
À la une de la presse, ce lundi 31 juillet, l’ultimatum de la Cédéao aux putschistes du Niger. La fin, aujourd’hui, du mandat du gouverneur de la Banque centrale libanaise, Riad Salamé, poursuivi en France et en Allemagne pour détournement de fonds et enrichissement illicite. La question de la liberté de la presse en Algérie - posée aussi ici en France par la grève historique de la rédaction du Journal du Dimanche. Et le geste le plus sympa de l’année.
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À la une de la presse, les réactions à l'ultimatum de la Cédéao aux putschistes du Niger, auxquels l’organisation dit accorder une semaine pour restaurer l’ordre constitutionnel.
Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest se disent résolus à "recourir à la force", et cette "fermeté" est saluée par Le Djély. "Il faut qu’à un moment donné, ces putschistes plaisantins comprennent qu'on n'est pas dans une jungle où c'est toujours le plus fort qui l’emporte", écrit le site d’info guinéen – pour qui "les sanctions sévères" de la Cédéao, actuellement dirigée par le président nigérian Bola Tinubu, contre le Niger "vont dans la bonne direction" et pourront peut-être "faire cesser l’épidémie de putsch qui sévit dans la région". "Les dirigeants ouest-africains ont sorti l’artillerie lourde", mais le site d’info burkinabé Wakat Sera se demande, lui, si cela suffira à "faire entendre raison" aux putschistes. Même question pour L'Observateur Paalga , qui voit dans les "lourdes sanctions imposées tout de suite au nouveau pouvoir nigérien un signal de l’agacement au-delà de la colère de certains dirigeants de la Cédéao contre ce coup d'État de trop".
Beaucoup de questions, également, dans la presse africaine, sur le rôle éventuellement joué par la Russie. D'après The Daily Trust, les putschistes, en tout cas, recherchent le soutien de Moscou pour contrecarrer la menace d’une intervention militaire de la Cédéao – un scénario "catastrophique", dans la mesure où " aucune nation ou organisation étrangère n'a autorité intervenir militairement les affaires internes d' une nation souveraine", rappelle un expert cité par le quotidien nigérian.
Niger: Coupists Seek Russia’s Help As ECOWAS Mulls Military Actionhttps://t.co/z2VVCX3yAH
— Daily Trust (@daily_trust) July 31, 2023Intervention ou pas, pour L'Opinion, ce qui se passe au Niger, après le putsch au Mali, montre que "Paris n’a pas vu venir un nouveau coup d'État dans sa dernière pièce maîtresse au Sahel" - le résultat d'un "manque de décisions courageuses", selon le journal, atterré de voir la présence française en Afrique, s'effilocher et "partir en lambeaux".
Niger: l'aveuglement français https://t.co/tcogCG9gD5
— l'Opinion (@lopinion_fr) July 30, 2023Dans la presse, également, la fin, aujourd’hui, du mandat du gouverneur de la Banque centrale libanaise, poursuivi en France et en Allemagne pour détournement de fonds et enrichissement illicite. Le quotidien panarabe de Londres Al-Araby Al-Jadeed dresse le bilan de ses trente années à la tête de l’institution bancaire : une économie en lambeaux et une livre libanaise qui s’est effondrée de 98 % de sa valeur. "Autrefois adulé pour sa politique économique", Riad Salamé est aujourd’hui "détesté et recherché pour avoir participé au chaos financier" de son pays. Libération cite l'explication du politologue Antoine Basbous à l’impunité dont jouit l’ex-patron de la banque centrale : " Entre Salamé et les politiques, c'est le jeu du 'je te tiens, tu me tiens par la barbichette'" . Riad Salamé, qui laisse derrière lui son siège vacant, puisque la dernière tentative de lui trouver un successeur, la semaine dernière, a tourné court du fait de l'opposition du Hezbollah .
Le mouvement chiite libanais intensifie, par ailleurs, son combat contre les homosexuels. D'après L'Orient Le Jour , le Hezbollah "multiplie les attaques contre la communauté LGBT depuis le mois de juin et cette campagne a atteint un niveau sans précédent" depuis la diffusion récente d’une vidéo où le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, affirme que les "liwate" (le terme péjoratif arabe pour désigner les homosexuels) doivent être tués, selon les enseignements coraniques tels qu'il les comprend. Une série d’attaque que des experts perçoivent comme une tentative de désigner des "boucs émissaires" pour "justifier les échecs" du Hezbollah, "à un moment marqué par une vacance présidentielle de plus de 9 mois, des accusations de corruption pesant sur le gouverneur de la Banque centrale ou encore l’inquiétante augmentation de la pauvreté et de la malnutrition" au Liban.
Dans une récente vidéo, #HassanNasrallah affirme que les homosexuelles doivent être tués selon les enseignements coraniques. Ces attaques, ainsi que leur timing ont une dimension stratégique bien calculée. https://t.co/T6CYDNJzK0 #Liban #Hezbollah #LGBTQ+ @mariodoueiry
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) July 31, 2023Un mot, également, de l’entretien accordé par le journaliste algérien Khaled Drareni au Frankfurter Allgemeine Zeitung . À l’occasion de sa visite à Berlin, au siège allemand de l’ONG Reporters sans frontières, dont il est le représentant pour toute l’Afrique du Nord, Khaled Drareni revient sur la situation de la presse en Algérie. Il note que "p aradoxalement, depuis 2019 et le début du Hirak, le soulèvement populaire et pacifique algérien, cette situation s'est détériorée" - une affirmation confirmée par les classement de RSF qui place désormais l’Algérie au 136e rang mondial actuellement.
La question de la liberté de la presse aussi posée ici en France par la grève historique de la rédaction du Journal du Dimanche. L'arrivée, demain, du nouveau patron de la rédaction, Geoffroy Lejeune, l'ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, une publication condamnée pour injure publique à caractère raciste, provoque un débat sur l’indépendance de la presse, dont fait état La Croix . Le journal indique que si l’arrivée de Lejeune est signée de la main d'Arnaud Lagardère, le patron du groupe du même nom, c'est celle de Vincent Bolloré qui tient le stylo, selon la rédaction du JDD – puisque le groupe de Vincent Bolloré, Vivendi, est en passe de prendre le contrôle de Lagardère. Une nouvelle enquête vient d’ailleurs d’être ouverte pour la prise de contrôle anticipée du groupe Lagardère par Vivendi. La Croix propose un schéma montrant qui détient quoi aujourd'hui dans la presse française, et ce qui apparaît très clairement, c’est qu’une dizaine de milliardaires possèdent aujourd’hui plus de la moitié des médias français, et qu’il y a donc une mainmise d’un petit nombre d’acteurs sur une le paysage médiatique - une concentration horizontale, donc. Et une concentration verticale aussi, avec des groupes qui contrôlent à la fois la production, l'édition, la diffusion, et même la promotion de l'information.
À la une de La Croix
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On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un mot du le geste le plus sympa du mois voire de l’année : The Washington Post rapporte que les employés de la ville de Corpus Christi, au Texas, ont fouillé une benne remplie de 4 tonnes d’ordures, passée au peigne fin, pour tenter d’y retrouver la bague en argent d'Emily Dickerson. Cette jeune fille de 17 ans avait perdu le bijou, que lui avait offert sa grand-mère et qui contenait des cendres de son père, disparu alors qu’elle avait 7 ans. Non seulement les employés municipaux ont été extrêmement gentils, mais ils ont retrouvé la bague d’Emily - q ui aura désormais aussi un souvenir, inextinguible, dans son cœur.
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