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Aux États-Unis, un homme reconnaît son rôle dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

Rodolphe Jaar, ressortissant haïtiano-chilien, a plaidé coupable vendredi à Miami de "soutien matériel" au commando qui a assassiné le président haïtien Jovenel Moïse dans sa résidence en 2021, selon des documents judiciaires.

Avancée judiciaire dans l'enquête sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse. Rodolphe Jaar, qui possède la double nationalité haïtienne et chilienne, a plaidé coupable vendredi 24 mars aux États-Unis à des accusations liées à cette affaire, selon des documents judiciaires.

L'homme âgé de 50 ans a reconnu avoir fourni un "soutien matériel et des ressources" en sachant que cela servirait à séquestrer et tuer le dirigeant de ce pays pauvre des Caraïbes, selon son plaider-coupable.

Il est le premier à reconnaître sa culpabilité parmi les 11 individus détenus aux États-Unis et accusés d'avoir planifié l'assassinat depuis Miami, en Floride.

Jovenel Moïse avait été tué en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens dans sa résidence privée de Port-au-Prince sans que ses gardes du corps n'interviennent. Selon l'accusation, Rodolphe Jaar avait logé et armé les membres du commando.

L'Haïtiano-Chilien avait été présenté en janvier 2022 devant un tribunal de Miami, après son arrestation en République dominicaine.

En plaidant coupable, l'homme a proposé d'aider les autorités fédérales qui enquêtent sur le meurtre de Jovenel Moïse, dans l'espoir d'obtenir une réduction de peine.

Rodolphe Jaar risque la prison à perpétuté. Sa sentence sera rendue au début du mois de juin.

Soif d'argent et de pouvoir

La soif d'argent et de pouvoir est à l'origine du complot visant à tuer Jovenel Moïse, avait déclaré Markenzy Lapointe, procureur du district sud de la Floride, lors d'une conférence de presse tenue le 15 février à Miami.

À cette occasion, il avait annoncé l'arrestation de quatre suspects, dont le Vénézuélien Antonio Intriago et le Colombien Arcangel Pretel Ortiz.

L'enquête américaine a révélé qu'Antonio Intriago et Arcangel Pretel Ortiz, directeurs de la société de sécurité CTU de Miami, avaient élaboré un plan pour enlever le président haïtien et le remplacer par Christian Sanon, un citoyen haïtien-américain qui souhaitait devenir président du pays caribéen.

En échange du renversement de Jovenel Moïse, ils s'étaient vu promettre des contrats lucratifs pour la construction d'infrastructures et la fourniture de forces de sécurité et d'équipements militaires dans le cadre d'un futur gouvernement dirigé par Christian Sanon – également inculpé aux États-Unis –, selon les procureurs.

Après avoir échoué à kidnapper le président haïtien, les dirigeants du coup d'État auraient décidé de l'assassiner à l'aide d'un commando de 20 Colombiens engagés par CTU.

Avec AFP