
Emmanuel Macron a estimé mardi soir devant les parlementaires de son camp qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère" des Français après l'adoption contestée de sa réforme des retraites par le Parlement, tout en affirmant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face aux élus. Dans la rue, la contestation a continué à Paris et en province. Voici le fil du 21 mars.
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0 h 14 : 46 interpellations à Paris, 4 à Rennes
Dans la capitale, 46 interpellations ont eu lieu, selon un bilan provisoire établi peu avant minuit, de source policière.
À Rennes, 4 000 personnes - dont une partie munie de flambeaux - selon les organisateurs, 1 200 selon la préfecture, ont déambulé calmement dans le centre-ville. Quelques centaines ont toutefois poursuivi leur route pour une "manif sauvage", se séparant en petits groupes pour déjouer le dispositif policier. Vers 23 h, la préfecture d'Ille-et-Vilaine faisait état de 11 interventions des pompiers sur des départs de feu, dont un véhicule embrasé par un feu de bac à ordures, et de "quatre interpellations pour incendie et rébellion".
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22 h 59 : à Lille, des échauffourées à l'issue d'une manifestation
Des échauffourées ont opposé mardi soir la police à quelque 250 jeunes, qui ont notamment brûlé quelques poubelles et brièvement perturbé le festival Series Mania, à l'issue d'une manifestation contre la réforme des retraites, a-t-on appris d'une source policière.
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22 h 19 : réquisition de 11 stations-service dans les Bouches-du-Rhône pour véhicules "prioritaires"
Face à l'aggravation des tensions d'approvisionnement en essence dans les Bouches-du-Rhône, onze stations-service du département seront réquisitionnées de mercredi à vendredi matin, pour assurer exclusivement le ravitaillement de certains véhicules "prioritaires", a annoncé la préfecture de police.
"Ces stations-services (...) sont réquisitionnées pour une durée de 48 heures à compter de mercredi à 6 heures, aux fins d’approvisionnement en carburant des véhicules des professions prioritaires", peut-on lire dans un arrêté publié mardi soir.
Parmi les professions prioritaires listées figurent notamment les véhicules des professionnels de santé, de secours, d'opérateurs funéraires, de taxis conventionnés CPAM, de transports routiers de marchandises, de transport collectif de voyageurs ou encore de services de portage de repas à domicile.
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21 h 45 : manifestations aux flambeaux à Nantes et Rennes
Plusieurs milliers de personnes ont participé mardi soir à Nantes et à Rennes à des manifestations aux flambeaux pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement, ont constaté des journalistes de l'AFP.
À Nantes, les 10 000 manifestants selon les syndicats, 4 100 selon la police, qui portaient pour certains d'entre eux des torches, scandaient notamment : "Carrières hachées, retraites à chier !".
Les premiers gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l'ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier, ont constaté des journalistes de l'AFP. En marge du cortège, des dégradations ont été commises, notamment des commerces saccagés et des tags comme "49.3 ça passera pas" ou "Macron ne comprend que l'émeute".
"L'eau bout à 100°, le peuple à 49.3"
La marche aux flambeaux descend le Cour des 50 Otages à Nantes.#ReformesDesRetraites #Manifestations pic.twitter.com/Mj5FSfQPwc
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21 h 21 : Emmanuel Macron défend le 49.3 devant les parlementaires de la majorité
Emmanuel Macron a estimé mardi soir devant les parlementaires de son camp qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère" des Français après l'adoption contestée de sa réforme des retraites par le Parlement, ont rapporté des participants à cette réunion à l'Élysée.
"Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose si on veut être respectueux de nos institutions", a dit le président pour justifier le recours au 49.3 décrié par les opposants à son texte, assurant qu'il n'y avait "pas de majorité alternative". Le chef de l'État a également promis d'"avancer" sur "la santé, l'école et l'écologie", tout en organisant "la société du plein emploi".
