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La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

Alors que les débats sur le texte de la réforme des retraites doivent se poursuivre lundi au Sénat, c'est la veillée d'armes pour les opposants au projet-phare d'Emmanuel Macron. Ces derniers veulent mettre la "France à l'arrêt" mardi, voire au-delà pour une partie d'entre eux.

"France à l'arrêt" promise par les syndicats, vote sur l'âge de départ en retraite attendu au Sénat, qui poursuit les débats lundi 6 mars : une semaine cruciale s'ouvre pour Emmanuel Macron et son gouvernement, résolus à tenir sur la réforme controversée des retraites et impatients de pouvoir passer à la suite du quinquennat.

À la veille d'une sixième journée d'actions qui s'annonce massive, les Français – toujours majoritairement hostiles au projet de l'exécutif, selon les sondages – doivent se préparer à vivre 24 heures d'une mobilisation massive, selon les syndicats dont le moral est gonflé par le succès des précédentes mobilisations.

Ceux-ci veulent faire mieux que le 31 janvier, où la police avait recensé 1,27 million de participants et l'intersyndicale plus de 2,5 millions dans les rues de France. La CGT a recensé 265 rassemblements. Un record. "Début janvier, les gens se mobilisaient de façon résignée. Mais aujourd’hui, vu l'ampleur du mouvement, ils sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement", a analysé dans le JDD le leader de la CGT, Philippe Martinez.

Si l'exécutif regarde ce qui se prépare dans la rue en exhortant les opposants à la "responsabilité", il a aussi un œil sur le Sénat à majorité de droite. Au palais du Luxembourg, les débats ont progressé à pas comptés pendant tout le week-end avec la suppression des régimes spéciaux pour les nouveaux entrants et la création d'un "index seniors" dans les entreprises, mais uniquement pour celles comptant plus de 300 salariés.

"Nous ferons tout pour que la réforme puisse être adoptée", a dit dimanche le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, dont le soutien à la réforme est capital pour la Macronie. L'examen du texte doit se terminer le 12 mars.

La promesse d'une "semaine noire"

Bruno Retailleau a aussi vertement critiqué ceux qui veulent "mettre la France à genoux" en visant les opposants les plus durs de la réforme qui ont annoncé des grèves reconductibles dans l'énergie, les raffineries ou les transports au grand dam également du camp présidentiel.

De très fortes perturbations sont prévues dans les transports urbains et ferroviaires, l'ensemble des syndicats ayant appelé à la grève reconductible à la RATP et à la SNCF, à partir de mardi. Pour le ministre des Transports, Clément Beaune, il s'agira d'"une des journées les plus difficiles qu'on ait connues". 

À la SNCF, le préavis de grève commence lundi à 19 h avec un train sur cinq en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER. Le trafic des trains Intercités sera quasi-inexistant. Du côté du métro parisien, la plupart des lignes verront leur circulation restreinte principalement aux heures de pointe, à l'exception des lignes 1, 4 et 14.  

Le gouvernement encourage ceux qui le peuvent au télétravail même si cette recommandation vaudra davantage pour les cadres urbains que pour les ouvriers et  employés.

Dans l'énergie, les syndicats ont ouvert le bal des mobilisations dès vendredi avec des baisses de production dans plusieurs centrales nucléaires. La CGT a promis "une semaine noire". Côté carburant, la CGT a également appelé à la grève reconductible dans les raffineries, avec pour objectif de "bloquer l'ensemble de l'économie".

Sur les routes, la mobilisation des routiers sera scrutée.

Les enseignants seront aussi à nouveau en grève, avec des syndicats qui ont appelé à "fermer totalement les écoles, collèges, lycées". Des blocages lycéens sont également attendus même si la mobilisation peine à prendre dans la jeunesse. Organisations étudiantes et lycéennes ont donné rendez-vous le 9 mars pour "durcir le mouvement".

Chantiers à l'arrêt, rideaux de magasins fermés, péages ouverts et routes bloquées font également partie de la panoplie d'actions des opposants qui trouveront, le 8 mars, l'occasion de continuer à se faire entendre pour la Journée internationale des droits des femmes.

Avec AFP