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Les autorités mexicaines ont annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour "homicide" et l'identification de huit responsables présumés de la mort de 39 migrants dans l'incendie qui s'est déclenché mardi dans un centre de détention de Ciudad Juarez. Rien n'a été fait pour évacuer les victimes, a estimé la procureure.

Une enquête a été ouverte pour "homicide" au Mexique où huit personnes ont été identifiées comme responsables présumées de la mort de 39 migrants dans un centre de détention d'un institut fédéral à Ciudad Juarez, aux portes des États-Unis, ont indiqué mercredi 29 mars les autorités mexicaines.

"Aucun des fonctionnaires ni aucun des policiers de sécurité privée n'ont réalisé la moindre action pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l'intérieur alors qu'il y avait le feu", a déclaré la procureure spécialisée en matière de droits humains Sara Irene Herrerías Guerra, lors d'une conférence de presse tenue au lendemain des faits. Une enquête a été ouverte pour "homicide" et "blessures", a-t-elle ajouté, sans écarter d'autres délits.

Huit responsables présumés ont été identifiés, a ajouté la ministre de la Sécurité publique Rosa Icela Rodriguez. Il s'agit de trois agents de l'Institut national des migrations (INM) et de cinq membres d'une entreprise de sécurité privée, a-t-elle détaillé.

Quatre mandats d'arrêt

Au moins quatre mandats d'arrêt vont être demandés aux juges dès ce mercredi, a précisé la procureure. Celle-ci a confirmé l'authenticité d'une vidéo de 32 secondes diffusée par plusieurs médias dont l'AFP. "Cette vidéo fait partie du dossier d'enquête", a-t-elle déclaré.

Ces images de vidéosurveillance montrent le début de l'incendie dans la nuit de lundi à mardi. Derrière les barreaux, dans la fumée, un homme donne des coups de pied contre une porte fermée tandis qu'un autre semble déposer un matelas par terre. Au premier plan, de l'autre côté de la cellule, trois agents dont deux en uniforme se retirent en leur tournant le dos, sans leur prêter assistance.

Es criminal. Así dejaron encerrados a los migrantes en la Estación de Ciudad Juárez, Chihuahua. pic.twitter.com/MwwMGi1cTl

— Joaquín López-Dóriga (@lopezdoriga) March 28, 2023

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador avait assuré mercredi mardi qu'il n'y aurait "pas d'impunité" dans la tragédie du centre de détention de Ciudad Juarez.

Dans un premier temps, le président mexicain avait estimé que les migrants avaient allumé l'incendie avec des matelas dans un mouvement de "protestation". "Nous supposons qu'ils ont appris qu'ils allaient être expulsés, déplacés", avait-il déclaré mardi quelques heures après ce drame, sans précédent dans des installations pour les migrants au Mexique.

Avec AFP