
L'ancien ministre polonais de l'Intérieur, Mariusz Kaminski, a annoncé, mercredi 10 janvier, entamer une grève de la faim en tant que "prisonnier politique", au lendemain de son arrestation par la police dans le palais présidentiel dans le cadre d'accusations d'abus de pouvoir le visant.
"Je déclare que je traite ma condamnation (...) comme un acte de revanche politique", a déclaré Mariusz Kaminski dans un communiqué lu par son ancien adjoint au ministère de l'Intérieur, Blazej Pobozy, lors d'une conférence de presse tenue devant le bureau du nouveau Premier ministre Donald Tusk.
"En tant que prisonnier politique, j'ai commencé une grève de la faim dès le premier jour de mon emprisonnement", a-t-il aussi déclaré.
Donald Tusk veut rompre avec la politique de ses prédécesseurs nationalistes du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir ces huit dernières années marquées par des accusations de subversion d'État.
Le Premier ministre, désigné le mois dernier, s'était engagé au cours de sa campagne électorale ayant abouti à la victoire de sa coalition en octobre à ouvrir la voie à un réchauffement des relations entre la Pologne et les institutions de l'Union européenne.
La police a procédé à l'arrestation de Mariusz Kaminski et d'un autre de ses adjoints, Maciej Wasik, dans le palais présidentiel où les deux hommes participaient à une cérémonie.
Condamné à deux ans de prison
Le président Duda, qui s'est dit mercredi "profondément bouleversé" par l'arrestation de l'ancien ministre a appelé ses compatriotes au calme. Il a déclaré qu'il se battrait jusqu'à ce que les deux hommes soient libérés, ajoutant que sa grâce présidentielle était respectueuse de la constitution.
Mariusz Kaminski a été reconnu coupable d'abus de pouvoir avant d'être gracié par le président Andrzej Duda.
L'an dernier, la Cour suprême a rouvert l'affaire et a condamné l'ancien ministre de l'Intérieur à deux ans de prison.
"Je veux préciser que si un homme politique est en prison, cela ne veut pas dire que c'est un prisonnier politique", a déclaré la vice-ministre de la Justice, Maria Ejchart.
Des observateurs se sont interrogés sur la légalité du pardon présidentiel alors que la cour d'appel n'avait pas encore rendu son jugement.
Des centaines de militants du PiS se sont rassemblés mardi devant le palais présidentiel et un commissariat dans lequel les deux hommes étaient détenus.
Avec Reuters