
En saluant le "grand courage" des manifestants et en appelant Téhéran à la "retenue", les principales capitales européennes et américaines prennent position dans la crise politique iranienne.
AFP - La répression de la manifestation qui aurait fait huit morts dimanche en Iran a été vivement condamnée par plusieurs pays et l'Union européenne tandis que le président américain Barack Obama a exhorté l'Iran à libérer "immédiatement" les personnes "injustement emprisonnées"
"Les Etats-Unis se joignent à la communauté internationale pour condamner avec fermeté la violente et injuste répression de citoyens iraniens innocents", a déclaré le président Obama.
"Nous appelons à la libération immédiate de ceux qui ont été injustement emprisonnés en Iran", a-t-il ajouté.
itLa Russie, l'Italie, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Canada, l'Autriche, la Norvège ont aussi réagi lundi à ces violences, alors que le pouvoir iranien a procédé lundi à l'arrestation d'opposants.
La présidence suédoise de l'UE "condamne" dans un communiqué "le recours à la violence" contre des manifestants. Elle se dit "inquiète des informations faisant état de répression violente des manifestations et des arrestations arbitraires à Téhéran et dans d'autres villes d'Iran au cours des récentes célébrations d'Achoura".
"La liberté d'expression et le droit au rassemblement pacifique sont des droits de l'Homme universels qui doivent être respectés (...) La force brutale à leur encontre et les détentions arbitraires de manifestants constituent une grave violation de ces droits de l'Homme", conclut le communiqué européen.
itLa Russie a exprimé son "inquiétude" et appelé à "faire preuve de retenue, chercher des compromis sur la base de la loi, faire des efforts politiques pour éviter une poursuite de l'escalade dans la confrontation intérieure", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
En Grande Bretagne, le secrétaire au Foreign office, David Miliband, a jugé "particulièrement troublant" le "manque de retenue" des forces de l'ordre alors que le pays célèbre la fête religieuse chiite de l'Achoura.
Il a salué le "grand courage" des manifestants et appelé le gouvernement iranien "à respecter les droits de l'homme de ses propres citoyens, des droits que l'Iran s'est engagés à respecter".
La France "condamne les arrestations arbitraires et les violences commises contre de simples manifestants, venus défendre leur droit à la liberté d'expression et leur aspiration à la démocratie", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Face à la persistance des mouvements populaires et à l'aggravation de la répression", Paris "appelle à une solution politique en Iran".
itL'Italie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Franco Frattini, souligne que "la stabilité présuppose et se construit à travers un dialogue ouvert, civil et démocratique avec la société, avec cette dernière et non contre elle", et appelle à "rechercher une solution politique à la crise intérieure".
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "inacceptable" l'intervention des forces de sécurité iraniennes contre les manifestants.
Elle a rappelé à l'Iran ses obligations liées au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'Onu, signé et ratifié par Téhéran et appelé les dirigeants iraniens à "chercher une solution pacifique aux querelles politiques internes" par le dialogue.
Le Canada a appelé "une nouvelle fois l'Iran à se conformer à ses obligations en matière de respect des droits de l'homme".
La Norvège a également condamné "l'usage de la force" contre les manifestants tandis que l'Autriche a appelé à mettre fin à "la spirale de violence".