AFP - La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, s'est dite "profondément inquiète" vendredi de la condamnation du dissident chinois Liu Xiaobo à 11 ans de prison, qui constitue, selon elle, "une nouvelle restriction grave" à la liberté d'expression.

La condamnation de Liu Xiaobo, pour "subversion du pouvoir de l'Etat", "marque une nouvelle restriction grave de la liberté d'expression en Chine", a expliqué Mme Pillay.

Elle constitue "un développement malheureux qui porte une ombre de mauvais augure aux récents engagements de la Chine pour protéger et promouvoir les droits de l'Homme", a-t-elle ajouté regrettant le tour de vis croissant des autorités autour des défenseurs des droits de l'Homme dans le pays.

Liu Xiaobo, écrivain et ancien professeur d'université de 53 ans, déjà emprisonné après la répression de juin 1989, avait comparu mercredi devant un tribunal pour "subversion du pouvoir de l'Etat", notamment pour avoir été, plus d'un an auparavant, l'un des auteurs de la "Charte 08", un texte réclamant une Chine démocratique.

Sa condamnation vendredi a été dénoncée par les Etats-Unis et l'Union européenne ainsi que de nombreuses ONG dont Amnesty International, Reporters sans frontières et Human Rights Watch.

it

Pour Mme Pillay, la lourdeur de la peine est d'autant plus préoccupante que la Chine s'est engagée à faire des efforts en matière de droits de l'Homme et a mis notamment en place un Plan national devant donner à la population "le droit à être entendu".

Alors que "ces dernières années les intellectuels, avocats et journalistes ont eu un rôle croissant dans la vie quotidienne en Chine", le cas de M. Liu pourrait "remettre sérieusement en cause" cette tendance positive, s'est inquiétée la Haut commissaire.

La femme du dissident, Liu Xia, a pu voir son mari après le verdict et a dit à l'AFP qu'il comptait faire appel.