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Publié le : 15/11/2023 - 07:46

A la Une de la presse, ce mercredi 15 novembre, beaucoup de révélations. Celles du site d’investigation Disclose, qui affirme que la police française utilise illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale. Celles du Consortium international des journalistes d’investigation sur la façon dont Chypre a servi de coffre-fort à la Russie. Et la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Suisse, sous les radars de la presse française.

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A la Une de la presse, ces révélations de site d’investigation Disclose. Le site d’investigation affirme que la police française utilise illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale.

D’après des documents internes au ministère de l’Intérieur obtenus par l’ONG, les forces de l’ordre utilisent les systèmes de la société israélienne Briefcam depuis 2015, dans le plus grand secret. Le logiciel en question - un logiciel de vidéosurveillance utilisant l’intelligence artificielle, pour analyser des images et détecter des situations jugées "anormales", permet par exemple de suivre une personne sur un réseau de caméras, grâce à la seule couleur de son pull, ou de suivre un véhicule, à l’aide de sa plaque d’immatriculation. Des heures de vidéos qui peuvent ensuite être analysées en quelques minutes, seulement. Le système est donc très efficace mais illégal, d’après Disclose, qui affirme que la mise en place "massive" de ce système s’est faite en-dehors du cadre légal prévu, à la fois par la réglementation européenne et par la loi française. Le site d’investigation indique que le gouvernement français a finalement fait voter, en mai dernier, une loi autorisant l’expérimentation de ce logiciel à une large échelle, notamment pour les JO de Paris, mais que les députés ont alors interdit le recours à la reconnaissance faciale, en raison des risques d’atteinte à la vie privée. Une fonctionnalité que certains logiciels de Briefcam permettent cependant d’activer "en quelques clics", seulement, et que les services du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, "connaissent bien", selon Disclose.

Autre révélations, avec l’enquête "Cyprus Confidential", sur la façon dont Chypre, cette petite île de Méditerranée, membre de l’Union européenne, a servi de coffre-fort à la Russie. Cette enquête du Consortium international des journalistes d’investigation, en partenariat avec la cellule investigation de Radio France, notamment, fait état de "la présence massive, sur l’île, d’oligarques russes y ayant transféré leur richesse" – y compris après le début de la guerre en Ukraine. Parmi eux, Alexey Mordashov, l’un des industriels les plus riches de Russie, qui aurait transféré près d’1,5 milliards de dollars, juste après le début de la guerre, alors même que son nom venait d’être ajouté à la liste des Russes sous sanctions européennes. D’après le journal belge Le Soir, qui a également participé à cette enquête, Chypre a réagi, hier, à ces révélations, par la voix de son président, Nikos Christodoulides, qui promet d’enquêter sur ces violations présumées des sanctions contre Moscou.

La Russie a trouvé de multiples moyens pour contourner ces sanctions. Alors que la Commission européenne présente aujourd’hui son douzième train de sanctions, Le Figaro précise que celles-ci viseront les diamants, même si les Européens ont déjà divisé par six leurs importations depuis le début de la guerre en Ukraine. D’après le journal, les 11 premiers trains de sanctions auraient privé, au total, Moscou, de près de 400 milliards d’euros de revenus. Mais les Européens cherchent toujours à améliorer leur efficacité et à empêcher la mise en place de parades par la Russie et ses alliés, dont l’Arménie, les Émirats arabes unis, la Turquie ou encore la Serbie. Ces derniers servent entre autres d’intermédiaires pour la réexportation, vers Moscou, de produits "aussi banals que des machines à laver, des calculatrices ou des imprimantes", mais qui sont utilisés ensuite pour approvisionner l’armée russe en composants électroniques pour ses drones ou ses radars en Ukraine. Ce "système D" n’est pas le seul en cause : The Washington Post révèle que du pétrole russe, théoriquement sous embargo, parvient tout de même à entrer dans la chaîne d’approvisionnement du Pentagone. Ce carburant serait utilisé vie une raffinerie grecque fournissant l'armée américaine, après de multiples changements de propriétaire et un passage par la Turquie.

La Russie, où un ex-policier condamné pour le meurtre de la journaliste Anna Politkovskaïa a été gracié par Vladimir Poutine. The Guardian rappelle que la journaliste avait été assassinée à Moscou le 7 octobre 2006, le jour-même de l'anniversaire du président russe, pour avoir dénoncé les exactions de l’armée russe en Tchétchénie. Le journal précise que cette grâce a été accordée en échange de la mobilisation, en Ukraine, de cet ex-détenu, qui devait purger sa peine jusqu'en 2030.

Un mot, pour terminer, de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Suisse. Un déplacement rare pour un président français. "Jupiter en visite à Berne", titre ce matin le quotidien suisse Le Temps, où le dessin de Chappatte ironise sur l’arrogance présumée d’Emmanuel Macron en particulier, et des Français, en général: "Dieu que tout ça est horizontal!", s’exclame le président. Le Temps relève que "la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Suisse ne passionne pas les foules parisiennes, alors que la presse romande", elle, "en frétille depuis des semaines". Le journal évoque une "asymétrie criante", alors que la presse française se passionne  "pour les déplacements présidentiels au Qatar, en province ou même au Kazakhstan". Le journal explique cette inégalité de traitement par le fait que "le débat français adore ce qui secoue et ce qui brille : les Belges flamboyants ou les émirs polémiques", jugés bien plus intéressants que les "consensuelles montagnes et lacs suisses qui font si peu de vagues". Mais Le Temps ne juge pas cela "nécessairement grave : "Les Français s’intéressent davantage à la Belgique ou au Qatar, grand bien leur fasse. Les investisseurs et les milieux économiques, eux, savent où se passent les choses. Et la Suisse continue à plutôt bien s’en sortir, y compris dans ses échanges transfrontaliers. Sans aller jusqu’à dire «pour vivre heureux vivons cachés», on peut affirmer que l’essentiel est sauf".

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