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A la Une de la presse, ce mardi 5 septembre, l’appel à l’aide des Restos du cœur, en France. L’association d’aide alimentaire annonce devoir réduire le nombre de ses bénéficiaires, à cause de ses difficultés financières. Le rapport publié hier par le groupe d’experts international sur la biodiversité. Ce document se concentre sur la menace pour la biodiversité constituée par les espèces exotiques invasives. Et le bonnet d’âne (brésilien) de la rentrée.

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À la Une de la presse, l’appel à l’aide des Restos du cœur, en France. L’association d’aide alimentaire annonce devoir réduire le nombre de ses bénéficiaires, à cause de ses difficultés financières.

38 ans après leur création par l’humoriste Coluche, qui déclarait en avoir "marre de voir les pauvres crever de faim dans le pays de la bouffe", les Restos du cœur vont mal : 35 millions d’euros de trou dans le budget - la faute à l’inflation, mais aussi à l’augmentation "très importante" du nombre de demandeurs, frappés de plein fouet, eux aussi, par l’inflation. L’aide alimentaire est "à bout de souffle" : La Croix fait état de la nécessité, selon certaines associations, de remettre à plat tout le système. Dans les colonnes du journal, la chercheuse Benedicte Bonzi, dit qu’il faut "comprendre pourquoi on se retrouve dans une telle situation, alors que la nourriture circule en abondance en France" et s’inquiète de voir l’aide alimentaire se diriger "vers un modèle philanthropique", comme aux États-Unis, "où les plus riches décident comment nourrir les plus pauvres". "Un modèle qui n’est pas souhaitable, car il ancre les inégalités", selon cette spécialiste, dont l’avis est partagé par le Secours catholique, qui demande, notamment, une augmentation des minima sociaux. Le système actuel ne fonctionne pas: c’est aussi l’analyse de L’Opinion, qui dénonce "l’impuissance publique" dans ce domaine. Le journal libéral en tire toutefois une tout autre conclusion : que le "pognon de dingue" consacré aux minima sociaux, comme l’a déclaré Emmanuel Macron ne permet pas de résoudre le problème de la pauvreté et de la faim, et que le système "socio-fiscal français", "le plus coûteux au monde", empêche, en réalité, de trouver les vraies solutions.

Le gouvernement annonce qu’il va débloquer 15 millions d’euros, "dans les jours qui viennent". D’autres acteurs ont également décidé de voler au secours des Restos du cœur : des enseignes de la grande distribution et également l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, dont la générosité affichée agace Libération. Le journal a sorti la calculette, et d’après Libé, "pour se rendre compte de ce que représente le soutien du patron de LVMH, il faut préciser que la fortune de Bernard Arnault est estimée à près de 215 milliards d’euros, ce qui équivaudrait à un don de 10 centimes pour un citoyen disposant de 2150 euros.

Bernard Arnault, dont la puissance financière et politique est l’objet d’une enquête du journal Le Temps. Le quotidien suisse s’est intéressé à la façon dont le milliardaire utilise sa fortune et son épais carnet d’adresses, pour défendre ses intérêts, y compris auprès de l’entourage d’Emmanuel Macron, dont le femme, Brigitte, serait "très liée" à la fille de Bernard Arnault, elle-même compagne d’un autre milliardaire, le patron de Free Xavier Niel.

À la rubrique politique, toujours, le sondage de Libération sur la popularité de Marine Le Pen. Libé évoque "un sondage qui fait peur": le bond de popularité de la patronne du Rassemblement national, créditée de 37% d’opinions favorables, soit un bond de 10% en moins de deux ans. Une popularité que le journal attribue à la fois à la stratégie de "normalisation" de l’ex-Front national, mais aussi à la "relativisation du danger dans les autres camps", en particulier au sein de la majorité. Une "dédramatisation" à laquelle Libé dit vouloir opposer une mobilisation tous azimuts, en se disant prêt "à arracher les masques prêtés un mouvement toujours xénophobe et pétainiste. N’en déplaise au chef de l’Etat".

Libération relaie également, comme la plupart des quotidiens français, le rapport publié hier par le groupe d’experts international sur la biodiversité. Ce document se concentre sur la menace pour la biodiversité constituée par les espèces exotiques invasives, dont 3 500 très nuisibles ont été introduites dans d’autres milieux que les leurs. Exemple : le crabe bleu, venu d’Amérique du Nord, dont la colonisation du bassin méditerranéen, notamment en Corse a d’abord été progressive puis fulgurante. La bestiole a débarqué à Venise pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les eaux des réservoirs des navires américains, et dévore aujourd’hui allègrement les poissons et les coquillages. Consommer sa chair rose permettrait, cependant, de contenir l’invasion. Très mignonne, mais moins comestible, la coccinelle asiatique a été introduite en France dans les années 80 pour détruire les pucerons, d’après Le Figaro, qui raconte qu’elle est devenue une concurrente féroce pour les coccinelles locales, et qu’elle s’attaque aussi aux fruits, aux fleurs et aux cultures. Très mignons aussi, mais encore moins comestibles a priori : les ratons laveurs. 75 000 spécimens sévissent actuellement en Wallonie, d’après le quotidien belge Le Soir, qui précise que ces garnements s’attaquent notamment aux oisillons des espèces protégées.

On ne se quitte pas là-dessus. Après la zoologie, révisions de géographie avec Le Figaro. Le journal rapporte qu’une juge brésilienne a suspendu, hier, la distribution de matériel pédagogique numérique dans l’État de Sao Paulo parce que ces contenus étaient truffés d’erreurs. Sur des diaporamas à projeter en classe, était indiqué, par exemple, que la ville de São Paulo a des plages, alors que la plus proche se situe à plus de 70 km; un autre document soutenant qu'une eau polluée au mercure peut causer la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson. D’après la presse locale, les autorités de São Paulo auraient licencié les responsables, qui ont en tout cas largement mérité… leur bonnet d’âne.

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