Emmanuel Macron a par ailleurs prévenu que "la foule" qui manifeste contre la réforme des retraites n'avait "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus". Promettant de défendre "l'ordre démocratique et républicain", le président a martelé, après l'adoption par le Parlement de son texte via l'article 49.3 de la Constitution : "l'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple".
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20 h 49 : "après les retraites, l'immobilisme n'est pas une option", prévient Philippe
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe met en garde contre la tentation de "l'immobilisme" après la réforme des retraites, et prône à nouveau une coalition pour "élargir" la majorité relative, avec des Républicains (LR) et "des élus de gauche qui ne se retrouvent pas dans la Nupes".
"Certains voudront apaiser sous une forme radicale-socialiste sympathique, ne pas provoquer, ne pas avancer, ou faire semblant de protéger les Français des défis du monde avec des lignes Maginot qui sont des lignes imaginaires". Mais "après les retraites, l'immobilisme n’est pas une option, c’est la garantie du déclassement", estime Édouard Philippe dans un entretien au Figaro.
L'ancien chef du premier gouvernement Macron justifie l'emploi du 49.3 car, malgré "l'engagement exceptionnel" d’Élisabeth Borne et "le travail exigeant" des leaders LR du Sénat Gérard Larcher et Bruno Retailleau, "tout le monde n’a pas joué le jeu" au sein du parti de droite.
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19 h 56 : la Défenseure des droits alerte sur les interpellations préventives
La Défenseure des droits, qui se dit "préoccupée" et "inquiète", alerte sur les conséquences d'interpellations préventives synonymes de privation de liberté et rappelé les règles de déontologie dans le maintien de l'ordre, lors des manifestations contre la réforme des retraites.
"La Défenseure des droits alerte sur les conséquences d'interpellations qui seraient préventives de personnes aux abords des manifestations (...). Cette pratique peut induire un risque de recourir à des mesures privatives de liberté de manière disproportionnée et de favoriser les tensions", indique dans un communiqué Claire Hédon.
Elle se dit "préoccupée par les vidéos circulant sur les réseaux sociaux, de nombreux articles (...), témoignages et saisines reçus par l'institution sur de possibles manquements déontologiques dans le maintien de l'ordre au cours des événements des jours derniers".
Claire Hédon souligne "que le respect des règles de déontologie est essentiel pour apaiser les tensions et favoriser la confiance entre la police et la population".
#Manifestations | Le #DéfenseurDesDroits rappelle ses recommandations sur le respect des règles de déontologie par les forces de sécurité.
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19 h 29 : 6e soir de mobilisation à Paris contre la réforme des retraites
Un rassemblement place de la République, à Paris, a démarré en début de soirée pour le sixième soir de suite depuis l'utilisation du 49.3 par le gouvernement.
Manifestation sur la Place de la République à Paris. De plus en plus de monde arrive sur la place #Republique #ReformeDesRetraites
Images @LucAuffret pour @LibreQg pic.twitter.com/rt7N37FuOv
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19 h 04 : Marine Le Pen prévient qu'elle ne participera pas "à éteindre le feu" de la contestation
"Je ne participerai pas à éteindre le feu" de la contestation contre la réforme des retraites, a prévenu Marine Le Pen lors d'un entretien à l'AFP, en estimant qu'Emmanuel Macron est "le seul qui a les clés d'une crise politique qu'il a créée lui-même".
"J'ai vu Élisabeth Borne au mois de septembre et je lui avais dit : 'Si vous utilisez le 49.3 pour faire passer une réforme des retraites, ne comptez pas sur moi pour jouer les pompiers – comme j'ai pu le faire au moment des Gilets jaunes quand ça a commencé à chauffer très fort –, parce que vous aurez mis le feu'", a expliqué Marine Le Pen. "Moi, je ne participerai pas une deuxième fois à venir éteindre un incendie ou essayer de participer à éteindre un incendie que vous avez allumé", a-t-elle poursuivi.
