
Invités à désigner leur nouveau Parlement, les Ouzbèkes devaient départager dimanche 506 candidats affirmant tous soutenir le gouvernement. Selon l'OSCE, les électeurs n'ont pas eu de "véritable choix entre les alternatives en compétition".
AFP - Les Ouzbèkes ont voté dimanche pour élire le Parlement de cette ex-république soviétique d'Asie centrale, des élections pour lesquelles quatre formations pro-gouvernementales sont en lice et marquées par un important taux de participation.
Le taux de participation a atteint 87,8%, a annoncé la commission électorale centrale après la fermeture des bureaux de vote à 20H00 locales (15H00 GMT).
Plus de 17 millions de personnes étaient appelées aux urnes pour faire leur choix. 506 candidats, qui disent tous soutenir la politique du gouvernement, sont en lice pour les 150 sièges.
Selon la loi ouzbèke, 15 sièges sont automatiquement réservés aux députés du Mouvement écologique d'Ouzbékistan. Créé en août 2008, il est composé de militants des groupes pro-gouvernementaux.
Pour le président ouzbek Islam Karimov qui dirige le pays depuis 1989, les élections "ont montré que l'Ouzbékistan se dirigeait vers l'établissement d'une société démocratique".
"De ce point de vue, tout ce qui a été fait durant cette période, surtout depuis 2000, a donné une nouvelle impulsion", a-t-il déclaré à des journalistes, dont celui de l'AFP, après avoir voté.
"Personne ne doit penser que j'essaie de montrer ce qui n'existe pas", a poursuivi M. Karimov, lui-même réélu en 2007 pour un mandat de sept ans avec 88% des voix.
"J'admets que notre Parlement contrôle très peu le pouvoir exécutif. Je pense qu'il faut que cela change", a-t-il ajouté.
Plus de 270 observateurs internationaux venus de 36 pays vont surveiller le déroulement du scrutin.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'a pourtant envoyé qu'une mission d'observation limitée, en estimant que les électeurs n'avaient pas de "véritable choix entre les alternatives politiques en compétition".
"La mission va faire un rapport sur le déroulement général du scrutin", mais "sans observation approfondie, ni tableau" des résultats approximatifs, a expliqué le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE (BIDDH) dans un communiqué.
Certains électeurs interrogés par l'AFP ont affirmé ne pas voir de différence entre les partis.
"Je vais voter contre tous. Aucun des députés n'a rencontré ses électeurs après les dernières élections législatives" de 2004, avoue Rano, femme au foyer de 37 ans.
D'autres, par contre, manifestent de l'enthousiasme. "J'aime le programme de ce parti, leurs idées. Il y a beaucoup de jeunes gens dans ses rangs", dit Machrab Ourinov, étudiant de 22 ans, qui a voté pour le Parti libéral démocratique.
Le régime du président Karimov est accusé par les ONG occidentales de défense des droits de l'Homme de museler toute forme de critique au pouvoir, ce que l'Ouzbékistan dément.
Les élections se déroulent au moment où l'Ouzbékistan est de plus en plus courtisé par les Etats-Unis comme un pays stratégique pour assurer le transit vers l'Afghanistan.
Ses relations avec la Russie se sont en revanche détériorées ces derniers mois à cause de l'intention de Moscou d'augmenter sa présence militaire au Kirghizstan voisin, un projet vu d'un très mauvais oeil par Tachkent.