La grève contre la réforme des retraites devrait continuer de perturber le trafic SNCF jeudi, tandis que les terminaux de gaz et les raffineries de pétrole restent bloqués mercredi.
Les opposants à la réforme des retraites ont poursuivi leurs actions, mercredi 8 mars, avec un appel à la grève reconductible lancé dans plusieurs secteurs comme les raffineries, l'énergie et les transports. Des perturbations qui devraient continuer jeudi.
Mardi, la sixième journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale a réuni 1,3 million de personnes à travers le pays selon le ministère de l'Intérieur. La CGT évoque pour sa part une "mobilisation historique", avec 3,5 millions de manifestants.
L'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'État "pour qu'il retire sa réforme".
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Raffineries : expéditions toujours bloquées
Les expéditions de carburants sont toujours bloquées à la sortie des raffineries de TotalEnergies et d'Esso-ExxonMobil en France, avec souvent comme but de tenir jusqu'à vendredi au moins. Le gigantesque dépôt de carburants de TotalEnergies près de Dunkerque, à Mardyck, devrait même rester complètement bloqué jusqu'au 15 mars, dit par exemple à l'AFP Clément Mortier (FO).
Les raffineries continuent de produire du carburant mais il doit, jusqu'à nouvel ordre, être stocké sur place, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocage. En attendant, les 10.000 stations de France comptent sur 200 dépôts de carburants.
L'un a été bloqué plusieurs heures à Ambès, sur l'estuaire de la Gironde. Le manque de carburants commence à se faire ressentir dans les stations et est mis par les pétroliers sur le compte d'une ruée des automobilistes: 5,78% des stations manquaient mercredi matin d'au moins un type de carburant (diesel ou essence), selon des données publiques analysées par l'AFP.
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Transports : perturbations à la SNCF
Le trafic reste très perturbé à la SNCF, malgré une amélioration depuis mardi. Un TGV Inoui et un Ouigo sur trois devraient circuler jeudi. Un train Intercités sur quatre est prévu pendant la journée, et ceux de nuit sont annulés. Deux TER sur cinq circuleront en moyenne. Le trafic restera également perturbé vendredi, a prévenu la SNCF.
À Paris, dans les transports en commun gérés par la RATP, le trafic s'est amélioré mercredi et devrait rester quasiment normal pour les bus et les tramways jeudi.
Le métro roulera mieux que mardi et mercredi, avec un trafic quasi normal le matin au moins sur les lignes 2, 4, 6, 9 et 11. Les lignes 3, 8, 10 et 13 resteront très perturbées.
Dans l'aérien, entre 20 et 30 % des vols devront être annulés jeudi et vendredi, comme mardi et mercredi, a demandé la direction générale de l'aviation civile (DGAC). Air France prévoit d'assurer jeudi "près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courriers", mais des retards et des annulations de dernière minute "ne sont pas à exclure".
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Gaz : blocages mais gazoducs ouverts
L'alimentation du réseau français de gaz (les gazoducs gérés par GRTgaz) vers les clients est maintenue, mais les volumes envoyés depuis les sites de stockage souterrains Storengy sont désormais réduits "entre 30 et 40 %", a annoncé à l'AFP Frédéric Ben, responsable du gaz à la CGT Energie, qui avait lancé un ultimatum à cette filiale d'Engie gérant la plupart des réserves françaises, dans des cavités naturelles.
La société confirme à l'AFP, mais assure que les clients ne sont pas affectés pour l'instant.
Plus aucun gaz naturel liquéfié (GNL) n'est par ailleurs déchargé des navires depuis mardi, les quatre terminaux méthaniers portuaires du pays étant bloqués par les grévistes.
Du gaz continue d'arriver par gazoduc de Norvège ou d'Espagne.
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Universités bloquées
Des blocages, souvent partiels, ont eu lieu dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur mercredi, avant une journée de mobilisation et d'action de la jeunesse jeudi.
Le syndicat étudiant L'Alternative a compté à la mi-journée des blocages dans une trentaine d'établissements dont les universités de Grenoble, La Rochelle, Lille 2, Lyon 2 et 3, Rennes 2, Mulhouse, Dijon, Nantes ou Nanterre, ainsi que plusieurs Instituts d'études politiques et des écoles nationales supérieures d'architecture.
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Électricité : centrales ralenties et des coupures
Les grévistes d'EDF ont pris en main une partie des centrales nucléaires, thermiques et hydroélectriques en France et retiré 15 000 mégawatts (MW) du réseau électrique mercredi après-midi, selon Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie, ce qui est très élevé, l'équivalent de 15 réacteurs nucléaires, et largement supérieur aux journées de grève précédentes. EDF évoque une perte de puissance de 7 447 MW.
Le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension, RTE, surveille de près pour éviter des coupures, et a ordonné un arrêt des baisses dans la matinée pour "passer la pointe de consommation du matin", a-t-il dit à l'AFP.
Les coupures sauvages de courant se multiplient par ailleurs dans le pays, à l'initiative d'agents d'Enedis: un dépôt d'Amazon près de Pau; à Brignoles, dans le Var (sous-préfecture); et des producteurs d'énergies renouvelables en Corrèze et dans l'Allier, selon Enedis.
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Ports débloqués
La grève a été très suivie par les dockers mardi et mercredi matin, mais les blocages ont été levés dans l'après-midi à Marseille-Fos, au Havre, à Rouen et à Brest.
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Éboueurs
Les poubelles commencent à s'entasser dans plusieurs arrondissements de Paris, où 35 % des éboueurs municipaux sont en grève selon Régis Vieceli, secrétaire général du syndicat CGT nettoiement (FTDNEEA), ainsi qu'à Niort.
Les antennes et les sites internet de FRANCE 24 sont également perturbés en raison du mouvement de grève nationale contre la réforme des retraites.