Selon la patronne du groupe RN à l'Assemblée, Emmanuel Macron a "fait le choix de donner une seconde gifle au peuple français" après l'adoption au 49.3 de la réforme des retraites, "en disant : 'Écoutez, voilà, tout ce qui s'est passé va entraîner rien. Rien. Ni dissolution, ni remaniement, ni retrait de la loi, rien, on va continuer comme si de rien n'était".
"Consciencieusement, le gouvernement met en place toutes les conditions pour qu'il existe une explosion sociale, comme s'ils cherchaient ça, comme si un énième épisode de la saison 'L'ordre contre le chaos' avait été écrit par Emmanuel Macron qui laisse le désordre s'installer parce que, quelque part, il pense que son électorat âgé peut être va être rassuré par la figure de l'ordre qu'il va pouvoir incarner face au chaos qu'il a créé", a poursuivi Marine Le Pen.
"Tout ça est terriblement malsain et, accessoirement, terriblement dangereux: en réalité on jette des Français contre des Français", a-t-elle encore fait valoir.
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18 h 23 : trafic RATP "très perturbé" jeudi dans le métro et le RER
Presque toutes les lignes du métro parisien seront "très perturbées" à Paris jeudi pour la 9e journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites et un RER sur deux circulera sur les lignes A et B, annonce la RATP.
Seules les lignes automatisées (1 et 14) circuleront normalement, tandis que les autres rouleront à des horaires variables pendant la journée, avec des fréquences comprises entre 1 train sur 2 ou 3. Certaines stations seront également fermées.
Le syndicat FO-RATP, premier chez les conducteurs de métro, avait appelé à faire de jeudi "une journée noire" dans les transports après le déclenchement du 49.3 par le gouvernement jeudi dernier pour faire adopter la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée nationale.
Seules les lignes 7, 7 bis et 9 – outre la 1, la 14 et la 4 partiellement automatisée – seront ouvertes aux horaires habituels, mais avec 1 train sur 2. Toutes les autres lignes fermeront à partir de 19 h 30 ou 20 h et pour beaucoup n'ouvriront qu'aux heures de pointe. La 10 ne sera même ouverte que le matin entre 6 h 30 et 9 h 30.
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17 h 54 : plusieurs centaines d'étudiants manifestent au départ de l'incinérateur d'Ivry
Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi après-midi pour demander le retrait de la réforme des retraites au départ de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, bloqué par des éboueurs, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants, majoritairement des jeunes, ont défilé à partir de 15 h dans une ambiance bon enfant en direction du quai d'Austerlitz à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en nombre, à l'appel de la coordination interfacs et de la coordination nationale étudiante.
"Grève générale, totale, étudiants travailleurs, tous ensemble on est forts, tous ensemble on leur fait peur" ou "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !", chantaient les étudiants, rejoints par des travailleurs, éboueurs mais aussi cheminots ou enseignants. "Préservons nos retraites des vautours", ou "Métro, boulot, tombeau", pouvait-on lire sur leurs pancartes.
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16 h 10 : Élisabeth Borne rend hommage aux forces de l'ordre mais rappelle qu'elles "ont un devoir d'exemplarité"
"Depuis des mois, nous avons bâti un compromis sur la #réformedesretraites dans le respect de nos institutions", rappelle @Elisabeth_Borne.
"Comment osez-vous nous reprocher la violence dans la rue", ajoute-t-elle en rendant hommage aux forces de l'ordre.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/KftTc5JV26
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16 h 03 : la députée Cyrielle Chatelain soulève la question de la répression policière lors des manifestations spontanées
#Manifestations : "Votre gouvernement se comporte comme un gouvernement assiégé", déclare @Cyrielle_Chtl en alertant sur le sort des manifestants "matraqués, chargés sans sommation claire, exposés aux jets de lacrymogène et aux situations de nasse."#RéformeDesRetraites #DirectAN pic.twitter.com/EOC9Gf3cMX
— LCP (@LCP) March 21, 2023-
15 h 15 : "Hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue", lui répond Élisabeth Borne
"@MathildePanot, hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue", accuse @Elisabeth_Borne en critiquant le "registre haineux" et les "attaques contre les institutions républicaines" de la @FranceInsoumise. "Respectez notre démocratie." #RéformeDesRetraites #DirectAN #QAG pic.twitter.com/qd0neHKgPe
— LCP (@LCP) March 21, 2023-
15 h 10 : Mathilde Panot (LFI) interpelle la Première ministre lors des questions au gouvernement
#RéformeDesRetraites : "Mme la Première ministre vous céderez !" promet @MathildePanot en affirmant que "passer en force contre le peuple, les syndicats, le Parlement est une folie". "Un caprice du président ne mérite pas de menacer la paix civile du pays."
