nombre de victimes" - près de 16 000, selon le Hamas. Le journal cite les récentes révélations du journal britannique The Guardian et du magazine israélien de gauche +972, qui ont rendu publique l’existence du principal logiciel d’IA utilisé par l’armée, une plateforme baptisée "Habsora" (qui signifie "le gospel"), présentée par l’armée israélienne elle-même comme une "usine à cibles", fonctionnant "vingt-quatre heures sur vingt-quatre". The Guardian rappelle que ce "recours disproportionné à la force par Israël est une tactique établie de longue date", la doctrine Dahiya, qui a été élaborée en 2006 au moment de la guerre au sud-Liban. Le journal explique que cette tactique "a un objectif clair" : "obtenir un impact dissuasif durable" sur le Hamas. Un objectif loin d’être atteint pour le moment et probablement voué à l’échec, selon The Guardian. Cette analyse est d’ailleurs partagée par The Washington Post, qui cite les chiffres avancés par trois responsables de la sécurité israéliens, faisant état d’environ 5 000 militants du Hamas tués sur ses quelque 30 000 membres estimés.
Le Hamas est accusé d’avoir commis des crimes sexuels lors des attaques du 7 octobre. The Guardian, toujours, rapporte qu’une session spéciale consacrée à ces crimes présumés, à l’initiative de la mission permanente d’Israël à l’ONU, a eu lieu lundi. Une réunion au cours de laquelle des dizaines de diplomates ont visionné des vidéos d'entretiens de la police israélienne avec les premiers intervenants sur place. Ces témoins ont notamment décrit des mutilations génitales et des tirs dans les seins des victimes. Une survivante a dit aussi avoir été témoin d’un viol collectif. De "fausses accusations", selon le Hamas.
Les violences sexuelles contre les femmes, mais aussi contre les hommes, dont il est également question en Iran, dans un rapport publié aujourd’hui par Amnesty International. Ce document, relayé par le site d’info français Mediapart, cite des témoignages "bouleversants", qui révèlent comment le régime recourt à ces violences pour écraser la contestation déclenchée par la mort de Mahsa Amini en septembre 2022. Selon ce rapport, les auteurs de ces viols et autres formes de violences sexuelles présumés, ni inculpés ni poursuivis, sont notamment des membres des pasdaran, les gardiens de la révolution, de la force paramilitaire Bassidj, ainsi que de différentes polices. Sur les 45 victimes qui témoignent, 16 disent avoir été violées, 6 d’entre elles auraient subi des viols collectifs, perpétrés par jusqu’à dix agents masculins.
A la Une, également, ce matin, les réactions à la publication, hier, du classement international PISA sur le niveau scolaire des élèves de 15 ans dans les pays de l’OCDE. Ce classement triennal, axé cette année sur le niveau en mathématiques, fait évidemment des heureux et des malheureux. Classé premier, Singapour se réjouit avec The Straits Times de ce que "les élèves singapouriens ont maintenu leur performance en mathématiques et l’ont même sensiblement améliorée en sciences". Satisfaction aussi en Suisse, où Le Temps se réjouit de voir les élèves rester "assez bons", après une décennie de déclin. Ca se corse, en revanche, aux Etats-Unis, à la 28eme place sur 37. Outre-Atlantique, les résultats en maths "ont fortement diminué, avec des résultats inférieurs à ceux d’il y a 20 ans", d’après The New York Times. Et ça ne va pas du tout en Italie, qui se distingue par un écart de niveau sans équivalent entre les filles et les garçons, ce qui amène le Corriere Della Sera à accuser l’école italienne de "ne pas savoir enseigner les mathématiques aux filles". Et la France dans tout ça, me demanderez-vous? L’Hexagone, à la 23ème place, enregistre une "baisse sans précédent" dans le classement global, en particulier en mathématiques, selon le journal local La Voix du Nord, qui détaille quelques-uns unes des mesures annoncées hier par le ministre de l’Education nationale pour "remettre de l’exigence à l’école". Une série d’annonces qui suscite, comme toujours en France, la polémique.
The Financial Times affirme que la pandémie de Covid a lourdement pesé sur les apprentissages. D’après le quotidien britannique, ce classement illustre "les conséquences de la pandémie mais aussi des tendances de long terme" : "la détérioration continue des scores moyens en lecture et en sciences". Le journal explique que "des facteurs tels que le niveau global d’investissement dans l’éducation, le statut et le niveau de rémunération des enseignants ainsi que les attentes des élèves vis-à-vis de l’école ont un effet sur les résultats", le manque de professeurs constituant selon lui un problème de long terme "particulièrement aigu dans des pays tels que l’Allemagne et la France, où le nombre d’élèves concernés a quadruplé depuis 2018".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un mot de cette stupéfiante histoire racontée par L’indépendant, journal local français. Cette histoire, un peu tirée par les cheveux, s’est passée dans un salon de coiffure à Gênes, en Italie, où des perquisitions ont permis de saisir quelque 100 grammes de cocaïne, quatre balances de précision et du matériel pour emballer la drogue. A priori un fait divers banal. Là où cela devient plus intéressant, c’est que ce seraient "les allées et venues constantes de personnes chauves n’ayant probablement pas besoin de coupe de cheveux", qui auraient mis la puce à l'oreille des policiers. Une affaire qui se serait donc jouée… à un cheveu près.
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