
À la Une de la presse, ce mercredi 8 mars, le bilan de sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, hier, en France. Très nombreuses dans les cortèges, les associations féministes dénoncent une réforme qui va aggraver, selon elles, les inégalités entre les hommes et les femmes, et appellent à la "grève générale féministe", en cette Journée internationale des droits des femmes. L’occasion, aussi, de rendre hommage aux Iraniennes, et à leur combat pour la liberté.
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À la Une de la presse, le bilan de la sixième journée de mobilisation, hier, en France, contre la réforme des retraites.
Même si le nombre de grévistes n’a pas atteint celui du mois de janvier, les syndicats saluent une "mobilisation historique", une mobilisation "record", d’après Libération, qui voit les opposants à la réforme gonflés "à bloc", mais se demande si ce sera "assez pour faire plier l’exécutif". La réponse est probablement non. D’après Les Echos, le gouvernement "fait bloc", refuse toujours de céder et mise sur un vote au parlement, d’ici le 16 mars.
Aux États-Unis, The Washington Post présente les revendications des manifestants comme "difficiles à appréhender pour les étrangers". Le quotidien observe que les observateurs étrangers sont généralement "peu enclins à éprouver de la sympathie pour les travailleurs français, avec leurs 35 de travail hebdomadaires, leurs généreuses pauses déjeuner, leurs 5 semaines de vacances, et leur "droit à la déconnexion"". Une perception contestée par les manifestants, qui soutiennent, eux, que leur mouvement "n'est pas enraciné dans la paresse mais dans le fait qu’ils travaillent dur - trop dur, en réalité". Un discours validé par les chiffres de l’OCDE, qui montraient, en 2019, que les Français étaient plus productifs que leurs homologues allemands et à peine moins que les Américains. Le journal note aussi que la France atteint des sommets, au niveau européen, en matière d’épuisement professionnel et d'accidents du travail, attribués par des chercheurs à "une culture du travail parfois toxique et très hiérarchisée". Et si tout cela était, précisément, une question de culture, d’identité? C’est l’analyse du New York Times qui voit l’opposition à la réforme des retraites comme liée au "sens profond de ce qui définit la France en tant que nation". "L'attachement de la France à la retraite est complexe. Il touche à son histoire, à son identité et à la fierté de droits sociaux et du travail durement acquis", écrit le journal, qui prédit que ces droits "ne seront pas facilement abandonnés, quel que soit le nombre de fois où le gouvernement soutiendra qu'il est impératif de changer le système de retraite pour le sauver".
Le mouvement contre la réforme des retraites, dans lequel les femmes se retrouvent en première ligne. Plusieurs associations féministes, qui estiment que la réforme pénalise les femmes et même aggrave les inégalités entre les hommes et les femmes, sont présentes depuis le début, dans les cortèges et appellent à la grève générale féministe, en cette journée internationale des droits des femmes - d’où la Une de L’Humanité, qui salue notamment la mobilisation des Rosies, des militantes très présentes dans les manifestations contre la réforme des retraites, où elles défilent revêtues de bleus de travail, de foulards rouges à pois blancs sur la tête, et de gants de vaisselle jaune, symbolisant la double journée des femmes. Pour ces féministes, la retraite constitue un "miroir grossissant des inégalités". Et là encore, les chiffres semblent leur donner raison, puisqu’en France, les retraitées perçoivent en moyenne, des pensions inférieures de 24 % à celles des hommes. Le résultat des discriminations accumulées tout au long de leur vie professionnelle. La journée internationale des droits des femmes sera aussi célébrée en France par un hommage national à l’avocate féministe Gisèle Halimi, décédée en 2020. D’après La Croix, Emmanuel pourrait profiter de la cérémonie pour évoquer, à cette occasion, l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.
Les femmes sont aussi en tête du mouvement de contestation contre le régime en Iran, où le gouvernement a annoncé, hier, de premières arrestations, dans l'affaire des intoxications qui ont ciblé des centaines d'écolières depuis trois mois. Le Tehran Times fait état de la condamnation, par le guide suprême Ali Khamenei, des auteurs de ces actes, qu’il a qualifiés de "crimes impardonnables". Le journal officiel ne précise pas combien de personnes ont été arrêtées, mais affirme que trois d’entre elles "avaient des antécédents d'actes répréhensibles, y compris de participation aux troubles qui ont secoué certaines villes d'Iran à la mi-septembre". Trois personnes dont "les liens avec des médias étrangers", auraient été "confirmés". Le journal iranien célèbre, à sa façon, cette journée internationale des droits des femmes, dont il se demande, d’ailleurs, si elle n’est pas plutôt la journée de "la crise des femmes", avec des analyses sur "le paradoxe du féminisme" ou encore sur la façon dont "le capitalisme libéral (aurait) contribué à l’effondrement de l’institution familiale".
Et pendant que le régime discourt sur la nature du féminisme, les Iraniens, eux, continuent de manifester pour exiger la vérité sur les empoisonnements. Le site indépendant Iran Wire rapporte que certains protestataires pensent que ces actes "pourraient être une tentative pour obliger les écoles de filles à fermer, ou encore des représailles contre les étudiants engagés dans les manifestations anti-gouvernementales". Depuis la mort de Mahsa Amini, des milliers de personnes ont été arrêtées, certaines condamnées à mort, et des centaines de manifestants et de manifestantes ont été blessées. L’Humanité a choisi de leur rendre hommage en publiant en exclusivité ces images d’un photographe iranien, qui a souhaité garder l’anonymat. Des portraits bouleversants de femmes défigurées par le régime, pour avoir dit ce simple slogan "Zan, Zendegi, Azadi", "Femmes, vie, liberté".
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