#DirectAN #QAG pic.twitter.com/8kta7MeeMc
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14 h 37 : la mairie de Paris active une "cellule de crise"
La mairie de Paris a décidé d'actionner une "cellule de crise", au lendemain d'une cinquième soirée de manifestations spontanées contre la réforme des retraites dans la capitale, où les poubelles continuent de s'entasser sur les trottoirs.
Déjà actionnée pour la crise sanitaire du Covid-19 ou les canicules estivales, cette cellule de crise réunira tous les jours la maire PS Anne Hidalgo, ses adjoints et les maires d'arrondissement pour "prendre les décisions qui s'imposent afin d'assurer la continuité des services publics" à Paris, indique la mairie dans un communiqué.
Contacté par l'AFP, l'entourage de l'édile socialiste précise que la cellule de crise servira à suivre l'évolution de la collecte des déchets, fortement perturbée depuis plus de deux semaines, mais aussi à informer "les établissements publics des parcours de manifestation".
Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, "appelle au calme et exhorte le gouvernement à retirer sa réforme et engager le dialogue avec les partenaires sociaux", indique aussi la mairie.
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13 h 01 : des tensions autour du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer
Des incidents ont éclaté en fin de matinée devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé aux premières réquisitions de personnels en grève contre la réforme des retraites.
Plusieurs centaines de syndicalistes, principalement de la CGT, s'étaient rassemblés devant le dépôt "en soutien" aux grévistes réquisitionnés, bloquant un des accès du site et allumant des feux de palettes.
En fin de matinée, les protestataires ont voulu se diriger vers un autre accès, par lequel des camions citernes étaient en train de pénétrer dans le dépôt. Mais celui-ci était protégé par des CRS et un face à face tendu s'en est suivi, avec des échanges de jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes qui ont fait reculer les protestataires.
À la mi-journée, ce face à face tendu se poursuivait.
Devant le dépôt à Fos sur-Mer, CGT versus CRS pic.twitter.com/69pVjYobsT
— Cole Stangler (@ColeStangler) March 21, 2023En début de journée, les manifestants s'étaient dirigés vers le dépôt de Fos lors d'opérations-escargot, à bord notamment de dizaines de véhicules bleus siglés Enedis et ornés de banderoles protestant contre la réforme des retraites.
Avec ces réquisitions visant le dépôt de Fos-sur-Mer, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a procédé aux premières réquisitions de personnels depuis le début des grèves contre la réforme des retraites.
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12 h 37 : après celle d'Éric Ciotti, la permanence du député Éric Pauget (LR) caillassée
La permanence d'Éric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a été caillassée dans la nuit de lundi à mardi, comme l'avait été en fin de semaine à Nice celle du patron des LR, Éric Ciotti, a indiqué le parlementaire.
"Ma permanence (à Antibes) a été caillassée cette nuit après le vote" à l'Assemblée nationale, a-t-il indiqué, en précisant qu'il n'avait pas voté lundi soir la motion de censure contre le gouvernement.
"S'attaquer à un élu, c'est s'attaquer à notre État de droit. Je dépose plainte et condamne fermement ces violences et la pression sur les élus", a ajouté le parlementaire, qui a publié une photo sur Twittter montrant la vitrine en verre de sa permanence endommagée.
