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Affrontements meurtriers entre la police et des membres d'une secte islamiste

Trente-huit personnes ont été tuées, ce lundi, lors de l'intervention de la police au quartier général de la secte islamiste radicale Kala-Kato, dans un État du nord du Nigeria.

AFP - Trente-huit personnes ont été tuées dans des affrontements entre forces de l'ordre et membres d'une secte islamiste radicale à Bauchi, dans le nord du Nigeria, a annoncé lundi le commissaire de police de cet Etat.

"En tout, 38 personnes ont été tuées, dont un soldat et deux innocents habitants" de Bauchi, capitale de l'Etat éponyme, a affirmé Atiku Kafur lors d'une conférence de presse.

Le dirigeant de la secte Kala-Kato figure parmi les personnes tuées, a précisé le commissaire, l'identifiant comme "Badamasi", et 20 personnes ont été arrêtées.

Des "instruments pour fabriquer des bombes, des explosifs, deux AK47 avec des munitions", ont été trouvés au domicile du leader, a-t-il ajouté.

Le responsable de la Croix-Rouge nigériane à Bauchi, Adamu Abubakar, avait fait état peu avant de 33 morts, dont 30 membres de la secte, deux soldats et un policier.

Il avait déclaré à l'AFP qu'une équipe conjointe armée/police avait "envahi" dans l'après-midi le quartier de Zango, "que le groupe utilise comme sa base", et avait engagé un combat.

Le commissaire a indiqué que les affrontements avaient cessé vers 14H00 (13H00 GMT) et que tout était désormais "sous contrôle". Les forces de l'ordre étaient toujours à la recherche de membres de la secte dans la soirée, a-t-il toutefois ajouté.

Kala-Kato, également connu sous le nom de Maitatsine, est un mouvement islamiste radical présent dans plusieurs Etats du nord du Nigeria depuis des décennies.

Des insurrections de ses membres en 1980 dans la ville de Kano (nord) et en 1992 à Yola (capitale de l'Etat d'Adamawa, nord), avaient fait des milliers des morts à chaque fois.

Le nombre de ses adhérents n'est pas connu mais est estimé à plusieurs milliers.

Selon le commissaire de police de Bauchi, un conflit interne à la secte serait à l'origine des violences de lundi.

Il a fait état d'affrontements mortels entre "factions rivales" et indiqué que lorsque les forces de l'ordre sont intervenues à Zango "pour assiéger le quartier, elles ont entendu des échanges de tirs et il leur a fallu près de deux heures pour atteindre leur enclave".

Des violences liées à des sectes islamistes radicales ne sont pas rares au Nigeria.

En juin-juillet dernier, des membres du mouvement Boko Haram, se réclamant des talibans, s'étaient insurgés et opposés violemment aux forces de l'ordre dans plusieurs Etats septentrionaux du Nigeria, y compris Bauchi.

Ces heurts avaient fait au moins 800 morts.

Le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique (environ 150 millions d'habitants), est à dominante musulmane tandis que le sud est majoritairement chrétien.
 

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