
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des médias de la République démocratique du Congo (RDC), a accordé un entretien à France 24. "Le mal est connu dans la région, il s'appelle Paul Kagamé", a tranché le ministre. Selon lui, "déstabiliser les voisins" fait partie de la "stratégie permanente" du président rwandais. Deux jours après l'investiture du président Félix Tshisekedi, Patrick Muyaya s'est en outre félicité du "premier processus électoral équitable (en RDC) depuis 2006".
Le président congolais Félix Tshisekedi a été 'brillamment réélu par les Congolais dans toute la République démocratique du Congo", a renchéri le ministre de la Communication et des médias de la République démocratique du Congo (RDC) sur le plateau de France 24.
Proclamé vainqueur de l'élection présidentielle avec 73,47 % des suffrages exprimés, Félix Tshisekedi a entamé un second mandat samedi 20 janvier. Dénoncé par l'opposition, le scrutin a cependant été qualifié par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) de "catastrophe électorale", incriminant une fraude et corruption à grande échelle.
"Nous sommes à notre quatrième processus électoral. Nous ne nous attendions pas à avoir des élections parfaites", concède notre invité. Pour autant, "il n'y a pas de polémique à avoir sur la réélection massive du président de la République [Félix Tshisekedi]", poursuit Patrick Muyaya.
Au cœur des promesses électorales du camp présidentiel, l'amélioration de la situation sécuritaire, notamment dans l'est du pays. En proie à des violences endémiques, cette région, le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, a été déstabilisée par la résurgence du M23, fin 2021.
Kigali est accusé par Kinshasa, mais aussi par les États-Unis et plusieurs pays européens, de soutenir ce groupe rebelle. Muyaya estime que les récentes accusations du président du Burundi, qui affirme que le régime rwandais tente de déstabiliser son pays en soutenant des rebelles, illustrent le problème régional. Face à ce défi, Félix Tshisekedi "a un plan clair", assure Patrick Muyaya. À commencer par le déploiement en cours d’une force militaire de la communauté des états d’Afrique australe.
"Mais ce n'est pas en cinq ans ou en deux ans que vous réglez les problèmes qui durent depuis 25 ans" ajoute le ministre, qui condamne "les appétits gloutons et meurtriers du régime rwandais".