🔴Ma permanence a été caillassée cette nuit après le vote. S'attaquer a un élu, c'est s'attaquer à notre État de droit. Je dépose plainte et condamne fermement ces violences et la pression sur les élus. L’ordre, le droit et le respect de chacun doivent prévaloir dans notre nation pic.twitter.com/F8laQpc80h
— Eric PAUGET (@EricPAUGET1) March 21, 2023"L'ordre, le droit et le respect de chacun doivent prévaloir dans notre nation", a ajouté Éric Pauget.
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12 h 13 : "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées", selon le préfet de police Laurent Nunez
Le préfet de police Laurent Nuñez a affirmé qu'il n'y avait "pas d'interpellations injustifiées" à Paris dans le cadre de la mobilisation contre l'emploi du 49.3 pour faire adopter la réforme contestée des retraites.
"Il n'y a pas d'interpellations injustifiées, je ne peux pas laisser dire ça", a-t-il déclaré sur BFMTV, alors que syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche ont dénoncé des gardes à vue "arbitraires". "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées" et, une fois le placement en garde à vue décidé par un officier de police judiciaire (OPJ), "nous avons 48 heures pour essayer de matérialiser l'infraction, c'est court", a insisté le préfet de police.
"Quand on arrive au bout des 48 heures, parfois on n'a pas caractérisé l'infraction, on est dans un État de droit, c'est heureux et à ce moment-là, il n'y a pas de poursuites", a poursuivi Laurent Nuñez.
Lors du premier rassemblement spontané place de la Concorde, jeudi, seules neuf personnes ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi, sur les 292 placées en garde à vue. Quelque 283 procédures ont ainsi été classées sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d'infraction.
L'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social
Notre communiqué de presse 👇https://t.co/aQSciFgKO7 pic.twitter.com/0ZwCZmkRDg
Vendredi, 60 personnes ont été placées en garde à vue : 34 procédures ont été classées, 21 ont mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire...) et cinq à un procès.
Au total, 287 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées lundi soir en France lors d'une cinquième soirée consécutive de manifestations spontanées contre l'usage du 49.3.
Dans un communiqué, le Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, a dénoncé lundi ces nombreux placements en garde à vue, y voyant une "répression du mouvement social".
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12 h 05 : Valérie Rabault (PS) appelle à une nouvelle délibération via l'article 10 de la Constitution
Pour sortir de la crise sur la réforme des retraites, la députée socialiste Valérie Rabault a invité Emmanuel Macron à utiliser l'article 10 de la Constitution qui lui permet, avant la promulgation de la loi, de proposer au Parlement une nouvelle délibération.
La vice-présidente de l'Assemblée nationale rappelle, dans un tweet, que face à "une situation de blocage démocratique", "le président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l'Assemblée nationale de pouvoir voter sur la réforme des retraites".
Le 49 3 a créé une situation de blocage démocratique.
Le Président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l' @AssembleeNat de pouvoir voter sur la réforme des retraites
👇 pic.twitter.com/nl7FjCZrzS
Selon cet article, "le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée".
Cette procédure a déjà été utilisée à trois reprises, précise Valérie Rabault : en 1983, en 1985 et en 2003.
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11 h 53 : Emmanuel Macron ne va ni dissoudre, ni remanier, ni convoquer de référendum, affirment des participants à une réunion à l'Élysée
Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'entendait ni dissoudre l'Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement, ni convoquer un référendum sur sa réforme des retraites pour éteindre la contestation, ont rapporté à l'AFP des participants à une réunion du camp présidentiel à l'Élysée.
"Pas de dissolution, pas de remaniement, pas de référendum", a résumé l'un de ces participants à l'issue de cette rencontre réunissant les ténors du gouvernement et les chefs de la Macronie. "Pas à date", a confirmé un ministre qui était présent.
Selon l'un de ces participants, le chef de l'État a demandé à ses troupes de faire "d'ici deux à trois semaines maximum" des "propositions" en vue d'un "changement de méthode et d'agenda des réformes".
