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Retraites : après le rejet des motions de censure, nuit de colère en France

Des manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, lundi soir, alors que l'Assemblée nationale a rejeté les deux motions de censure contre le gouvernement, après son déclenchement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.

Feux de poubelles, barricades, cortèges arpentant les rues : des points de tension sporadiques ont traversé certaines artères du centre de Paris lundi 20 mars en début de soirée, ainsi qu'à Strasbourg, dans l'est de la France, juste après l'adoption de la réforme des retraites avec l'appui de l'article 49.3. 

À Paris, après le rejet de la motion de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, quelques centaines de personnes rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d'abord rassemblées Place Vauban dans le VIIe arrondissement, avant d'être canalisées par les forces de l'ordre.

Manifestation sauvage en cours sur la rue de Rivoli à Paris. Des barricades sont érigées #ReformeDesRetraites #Manifestations pic.twitter.com/cT6ZV7pn68

— QG le média libre (@LibreQg) March 20, 2023

🔴 Des milliers de personnes défilent à #Paris vers les lieux de pouvoir. #Acte5 pic.twitter.com/v5pv14OcnS

— Clément Lanot (@ClementLanot) March 20, 2023

Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l'ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (IXe), autour de la place de l'Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés.

Un cortège d'une centaine de personnes, jeunes pour la plupart, a ensuite parcouru peu après 21 h la rue Réaumur et rue Montmartre, renversant les poubelles des commerçants. Ils étaient suivis par les policiers de la BRAV-M en moto. Une centaine de personnes, selon une journaliste de l'AFP, étaient également à Châtelet, non loin de l'Hôtel de Ville. 

Peu avant 2 h 30, 101 personnes avaient été interpellées au cours de ces incidents, selon une source policière.

Environ 2 000 manifestants à Strasbourg

À Strasbourg, environ 2 000 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées dans un premier temps place Kléber, en plein cœur de la capitale alsacienne. Les manifestants ont vigoureusement sifflé et hué à l'annonce du rejet d'une motion de censure contre le gouvernement.

Les manifestants ont allumé des fumigènes et scandé "Nous aussi on va passer en force" avant de se mettre en mouvement. Là, plusieurs individus ont commis des dégradations sur les quais le long de l'Ill. La façade d'une banque a été caillassée et taguée, la plupart des poubelles sur ce quai ont été incendiées et des panneaux publicitaires ont été brisés.

"Mon état d'esprit c'est un dégoût infini, c'est un déni de démocratie dans la forme, sur le fond, avait déclaré Giampiero Russo, prof de sciences économiques et sociales à Strasbourg, avant que le cortège se mette en route. "J'ai regardé sur la chaîne parlementaire, même le député centriste qui a fait la motion a été interrompu au milieu, comme si c'était du pur formalisme. On ne se donne plus les moyens de vivre notre démocratie".

La police, qui a fait usage de gaz lacrymogènes à plusieurs reprises, a procédé à cinq interpellations, a indiqué la préfecture vers 22 h 30, alors que les manifestants s'étaient dispersés.

Des dégradations avaient déjà été commises vendredi soir à Strasbourg. Des manifestants avaient brisé les vitrines des Galeries Lafayette ainsi qu'un abribus, du mobilier et des bacs à fleurs avaient été renversés et des poubelles incendiées.

Avec AFP