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Sainte-Soline : 120 minutes de trop

Dans la presse française, ce matin, cette question : que s'est-il passé à Sainte-Soline ? Les quotidiens Le Monde, Le Parisien et Libération, tentent de comprendre ce qui a mené deux militants écologistes à être dans le coma, à la suite des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre près du bassin de rétention d'eau samedi. 

Dans la presse française, ce matin, cette question : que s'est-il passé à Sainte-Soline, et précisément, y-a-t-il eu une entrave aux secours  ? Pour le journal Le Monde, la réponse est oui. Le quotidien titre : "L'enregistrement qui prouve que le SAMU a été entravé".

Pour rappel, samedi, une manifestation non-autorisée a eu lieu dans le centre de la France, autour du chantier d'un bassin de rétention d'eau, près de la commune de Sainte-Soline. L'affrontement entre militants écologistes et forces de l'ordre a été très violent. Selon des chiffres officiels, les gendarmes ont tiré une grenade lacrymogène par seconde (soit plus de 5000) et deux manifestants sont toujours dans le coma. 

Le Monde publie la conversation téléphonique entre un médecin et des membres de la Ligue des droits de l'homme d'un côté, et le Samu (les services de secours d'urgence français). Lorsqu'ils appellent, les membres de la LDH ne sont pas sur place, mais ils ont des observateurs dans la manifestation, qui leur disent que la situation est assez calme pour que les secours puissent intervenir. 

Extraits de la conversation publiés dans le journal :  

L’avocate de la LDH, Chloé Saynac : "Vous avez interdiction d’intervenir ? Vous confirmez que vous avez interdiction d’intervenir ?"

Le SAMU : "On n’a pas l’autorisation d’envoyer des secours sur place, parce que c’est considéré comme étant dangereux sur place. (...) Non, c’est pas la préfecture qui interdit l’accès, je vous dis que c’est le commandement sur place". Comprendre, la gendarmerie 

Dans Le Parisien, le patron du Samu local affirme que les interventions de son équipe n'ont pas été entravées par les autorités, mais qu'il s'agit d'une décision collective. "Oui, peut-être que pour la LDH la situation était calme. Mais si nos partenaires nous disent que la situation est dangereuse, je n'envoie pas mes médecins". Alors, où est la vérité ? 

Pour Libération ce matin, ces affrontements qui ont duré deux heures, c'est "120 minutes de trop". À partir de témoignages, de vidéos, d'images aériennes et de données téléphoniques, le journal tente de reconstituer minute par minute la prise en charge des deux manifestants. Le même patron du Samu interviewé dans Le Parisien tient des propos différents dans Libération. Il déclare "C’est le poste de commandement opérationnel qui va donner le feu vert ou pas."

Les familles des deux manifestants toujours dans le coma ont porté plainte, notamment pour "entrave aux secours" et "tentative de meurtre". Dans son éditorial,  le directeur de Libération écrit : "nous avons joint une chronologie des communiqués officiels, témoignant des incohérences, voire des mensonges, dans la communication du gouvernement. La justice est désormais saisie. On ose espérer que des leçons seront tirées de ce fiasco d'Etat". 

En Ukraine, la bataille de Bakhmout fait toujours rage, et pour résister aux troupes russes, les Ukrainiens utilisent des hélicoptères qui datent de l'époque soviétique. C'est un reportage à lire aujourd'hui dans Le Figaro. Il y a Ivan, par exemple, 51 ans, qui était vendeur de meubles en Pologne il y a encore un an, et qui est désormais volontaire dans l'armée de l'air, ou encore le capitaine Oleksandr, qui pilote un vénérable Mi-8 qui date de la guerre soviétique en Afghanistan. 

Ces hélicoptères Mi-8 sont des appareils de transport reconvertis avec des lances roquettes, mais sans système de guidage, ni même blindage. Alors pour essayer de mener trois missions quotidiennes, les pilotes multiplient les acrobaties : vol en rase mottes, tirs au jugé. Kiev appelle de manière de plus pressante l'Occident à renflouer sa flotte aérienne, d'où l'ouverture de cette unité à la presse. 

Aux États-Unis, le Washington Post poursuit sa série d'enquêtes autour du fusil d'assaut, devenu le symbole des tueries de masse, l'AR-15. Ce fusil d'assaut, le plus populaire dans le pays, est impliqué dans 10 des 17 tueries les plus meurtrières depuis 2012. 16 millions d'américains en possèdent au moins un, dont la tueuse de l'école primaire de Nashville, qui en portait deux sur elle. 

Ce jeudi, dans son reportage "The radicals rifle", le Washington Post raconte comment ce fusil est devenu l'arme principale des milices armées, quel que soit leur bord politique. On y voit "D", un militant d'une organisation "non binaire" qui apprend à s'en servir pour la première fois. Cody, un militant anti État fédéral, ou encore des militants anti fascistes, venu s'interposer face à une manifestation homophobe. 

Enfin le Roi Charles III en couverture du New York Times, où plus précisément ses sosies ! Le quotidien américain titre "Qu'il est bon d'être enfin Roi !". Car, si Charles a attendu 73 ans pour porter la couronne, ses sosies aussi, et pour eux également, le temps commençait à devenir long.