Ce cadre du camp présidentiel a estimé que le président voulait "identifier quelques projets clairs, sur un agenda clair", par exemple jusqu'aux JO de Paris-2024, "avec une méthode claire", pour "éviter de se retrouver dans une contestation de la légitimité d'un texte".
Emmanuel Macron a précisé qu'il reparlerait à nouveau "plus tard", a dit un cadre de son camp parlementaire. Il a demandé de réformer avec "moins de lois et plus de réglementaire" en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, a-t-il précisé.
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11 h 40 : l'extrême droite a déposé un recours devant le Conseil constitutionnel
Les députés du Rassemblement national (RN) ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre la réforme des retraites pour "que ce texte tombe dans les oubliettes de l'histoire et soit mis à la poubelle".
Le recours vise notamment le choix du "véhicule législatif" du gouvernement pour porter ce texte très controversé, un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) "puisqu'il n'y a aucun impact sur le budget en cours", a estimé Thomas Ménagé, porte-parole du RN.
Il a également pointé "la sincérité des débats", selon lui altérée par "l'abus du droit d'amendement de la part de la Nupes qui a empêché que nous ayons un vote". Les députés RN ont encore soulevé la question de l'index senior, selon eux un "cavalier législatif" sans rapport avec un PLFRSS.
Le Conseil constitutionnel a également été saisi directement par Élisabeth Borne, alors que les députés de la Nupes et les sénateurs PS doivent chacun présenter leur propre recours.
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11 h 21 : les présidents des Républicains n'ont pas exclu les députés qui ont voté la motion de censure
Les présidents des Républicains (LR) ont refusé d'exclure du parti les 19 députés qui ont soutenu la motion de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne, Éric Ciotti reconnaissant "une épreuve et un échec".
"Je respecte les positions de chacun de mes collègues. Je ne peux pas leur en vouloir", a affirmé sur BFM et RMC Olivier Marleix, président du groupe à l'Assemblée nationale. Les responsables LR avaient appelé à ne pas voter la motion de censure déposée par les députés indépendants Liot, refusant de vouloir "rajouter du chaos au chaos" dans la bataille des retraites en faisant tomber le gouvernement.
Au final, 19 députés LR sur 61 ont voté le texte, soit près d'un tiers des troupes du parti à l'Assemblée nationale. Olivier Marleix a assuré "comprendre parfaitement" que les 19 députés "n'aient pas eu envie d'assumer une réforme qui a été malgré tout portée par Emmanuel Macron". "Nous sommes des députés d'opposition et chacun exerce son mandat et vote en responsabilité. Je n'ai pas à leur jeter la pierre", a insisté le député.
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11 h 09 : l'accès à la centrale nucléaire du Bugey bloqué, actions à Lyon et à la raffinerie de Feyzin
L'accès à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) est bloqué par les salariés s'opposant à la réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes. Les grévistes, entre 300 et 400 selon le secrétaire du CSE Christophe Paul (CGT), laissent passer seulement le personnel d'astreinte dédié aux activités liées à la sûreté. La direction de la communication a confirmé le blocage, sans donner de chiffre, insistant sur le fait que "le respect de la sûreté des installations" était assuré.
"C'est la première fois qu'on bloque l'accès au site de l'extérieur depuis le mouvement contre la réforme des retraites", a précisé Christophe Paul. Selon le responsable syndical, l'action mardi n'affecte pas la production de la centrale, qui emploie 1 200 salariés et 600 sous-traitants.
Dans la région lyonnaise, la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône) a cessé depuis lundi les expéditions. D'après Jeff Vapillon, syndicaliste FO et salarié du site, le préavis est maintenu et les cuves de stockages sont proches d'être remplies, ce qui pourrait entraîner un arrêt de la production ce mardi après-midi.
