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Le Premier ministre promet de punir les occupants des aéroports

Abhisit Vejjajiva menace de traîner devant les tribunaux les leaders des mouvements qui avaient appelé à l'occupation des deux principaux aéroports de Bangkok et porté un sérieux coup au tourisme, secteur-clé de l'économie du pays.

Reuters - Le nouveau Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a promis jeudi de traîner en justice les organisateurs de l'occupation des deux principaux aéroports de Bangkok qui a fait perdre des milliards de dollars à l'économie du pays.

Le nouveau chef du gouvernement, âgé de 44 ans, a déclaré qu'il avait ordonné à la police d'arrêter les manifestants qui auraient enfreint la loi, même si s'ils appartiennent à son Parti démocrate, et il a assuré qu'il n'y aurait aucune ingérence.

"J'avais bien dit, même avant, que tout parlementaire qui se joindrait aux manifestations le ferait en son nom propre et qu'il ne pourrait se prévaloir de l'immunité parlementaire", a dit Abhisit dans un entretien à Reuters.

Le Parti démocrate d'Abhisit siégeait dans l'opposition jusqu'à ce que des manifestations poussent à la démission son prédécesseur, issu du Parti du pouvoir du peuple (PPP).

Plusieurs démocrates ont participé aux manifestations contre l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, chassé du pouvoir en 2006, et contre deux gouvernements qu'ils accusaient de liens avec Thaksin.

Abhisit a déclaré que le peuple thaïlandais regrettait la récente paralysie des principaux aéroports de Bangkok qui a bloqué 300.000 passagers et porté un dur coup au tourisme, alors que l'économie est déjà affectée par une baisse des exportations due à la crise mondiale.

Réforme politique

La stricte application de la loi quelle que soit l'affiliation politique fait partie d'un "grand plan de réconciliation" destiné à réduire les profondes divergences politiques entre partisans et détracteurs de Thaksin, a déclaré le nouveau chef de gouvernement.

"Je pense que le pays a été divisé pendant trop longtemps. A moins de régler ce problème fondamental, on ne peut régler les autres problèmes", a affirmé Abhisit, accusé par les partisans de Thaksin de favoriser les manifestants anti-Thaksin et de ne pas représenter les pauvres.

Abhisit a annoncé la constitution d'une commission indépendante réunissant des partisans et des adversaires de Thaksin et d'autres personnes concernées afin de discuter d'une réforme politique qui pourrait déboucher sur un amendement de la Constitution de 2007 conçue par l'armée.

Le nouveau chef du gouvernement reconnaît qu'il pourrait faire face à de l'opposition en province où la population continue d'apprécier les soins médicaux et les crédits bon marché liés à la politiuqe populiste de Thaksin. Mais il dit avoir l'intention de prouver qu'il est le Premier ministre de tous.

"Maintenant que la majorité des Thaïlandais ont hâte que le pays progresse, je pense avoir la possiiblité de travailler pour ce pays, de travailler pour tous".

Abhisit a précisé que le gouvernement porterait son plan de relance à 300 milliards de bath (8,6 milliards de dollars)

Il s'est dit convaincu de pouvoir prononcer dès lundi son discours programme au parlement, condition requise par la Constitution pour l'entrée en fonction officielle d'un gouvernement. Des partisans de Thaksin ont menacé d'empêcher les députés de pénétrer au parlement.