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Karim Khan, procureur général de la CPI : "Au Soudan, j'ai honte que nous n'ayons pas fait mieux"

En marge de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le procureur général de la Cour pénale internationale Karim Khan a accordé un entretien à France 24. Il est notamment revenu sur la situation de crise au Soudan et sur les nouvelles enquêtes ouvertes il y a deux mois par l'instance dans la région du Darfour.

"Nous avons la responsabilité de regarder ce qu'il s'est passé depuis 2005 au Soudan, mais également la flambée des violences depuis avril dernier", a tout d'abord souligné le procureur général de la CPI (Cour pénale internationale).

Il a expliqué que "des promesses avaient été faites et des paroles sur la justice avaient été prononcées", mais qu'après avoir rencontré à New York le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef des forces armées soudanaises, "aucun document n'a été fourni ni aucun témoin, que ce soit du côté du général al-Burhane ou du général Hemedti", qui est à la tête des paramilitaires du RSF.

"Nous sommes déterminés à avancer vers la vérité. Les gens du Soudan, du Darfour et les réfugiés au Tchad doivent comprendre que les décisions prises et les promesses faites à New York ont un impact et qu'ils ne sont pas invisibles aux yeux de la communauté internationale", a insisté Karim Khan. Il annonce par ailleurs son intention de se rendre au Tchad voisin et, si possible, au Soudan même.

Il a également avoué que "les paroles prononcées devant le Conseil de sécurité et les promesses faites au peuple soudanais depuis 2005 sonnent creux".

"J'ai honte que nous n'ayons pas fait mieux collectivement au niveau de la communauté internationale depuis 20 ans. Nous avons devant les yeux les résultats de ce climat d'impunité", a-t-il regretté.

Karim Khan, procureur général de la CPI : "Au Soudan, j'ai honte que nous n'ayons pas fait mieux"