🔴 Des manifestants ont bloqué un TER plusieurs minutes en gare de Perrache. Ils ont été évacués à 8h18 pic.twitter.com/ojQHkafLqp
— actu Lyon (@actufr_lyon) March 21, 2023Dans la matinée, la circulation a aussi été perturbée autour de l'agglomération de Lyon en divers points lors de distributions de tracts. En gare de Perrache, environ 150 manifestants ont ainsi provisoirement envahi la voie dans le calme. En partie équipés de chasubles syndicales, ils ont aussi tenté de bloquer le boulevard urbain M7 à proximité immédiate, ce qu'ils ont réussi à faire une première fois, mais pas une seconde, empêchés par les forces de l'ordre.
Une distribution de tracts a également provoqué un important bouchon sur le périphérique à Villeurbanne.
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10 h 58 : Élisabeth Borne à l'Assemblée nationale pour saluer la "ténacité" de la majorité face aux "intimidations"
Élisabeth Borne s'est rendue à l'Assemblée nationale mardi matin pour rencontrer chacun des groupes de la majorité et les remercier de leur "ténacité" dans l'hémicycle face aux "intimidations" des oppositions, selon son entourage.
La Première ministre est allée sur place pour "remercier les députés de leur mobilisation sans faille, leur ténacité dans l'hémicycle, leur unité et leur courage face aux intimidations", a indiqué son entourage.
Le texte sur la réforme des retraites "est un bon compromis et il n'y a pas de majorité alternative", devait faire valoir Élisabeth Borne. "À ce titre, les groupes de la majorité ont une responsabilité : celle de rester des réformateurs tout en cherchant des sujets de concorde", selon son entourage.
"Parmi les enseignements, il faudra tenir compte de ce qui s'est passé pour la suite au Parlement : partager davantage les séquences et les sujets dont la majorité se saisit et faire preuve de plus d'anticipation sur les textes", devait-elle insister.
La Première ministre semble résolue à rester à Matignon. Elle a affirmé lundi qu'elle était "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires" au pays.
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9 h 52 : la CGT promet de nouvelles coupures électriques "ciblées"
La CGT Énergie (FNME-CGT) a promis de nouvelles "coupures ciblées" dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, au lendemain de son adoption au Parlement.
"On ira encore aussi vers des coupures, des coupures ciblées, ce qu'on appelle nous la sobriété énergétique, parce que ça, en soi, c'est s'attaquer au capital, à ceux qui nous gouvernent, à ceux qui sont pour la loi", a déclaré le secrétaire général de la FNME-CGT, Sébastien Menesplier, lors d'une visite sur le piquet de grève de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord). "On va leur montrer qu'on est mobilisés et qu'on est déterminés", a-t-il ajouté. "La colère est grande".
Les grévistes du secteur multiplient depuis le début du conflit les coupures électriques, contre les permanences parlementaires – jusqu'à celle du président du Sénat, Gérard Larcher – ou les domiciles de responsables politiques, mais aussi à plus large échelle. Récemment, 43 000 foyers ont été temporairement privés de courant dans le Var ou encore 32 000 dans les Ardennes.
"Oui, les actions pèsent sur l'économie de nos entreprises et donc forcément de l'État", a souligné Sébastien Menesplier. Mais "on ne pourra pas sortir de ce mouvement sans avoir la certitude que cette réforme puisse être rangée dans le placard".
La forte mobilisation des salariés de l'énergie s'explique par une réforme dans laquelle ils ont encore plus à perdre que d'autres corporations, avec la suppression annoncée de leur régime spécial de retraite.
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9 h 07 : routes bloquées et un dépôt pétrolier toujours occupé en Bretagne
Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, était toujours occupé mardi matin par des manifestants opposés à la réforme des retraites, tandis que le trafic routier était perturbé en Bretagne par des blocages, a-t-on appris de source syndicale et par Bison Futé.
En Bretagne, comme lundi matin, le trafic routier était perturbé par plusieurs blocages en raison de "manifestations sociales", selon Bison Futé, notamment sur le périphérique rennais et nantais, ou encore à Laval, Vannes et Brest. À Rennes, il y a "des difficultés de circulation en cours sur la rocade et ses abords", a indiqué sur Twitter la préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui conseille aux automobilistes "d'éviter le secteur".
