Dans un entretien accordé à France 24, Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, fustige le discours du président russe Poutine qui "célèbre la victoire de 1945 en attaquant une ville pacifique", Kiev. Pour lui, "une guerre à rallonge ne profite qu'à la Russie" et seule une contre-offensive permettra de faire partir les Russes des territoires qu’ils occupent. Il insiste sur le fait que cette contre-offensive inclut la Crimée et les territoires occupés du Donbass.
Mikhaïlo Podolyak s'exprime depuis la capitale ukrainienne qui a été à nouveau bombardée par l'armée russe dans la nuit du 8 au 9 mai.
Les autorités ukrainiennes annoncent depuis le début du printemps l'imminence d'une contre-offensive. Mikhaïlo Podolyak plaide en faveur d'une action rapide, pour éviter que la Russie ne puisse moderniser ses armements et mobiliser des soldats. "Il faut au contraire terminer la guerre le plus vite possible", assène-t-il.
Cette contre-offensive inclut la "libération de la presqu’ile de Crimée, et des parties du Donbass occupées en 2014", insiste le conseiller du président ukrainien.
Les reproches de Wagner contre l'armée russe
Il estime qu'une contre-offensive efficace forcera les Russes à abandonner leurs positions, et permettra aussi d'entamer un processus de transformation politique en Russie. Il concerne, selon lui, également l'Europe, où l'élite russe actuelle continuera "d'investir dans le chantage, le terrorisme et de financer des mouvement radicaux".
Le conseiller présidentiel réagit aux propos du patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine qui a menacé de quitter Bakhmout en raison "d'une longue pénurie de munitions". Il a accusé l'état-major russe de ne lui avoir fourni que 32 % des munitions demandées depuis octobre dernier. Pour Mikhaïlo Podolyak, ces reproches illustrent les dissensions au sein des élites russes et les défaites militaires infligées à Moscou peuvent faire grandir les conflits entre les Russes.