![Normes étouffantes, revenus en baisse.. Le ras-le-bol du monde agricole en Europe Normes étouffantes, revenus en baisse.. Le ras-le-bol du monde agricole en Europe](/data/posts/2024/02/16/1708125242_Normes-etouffantes-revenus-en-baisse-Le-ras-le-bol-du-monde-agricole-en-Europe.jpg)
C'est une colère générale qui s'est emparée des agriculteurs et agricultrices du continent européen. Les sujets qui fâchent sont souvent les mêmes : des normes trop contraignantes, des dépenses qui augmentent et des revenus qui baissent... Le tout dans un contexte d'inflation forte et alors que les produits agricoles importés ne sont pas forcément soumis aux mêmes contraintes que ceux produits sur le sol européen. Des Pays-Bas à la Roumanie, en passant par la France, l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni, le ras-le-bol s'empare de toute l'Europe.
A Paris, la réunion entre le gouvernement et les représentants du monde agricole ce lundi n'aura duré que deux heures. À la sortie de Matignon, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs, avaient un ton posé, mais ont prévenu : il n'y aura pas de levées des actions de terrain sans décisions concrètes de l'exécutif.
Après leur départ, c'est le ministre de l'agriculture Marc Fesneau qui a pris la parole. Lui aussi joue la carte de l'apaisement et dit comprendre la colère du monde agricole, pressé entre le marteau de la crise de confiance et l'enclume d'injonctions contradictoires, qui manquent de cohérence.
Parmi les sujets qui fâchent : des charges financières trop lourdes, la hausse progressive de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR), perçue comme injuste et des normes environnementales qui pèsent sur leur compétitivité, face à des importations étrangères moins chères et de moindre qualité.
En Allemagne, les revendications sont sensiblement identiques. Depuis plusieurs semaines, la mobilisation s'organise, notamment contre la réforme de la fiscalité sur le diesel agricole, qui prévoit la suppression, dès 2026, d'une exonération dont bénéficie le secteur. Sans compter les lourdeurs administratives qui exaspèrent les exploitant·es agricoles.
Enfin, outre-Manche, les agriculteurs et agricultrices britanniques font face à des difficultés comparables. Devant le Parlement, les producteurs et productrices de fruits protestent contre les contrats d'achats de la grande distribution. Le secteur se dit menacé, au point que 49 % des professionnel·les seraient sur le point de quitter le métier.