À environ cinq kilomètres plus au sud, le dépôt de Vern-sur-Seiche était toujours à l'arrêt et inaccessible aux camions.
"Le dépôt est toujours bloqué, il y a une dizaine de camions qui attendent. On est une cinquantaine" de manifestants de la CGT et de Force ouvrière (FO), a déclaré Céline Cussac, responsable syndicale FO présente sur place. "Potentiellement on pourrait être délogé aujourd'hui" par les forces de l'ordre, a-t-elle ajouté. Mais au lendemain du rejet de la motion de censure et de l'adoption de la réforme contestée des retraites, les manifestants "étaient plus déterminés que jamais", a-t-elle assuré.
Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt, proche de Rennes, "approvisionne l'Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique".
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8 h 23 : près de 300 interpellations en France lundi, dont 234 à Paris
Quelque 287 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées lundi soir en France lors de manifestations contre l'adoption de la réforme des retraites après le recours au 49.3, a-t-on appris de source policière.
À Paris, où les manifestants par petits groupes mobiles ont déambulé dans les arrondissements du centre en brûlant poubelles, vélos et divers objets, les sapeurs-pompiers sont intervenus 240 fois, selon cette source policière.
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7 h 37 : le gouvernement annonce des réquisitions de personnel au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer
Le ministère de la Transition énergétique a annoncé la réquisition de "trois salariés par relève" au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer "face à l'aggravation des tensions d'approvisionnement dans les Bouches-du-Rhône", conséquence des grèves contre la réforme des retraites.
"La réquisition est valable pendant 48 h en tant que de besoin, à compter du 21 mars" et concerne "des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt" qui approvisionne la région PACA et l'Est de la région Occitanie en carburants, a précisé le ministère dans un communiqué.
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7 h 15 : Emmanuel Macron va s'exprimer mercredi sur TF1 et France 2
Très attendu sur les tensions sociales et politiques suscitées par sa réforme des retraites, Emmanuel Macron s'exprimera sur TF1 et France 2 mercredi lors d'une interview en direct à 13 h, a annoncé mardi l'Élysée. Le chef de l'État répondra aux questions des journalistes Julian Bugier et Marie-Sophie Lacarrau, ont précisé les chaînes.
Cette interview intervient après l'adoption définitive lundi par le Parlement de cette réforme très contestée et une journée de consultations de son camp ce mardi par le président, sur fond de poursuite des manifestations.
Lundi soir encore, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes de France, émaillées parfois de fortes tensions. Une nouvelle journée de mobilisation syndicale est attendue jeudi, au lendemain de l'interview présidentielle.
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5 h 55 : les forces de l'ordre évacuent le port pétrolier de Donges bloqué par les grévistes
Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer le terminal pétrolier de Donges (Loire-Atlantique) qui était occupé depuis une semaine par des grévistes, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon une source de la CGT, le port pétrolier a été évacué en moins de deux heures pour faciliter un déchargement d'une cargaison de gasoil.
Les gendarmes mobiles ont démarré leur intervention vers 2 h du matin, a-t-on appris auprès de la même source. Ils ont, à l'aube, sécurisé la zone en éteignant notamment des feux allumés par les manifestants. Vers 4 h 30, plus aucun manifestant n'était présent sur le site, selon un photographe de l'AFP.
Une source proche des grévistes a fait état "d'affrontements" dans la nuit. Selon elle, les forces de l'ordre auraient "commencé à charger" les manifestants "dès leur arrivée" vers 2 h. Selon le photographe, une dizaine de fourgons des forces de l'ordre étaient visibles sur le site.
L'astreinte de la préfecture n'a pas été en mesure de confirmer si une intervention des forces de l'ordre avait eu lieu, ni la présence de blessés. La préfecture a prévu un point presse sur la situation ce mardi dans la matinée.
Avec AFP