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Échange droit d'asile contre aide à l'armée française

Alors que neuf Afghans ont été expulsés de France mardi, le ministre de l'Immigration, Éric Besson, affirme qu'il sera "bienveillant" avec les Afghans aidant l'armée française dans leur pays et demandant ensuite l'asile.

AFP - Eric Besson a assuré mercredi soir qu'il serait "bienveillant" avec les Afghans qui aident l'armée française dans leur pays et qui demanderaient asile à la France, soulignant que cette attitude ne devait pas être comprise comme un "troc" en contrepartie des expulsions.

"Cela fait plusieurs semaines déjà que j'ai dit à Hervé Morin qui, chronologiquement, est le premier à me l'avoir demandé, et à Bernard Kouchner que bien évidemment les interprètes de l'armée française qui demanderaient asile à la France seraient regardés avec une particulière bienveillance", a expliqué le ministre de l'Immigration à l'AFP.

"Ceux qui ont travaillé et aidé l'armée française et qui pourraient être menacés dans leur vie et qui voudraient rejoindre la France bénéficieront de l'asile", a dit M. Besson interrogé après l'expulsion vers Kaboul de neuf Afghans.

"Donc d'accord avec Bernard Kouchner et avec Hervé Morin pour une attention particulière portée aux personnes qui ont pris des risques pour aider l'armée française", a-t-il dit.

Le ministre a cependant répété que "les étrangers en situation irrégulière déboutés du droit d'asile ou ne l'ayant pas demandé doivent être reconduits dans leur pays d'origine.

"Il ne s'agit pas d'un troc ou d'un échange. Il n'y pas de comptabilité à avoir entre ceux qui partiraient et ceux qui rentreraient. Il y a d'une part la reconduite dans leur pays d'origine des étrangers en situation irrégulière. De l'autre, un accueil potentiel de réfugiés ou d'ocroi d'asile à un certain nombre de personnes qui le méritent", a-t-il expliqué.

Interrogé sur une éventuel désaccord avec Bernard Kouchner qui a assuré devant l'Assemblée nationale qu'il se "battrait pour que le nombre des Afghans accueillis soit supérieur au nombre de ceux qui partiraient", M. Besson a répondu que rien dans ces déclarations du ministre des Affaires étrangères "montre ou suggère qu'il se soit distingué de la position qui est la mienne et qui est celle voulue par le président de la République et par le Premier ministre".

En octobre, M. Kouchner avait exprimé son opposition à l'organisation de retours forcés dans leur pays d'Afghans en situation irrégulière en France.