À la Une de la presse, ce mercredi 12 juillet, l’examen, aujourd’hui, au Parlement européen, de la "loi sur la restauration de la nature" - un texte pour sauvegarder la biodiversité et qui provoque de vifs débats en France. Les questions de la défense de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique, face auxquelles les agriculteurs se retrouvent désormais en première ligne. Et l’incroyable résilience des corvidés.
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À la Une de la presse, l’examen, aujourd’hui, au Parlement européen, de la "loi sur la restauration de la nature" - un texte pour sauvegarder la biodiversité et qui provoque de vifs débats, ici en France.
Ce projet de loi, qui fait partie du Pacte vert européen, dont l’objectif est de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, provoque un "vent de fronde" venu de l’extrême-droite, d’une partie de la droite et des agriculteurs, des lobbies de l’agro-industrie et du Figaro. Le journal dénonce l’"overdose normative" infligée selon lui par la Commission européenne. D’après Le Figaro, "les Vingt-sept doivent (bien) avancer" dans la lutte contre le réchauffement climatique "mais en (recherchant) le juste équilibre entre vitesse de changement et capacité des entreprises et des citoyens à l’absorber". Autrement dit, sans confondre vitesse et précipitation.
Les partisans du projet de loi s’inquiètent, eux, de le voir enterré. Libération évoque un vote "décisif" sur un texte "a minima", "déjà vidé des articles jugés trop catégoriques et des délais jugés trop contraignants " - un texte dont le rejet serait " désastreux " pour les futures négociations avec la Chine et les États-Unis. "Que la région la plus riche du globe ne parvienne pas à montrer l’exemple au moment où les effets du dérèglement climatique se font chaque jour plus manifestes, serait un bien mauvais signal envoyé au reste du monde". La Croix revient sur le projet de favoriser le retour des haies dans les campagnes, notamment parce que les haies favorisent la présence d’insectes utiles aux agriculteurs, et stockent du carbone; mais leur principal inconvénient, évidemment, est de réduire les surfaces exploitables pour les agriculteurs.
Ces derniers se retrouvent en première ligne dans la question de la défense de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique. Une position qui crée de plus en plus de conflits – comme en témoigne le reportage du Figaro en Loire-Atlantique, dans l’ouest de la France. Cette région compte déjà 137 méthaniseurs - des installations qui produisent du biogaz à partir de matières organique s et présentées tantôt comme une filière d’avenir, tantôt comme un danger environnemental – et a pour projet de construire un nouveau méthaniseur, de taille XXL. Mais le projet a tourné au bras de fer entre les agriculteurs, qui le soutiennent, notamment parce que les méthaniseurs constituent une source de revenu importante, et les riverains, qui s’inquiètent pour leur environnement et leur santé. Un peu plus au nord et un peu plus à l’ouest, en Bretagne, les algues vertes, elles, sont toujours là, malgré un nouveau plan de lutte adopté en novembre, selon Libération, qui rappelle que ces algues, présentes naturellement dans la mer, prolifèrent à cause des nitrates et des engrais produits par l’activité agricole. Des substances acheminées par les cours d’eau jusqu’à la mer, où leur décomposition émet un gaz ultratoxique. Si cette question vous intéresse, sachez qu’un film sur le sujet sort aujourd’hui dans les salles françaises. Il retrace le combat de la journaliste Inès Léraud contre les marées vertes .
Certains défenseurs de l’environnement disent être pris pour cible par le gouvernement. Mediapart voit dans la mise en examen, hier, d’une militante et d’un photographe pour "association de malfaiteurs", "dégradations en bande organisée", et "destruction d’engins de chantier" dans l’enquête d’une action contre un site du cimentier Lafarge, comme la manifestation d’une "offensive judiciaire". The New York Times rapporte, lui, que des musées américains ont décidé de sévir et de porter plainte contre les militants écologistes qui ciblent leurs œuvres. Deux activistes qui ont enduit de peinture la vitrine d'une sculpture d'Edgar Degas, exposée à Washington, ont par exemple été mis en examen pour "complot" et "dégradation", deux chefs d’accusation passibles chacun de cinq ans de prison et 250 000 dollars d'amende.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, et je vous propose de jeter un cil au Guardian. Le journal britannique fait état d’une étude néerlandaise qui a identifié plusieurs exemples de la capacité "étonnante" des corvidés - la famille des corneilles, corbeaux et autres pies - à s'adapter à l'environnement urbain , certains de leurs nids étant même construits presque entièrement à partir des longues pointes métalliques souvent accrochées aux bâtiments, pour dissuader, justement, les oiseaux de s'y installer. The Guardian cite le commentaire du biologiste néerlandais Kess Moeliker: "Ces oiseaux sont très intelligents et trouvent toujours des solutions pour faire face à la dure vie urbaine. Ce sont mes héros". Personnellement, je dirais, comme le chanteur Michel Delpech: "Fais comme l’oiseau, ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau / Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut ".
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