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Pour la cinquième semaine d'affilée, des milliers de personnes ont protesté, samedi à Tel Aviv et dans une vingtaine d'autres villes d'Israël, contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, alliant partis de droite, d'extrême droite et ultra-orthodoxes juifs. 

Cinquième semaine consécutive. Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté, samedi 4 février dans le centre de Tel-Aviv, contre les réformes judiciaires controversées envisagées par le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.  

Brandissant le drapeau bleu et blanc israélien, la foule a envahi la rue Kaplan dans le centre-ville, avec des pancartes où l'on pouvait lire que le nouveau gouvernement est une "menace pour la paix mondiale". Sur une autre pancarte figurait un appel à "sauver la démocratie d'Israël de Netanyahu".

Des manifestations se tiennent chaque samedi soir depuis que le gouvernement de Netanyahu a pris ses fonctions en décembre.  

Selon des médias locaux, des rassemblements ont eu lieu dans 20 villes du pays samedi, ajoutant que des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées à Tel-Aviv.  

Interrogée par l'AFP, la police israélienne n'a fourni aucun chiffre sur le nombre de manifestants.

Se "réapproprier" le drapeau

Une manifestante âgée de 44 ans, Dania Shwartz, a déclaré à l'AFP que les manifestants étaient en train de se "réapproprier" le drapeau israélien.

"Si vous regardez autour de vous, il y a beaucoup de drapeaux israéliens et pendant de nombreuses années, le drapeau israélien a été un symbole de la droite, sans raison (...) Nous sommes des patriotes et nous voulons que ce pays continue d'exister. Les drapeaux israéliens appartiennent à nous tous, ce n'est pas une question d'être de droite ou de gauche", a-t-elle déclaré.

"Ce nouveau gouvernement essaiera de faire passer des lois qui affecteront mes enfants", a-t-elle ajouté.

"Nous sauverons notre pays parce que nous ne voulons pas vivre dans un pays non démocratique", a déclaré pour sa part l'ancien Premier ministre israélien Yaïr Lapid, qui se trouvait samedi soir dans la foule des manifestants, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

מכל הארץ הגיעו אנשים להגיד שהם לא רוצים לחיות במדינה שבה אנשים שעובדים פחות חשובים מאנשים שלא עובדים, ואנשים שמתגייסים לצבא פחות חשובים מאלו שכן מתגייסים לצבא, ואנשים שלא שומרים על החוק יותר חשובים מאלו שכן שומרים על החוק. נלחם פה ברחובות, בכנסת, בבתי המשפט. נציל את המדינה שלנו. pic.twitter.com/ZXXaG4tuWc

— יאיר לפיד - Yair Lapid (@yairlapid) February 4, 2023

Réforme judiciaire         

Benjamin Netanyahu est revenu en décembre à la tête du gouvernement alliant partis de droite, d'extrême droite et ultra-orthodoxes juifs, le plus à droite de l'histoire d'Israël.

Début janvier, le ministre de la Justice Yariv Levin a annoncé un projet de réforme comprenant l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême. 

Cette réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats et met en péril selon ses détracteurs le caractère démocratique de l'État d'Israël.

Toujours en janvier, Benjamin Netanyahu a été contraint, sous la pression de la justice, de démettre de ses fonctions le numéro deux du gouvernement Arié Dery, condamné pour fraude fiscale.  

Fin décembre, les députés ont voté un texte, baptisé "loi Dery" par la presse, autorisant une personne reconnue coupable d'un crime, mais pas condamnée à la prison ferme, à siéger au gouvernement. 

La Cour suprême a critiqué cette loi et estimé que la nomination d'Arié Dery était "en grave contradiction avec les principes fondamentaux de l'État de droit".

Benjamin Netanyahu est lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires et son procès est en cours. En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais n'a pas à démissionner ni à se retirer pendant la durée de son procès.

Le gouvernement a en outre annoncé son intention de poursuivre une politique d'expansion des colonies en Cisjordanie occupée, ainsi que des réformes sociales qui ont inquiété la communauté LGBTQ.

Avec AFP